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  • Territoires francophones. Études géographiques sur la vitalité des communautés francophones du Canada
  • Majella Simard (bio)
Territoires francophones. Études géographiques sur la vitalité des communautés francophones du Canada, s. la dir. d’Anne Gilbert, Québec, Septentrion, 2010, 423 p., 39,95$

C’est un ouvrage particulièrement complet, pertinent et très intéressant qu’offrent Anne Gilbert et son équipe dans leur monographie intitulée Territoires francophones. Études géographiques sur la vitalité des communautés francophones du Canada. L’étude porte sur les différentes caractéristiques sociolinguistiques de ces communautés, qu’elles soient en situation minoritaire ou majoritaire, unies par une langue commune : le français. Deux axes de recherche sont privilégiés : les pratiques et les représentations des communautés francophones canadiennes, d’une part, et celui des projets de leurs institutions, de l’autre. Empruntant une démarche où la géographie occupe une place d’avant-plan, l’ouvrage se décline en seize chapitres (18 si l’on inclut l’introduction et la conclusion) regroupés en cinq parties. À noter que seulement cinq chapitres (en l’occurrence les troisième, sixième, dixième, onzième et quinzième) constituent des [End Page 465] contributions originales, les autres ayant déjà paru soient sous forme d’articles dans diverses revues scientifiques ou de chapitres de livres. D’autres ont aussi fait l’objet de colloques ou de mémoires de baccalauréat.

D’entrée jeu, mentionnons que ce volume décrit très bien les nombreux problèmes auxquels plusieurs communautés francophones du Canada sont assujetties qu’il s’agisse de l’effritement de leur majorité au sein des populations locales, de leur vieillissement prématuré ainsi que de leur difficulté à préserver des acquis précieux notamment au chapitre des services. La grille d’analyse utilisée par les différents auteurs gravite principalement (mais non exclusivement) autour du concept de vitalité qui émane de la Loi canadienne sur les langues officielles. Cette notion de vitalité, qui sert de trame de fond à l’ensemble de l’ouvrage, est abondamment explicitée au chapitre 1, mais aussi à plusieurs autres endroits, le but étant « de saisir l’effet milieu et celui des réseaux sur la vitalité des communautés francophones minoritaires locales ». Utilisé en référence aux travaux de Giles, de Bourhis et de Taylor (1977), le terme est défini comme étant « le résultat d’un certain nombre de facteurs structuraux influençant la probabilité qu’un groupe se comporte comme une entité distincte et active des situations de contacts intergroupes ». Dès lors, selon cette conception, les populations à faible degré de vitalité cesseraient graduellement d’utiliser leur langue d’origine et s’intégreraient, à terme, au groupe dominant. A contrario, celles à forte vitalité maintiendraient l’usage de leur langue. Elles seraient, par conséquent, davantage enclines à demeurer au sein d’une entité collective distincte et, au surplus, active au plan social. Le concept de vitalité s’inscrit également en filigrane aux contributions de Landry et d’Allard (1996) qui le définissent comme la résultante de l’accumulation de quatre capitaux : démographique, politique, économique et culturel. L’élaboration d’un modèle environnemental de la vitalité communautaire, qui s’articule autour de trois composantes (l’individu, la communauté et l’environnement), sert à l’opérationnalisation du concept. L’espace, le milieu, le territoire, l’environnement et les réseaux constituent les notions centrales permettant de bien camper la problématique, objet du chapitre 1. L’appareillage méthodologique est évoqué brièvement en introduction, chacun des auteurs reprenant, dans leur contribution respective, leurs propres méthodes d’analyse. Des monographies, des données provenant des différents recensements de Statistique Canada, des entrevues effectuées auprès d’entrepreneurs et de dirigeants d’organismes, des enquêtes réalisées auprès de personnes en situation linguistique majoritaire ou minoritaire, l’utilisation de systèmes d’information géographique, conjuguées à des observations sur le terrain constituent les principaux outils méthodologiques préconisés. Parce qu’elle ouvre à plusieurs types d’investigation, l’échelle locale...

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