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Reviews 265 littéraires et populaires telles que La Grande Illusion de Jean Renoir,Stromboli de Roberto Rossellini, La splendeur des Amberson d’Orson Welles, Casablanca de Michael Curtiz, le prix Goncourt attribué à Robert Merle pour Week-end à Zuydcoote en 1949 et la série télévisée The Little Rascals (1929–1938) qui parsèment l’œuvre et l’étoffe. Au final, Constellation s’impose comme un roman original et surprenant qui questionne et évalue le rôle du hasard tragique,thème d’actualités et source d’inspiration littéraire constante. Siena College (NY) Nathalie Degroult Bouillot, Françoise. Mes oncles d’Amérique. Paris: Joëlle Losfeld, 2015. ISBN 978-207 -256850-3. Pp. 72. 9 a. C’est à Manhattan, plus précisément dans l’Avenue C, en plein cœur de l’Alphabet City malfamée du début des années quatre-vingt, que deux jeunes Parisiennes vêtues de “T-shirt Mickey déchiré au manches”, de “short court qui avaient vécu” (11), de Converses rouges et de Santiags, croisent pour la première fois deux gentlemen anglais d’un certain âge et “cravatés l’un et l’autre jusqu’à l’étranglement” (10). Que peuvent bien fabriquer ces deux“Englishmen in New York”qui ne manquent jamais l’heure du thé dans cette cour des miracles peuplée de travestis, de dealers et de junkies? Mystère. Forment-ils un couple? Mystère! Et quel terrible crime ont-ils pu commettre pour se retrouver bannis au Nouveau Monde, et qui plus est dans ce quartier décadent? Soyons rassurés, la réponse à cette dernière question nous sera donnée à la fin du récit, c’est- à-dire après une soixantaine de pages—au moins n’aurons-nous pas le temps de nous endormir: ce mini-roman se lit d’une seule traite. Certes, la langue, tiraillée entre maniérismes (“guère sûre”,“c’était plus qu’ils dussent” et autres usages parfois lourds du passé simple), métaphores pédantes et utilisation bobo d’un registre de langue soudainement plus familier (“ton fichu cabot”, etc.) pourra agacer le lecteur à la recherche d’un style plus fluide ou moins pesant. Pourtant, ce texte procure un certain plaisir en nous transportant dans les rues d’une ville aujourd’hui disparue, dans les arrière-cours d’un quartier plein de vie qui n’était pas encore réservé aux privilégiés. La transcription de l’espace (l’East Village) et du temps (début des années quatre-vingt), voilà en effet ce qui crée le plaisir de la lecture de cette vignette franco-angloam éricaine, à travers notamment quelques descriptions de la ville teintées de nostalgie: “Les tours alors n’étaient pas tombées, l’ère du soupçon n’avait pas commencé, Reagan entamait à peine sa course, les États-Unis étaient un pays à peu près normal”(45). Ou encore: “Je rêvais aux murs qui ferment les villes, aux frontières que l’on ne franchit pas, aux ponts barrés et gardés” (48). On l’aura compris, les oncles d’Amérique ne reviendront pas sur le vieux continent les poches pleines de dollars, bien au contraire. Les années ont passé et le souvenir de ces deux oncles d’adoption fait prendre conscience à la narratrice, dans son appartement situé de l’autre côté de l’Atlantique, sur la butte Montmartre, que ses années d’innocence et de jeunesse sont maintenant révolues. Françoise Bouillot, traductrice et auteure de plusieurs romans bien reçus par la critique, nous livre ici son deuxième récit autobiographique sur Manhattan. Si Mes Oncles d’Amérique ne figurera sans doute pas sur la liste des best-sellers de l’année, cet ouvrage aura au moins le mérite de nous faire voyager l’espace d’une ou deux heures dans un Manhattan qui, à cette époque, vibrait plus aux rythmes des groupes qui se produisaient sur la scène du CBGB qu’aux bourdonnements des ordinateurs de Wall Street. Baylor University (TX) Alexandre Thiltges Coher, Sylvain. Nord-nord...

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