In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

HOCHET, STÉPHANIE. Combat de l’amour et de la faim. Paris: Fayard, 2009. ISBN 978-2213 -63845-4. Pp. 182. 16 a. Ce roman d’une grande originalité se déroule aux Etats-Unis pendant les années vingt, toile de fond du puritanisme et de la crise économique, avec un narrateur du nom de Marie, qui n’a de pur que le nom. Ce récit commence par la fin, par l’inculpation du narrateur, dénoncé sûrement par une femme trompée. Le retour en arrière nous situe dans la vie d’un jeune enfant, orphelin de père, et qui vit avec sa mère Lula, qui n’a de cesse qu’elle n’ait rencontré un mari. Cependant avant de faire cette rencontre, le jeune narrateur et sa mère déménagent souvent (en bons nomades américains!) et pendant que sa mère cherche des “gens bien” (18), le narrateur reste seul, affamé. Ce n’est que quand sa mère trouve quelqu’un “de bien” que le jeune mange à sa faim. Lorsque le narrateur a treize ans, Lula trouve enfin un mari. Ce n’est autre qu’un révérend, de treize ans son aîné. Le fanatisme religieux du mari s’empare de la mère, et commence alors l’enfer du fils qui finira dans la rue. En effet, après que le narrateur surprend le fils du pasteur en train de violer sa sœur Heather, celui-ci l’accuse de lui avoir fait un enfant. Lula ne prend pas son parti et le jeune Marie est mis à la porte. A partir de ce moment-là, son seul souci sera sa survie. Les descriptions de la soif et de la faim sont viscérales et font presque mal. Le narrateur se définit par la faim: “La faim et la soif m’avaient appris mon identité” (77). Lorsqu’il trouve du travail, il ne mange pas, il dévore! Dans cette Amérique, pays des opportunités, le narrateur trouve vite du travail comme rédacteur dans une revue d’agriculture. Il épouse très vite la fille de son bienfaiteur, en grande partie pour lui faire plaisir. Mais le narrateur, n’ayant pas reçu d’amour, a du mal à en donner. Avec son mariage raté, le narrateur prend la fuite, emportant la dot de sa femme avec lui. L’étape suivante se déroule au Mississippi dans une chambre d’hôtel. Le narrateur joue au poker pour gagner sa vie, s’adonne à la boisson et aux femmes. Surtout à une en particulier, du nom d’April, qui se laisse séduire par l’argent qu’il gagne aux cartes. La chance tourne et le narrateur se retrouve sans argent, l’amour et la faim au ventre. Un ventre qui abrite toutes sortes de passions. Et c’est là que commence sa lutte entre l’amour et la faim, ces deux “éléments primitifs ” (118) qui sont nichés dans le ventre de la mère. In utero, l’enfant assouvit sa faim, mais plus tard dans la vie “il faudra choisir” entre les deux. Fatigué d’avoir faim, le narrateur reprend la route et s’enfuit vers une autre ville avec l’argent d’April. Cette étape du discours narratif met en scène les tensions raciales entre Noirs et Blancs. Le narrateur s’éprend de June, une femme activiste qui lutte contre la ségrégation. Developpant une obsession pour June, il s’infiltre chez son ami et lui plante son canif alors qu’il dormait, le blessant gravement. La troisième partie du roman nous montre le narrateur en fuite, recherché par les autorités pour vols et agression. Fatigué de se cacher, mais sans remords, il se rend de luim ême aux autorités. Alors que le pays s’effondre dans la crise de 1929, le narrateur est logé et nourri en prison. C’est sa mère qui l’a dénoncé, comme elle l’avoue dans la lettre à son fils. Terminés les combats entre l’amour et la faim. La prison devient le ventre de la mère...

pdf

Share