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le geste créateur de l’écrivaine, qu’il soit écriture ou broderie (Albert). Les personnages de Claudine et Gigi, encadrant les débuts et la maturité de l’œuvre romanesque, font l’objet d’essais sur l’anté-féminisme de Colette (Tsuda) et sur trois adaptations de Gigi à l’écran depuis les années 40, la moins intéressante, curieusement, étant la plus récente, faite pour la télévision: les questions de genre y sont absentes, Gigi y a “perdu toute la saveur et la dimension transgressive” que Colette lui avait données (Rollet 82). La chatte Fanchette dans les Claudine est considérée comme représentant la solidarité féminine (Tsuda). Bonal, quant à lui, redonne de la valeur à l’approche de Colette sur le flou des frontières entre humain et non-humain: il ne s’agissait pas pour elle d’écrire l’histoire romancée des bêtes; Bonal fait très justement de Saha, dans La chatte, l’idéal de l’être vivant qui se réalise dans l’androgyne. Les positions de Colette face à la Deuxième Guerre mondiale et au monde colonial sont des sujets plus récents dans la critique colettienne. La dernière partie donne quelques pistes pour mieux cerner et nuancer l’écrivaine âgée, dite indifférente à la politique et aveugle aux drames de son temps. Là encore, ses ambiguïtés demeurent; ses positions sont peu prises de front, mais ni plus ni moins que chez d’autres contemporains âgés ou une Beauvoir jeune (Boyer-Weinmann). Dupont et Takahara rappellent qu’il y avait d’ailleurs une sorte d’inconscience dans les discours ambiants sur la question de l’Autre; pourtant, sans tomber dans des interprétations anachroniques, on trouve chez Colette des textes montrant la mauvaise conscience, l’indignation et même un antiracisme sur le sort des Juifs “partis” (Boyer-Weinmann 161) ou des Nord-Africains livrés au regard réifiant des touristes. Bien que différents, tous ces articles se recoupent parfaitement. L’article de Delesalle sur la mise en abyme de personnages-clés, et celui de Berthu-Courtivron, “Le Pierrot, l’esquive et la chimère”, résument brillamment les ingrédients de l’ambiguïté, de l’entre-deux et de la dérobade qui témoignent de la modernité de l’œuvre de Colette. Davidson College (NC) Catherine Slawy-Sutton COLEMAN, PATRICK. Anger, Gratitude, and the Enlightenment Writer. Oxford: Oxford UP, 2011. ISBN 978-0-19-958934-0. Pp. x + 249. $99. This volume is a poignant and elegant contribution to eighteenth-century literary studies and to the history of emotions more generally. Who has the right to get angry? When is anger representative of a lack of self-control? When is it a necessary vindication of human dignity? Is gratitude an obligation? Patrick Coleman’s analysis of some of the most influential literary figures of the period attempts to clarify the ethos that defined conflict and benefaction in eighteenthcentury French society by answering these questions. Challe, Marivaux, Diderot, and Rousseau’s differing approaches and agendas notwithstanding, Coleman makes a convincing case that questions of social recognition were foremost on the minds of all of these writers in their depictions of both anger and gratitude. In the eighteenth century, to express either was a means of asserting one’s social standing , thereby calling all who were witness to confirm or deny the status that such expressions assumed. As Coleman observes, the inherited standards for acceptable behavior in the Reviews 381 wake of both slight and favor became problematic in eighteenth-century France due to shifting social, political, and intellectual tides. Anger became democratized , a development that derived from the increasingly widespread belief that merit was its own legitimization. No longer the exclusive privilege of individuals of high rank, anger was appropriated by the philosophes who believed that “their intelligence and sensibility entitled them to social recognition above and beyond what was warranted by their birth” (7). Related to this development was a “desire to disentangle gratitude from the domain of political obligation [...] and to reconstitute it as a part of a new dynamic of civil...

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