lre Année. — N° 2.

Février 1874.

L'ÉGYPTOLOGIE

JOURNAL MENSUEL PUBLIÉ A CHALON-SUR-SAONE PAR F. CHABAS

prix d'abonnement: un an ou douze numéros, 24 francs.

i A Chalon-sur-Saône. chez Jules DEJUSSIEU . Imprimeur ;

' A Paris. chez MAISONNEUVE & Cic, Editeurs. 15. quai Voltaire.

LES MAXIMES DU SCRIBE ANI

Ce papyrus est l'une des pièces les plus précieuses du riche Musée égyptien créé au Caire par
l'active habileté de M. Mariette-Bey. Il ne provient pas toutefois des fouilles de notre êminent
confrère , mais de l'achat d'une petite collection comprenant des papyrus d'âges et de sujets divers.
D'après les renseignements fournis par le vendeur, cet ensemble aurait été trouvé près de Deir-el-
Médinet, à Thèbes, dans une tombe chrétienne. On ne peut évidemment pas s'en rapporter à ce
renseignement; cé qu'il y a de certain, c'est qu'avant d'arriver au Musée ces manuscrits on*
passé par plusieurs mains. Il est à remarquer que la même incertitude règne sur l'origine de presque
tous les papyrus connus.

Le papyrus n° IV couvre les planches 15 à 28 de la belle publication des papyrus de Boulaq
entreprise par M. Mariette '.

Les planches 2,4 à 28 contiennent les textes écrits au revers, qui consistent en formules
mystiques complètement étrangères au sujet du recto ; quoique l'écriture de cette partie du
manuscrit soit très négligée, on n'y aperçoit nulle part le caractère graphique des basses époques.

Le texte qui couvre le recto, et qui doit faire l'objet de notre première étude, se termine à la
fin de la page 23, qui est aussi la fin de la composition tout entière ; mais nous n'en possédons
pas le commencement. Les quatorze petits fragments groupés à droite de la planche 1o appartiennent
à quatre pages au moins, si l'on en juge par la disposition des portions de marges conservées. Les
deux grands fragments occupant la gauche de la même planche semblent au premier coup-d'œil
dépendre d'une même page : la rubrique et l'écartement des lignes se correspondent bien exacte-
ment , mais il existe entre les deux fragments une lacune qui peut varier de cinq à vingt centimètres.
Le texte n'est pas de ceux qu'il soit possible de compléter avec vraisemblance. Aussi, quoique les
lignes 9 à 10 donnent un sens assez régulièrement suivi, je ne saurais affirmer d'une manière bien
positive que nous ayons affaire à deux parties d'une même page. Je considère dès lors ces portions
du texte comme irrémédiablement perdues pour nous. Elles ne peuvent au moins en aucun cas
donner prise à une analyse rigoureuse telle que celle que j'ai en vue. Nous ne nous occuperons
conséquemment que du texte qui commence avec la première ligne de la page 16.

Le papyrus, objet de notre étude, est un recueil de maximes concernant la religion , la sagesse,

< Sous les auspices de S. A. le Khédive. Paris, 1871 ; deux livraisons parues.