Endoscopy 2008; 40 - P83
DOI: 10.1055/s-2008-1066929

La carcinose péritonéale est-elle une bonne indication de prothèse colique?

R Laugier 1, A Laquiere 1, E Ileana 1
  • 1Marseille

Introduction: La pose de prothèse duodénale ou recto-colique est devenue une attitude acceptée en cas de sténose maligne du colon. Ces prothèses sont-elles également efficaces en cas de sténose maligne extrinsèque?

Patients et Méthodes: De janvier 2002 à mars 2007, nous avons suivi de façon prospective les 42 patients (17 femmes, 25 hommes âgés de 40 à 95 ans) qui ont eu une prothèse métallique auto-expansive non couverte pour une occlusion colique. La sténose siégeait dans le colon droit et transverse (14%), ou le colon gauche (26%), ou le sigmoïde (34%) ou le rectum (26%).

La sténose était due à un cancer colo-rectal (28), gastrique (1), pancréatique (2), ovarien (2) ou était anastomotique (6) ou inflammatoire (3). Onze des patients avaient une carcinose péritonéale. Toutes les prothèses étaient métalliques auto-expansives non couvertes, 34 fois en palliatif et 8 fois en pont vers la chirurgie; la plupart étaient des «wallstents» ou «des wallflex».

Résultats: On a noté 1 échec technique (2%) et 41 succès techniques (98%) mais seulement 35 succès cliniques (83%). Les échecs cliniques des prothèses ont été dus à 1 perforation et 1 migration précoces, et à 5 carcinoses péritonéales. Dans le suivi, 1 perforation s'est produite au 25 ème jour, nécessitant une chirurgie.

Les succès cliniques ont été de seulement 45% en cas de carcinose, comparés à 86% sans carcinose associée. En analyse univariée comme multivariée, le facteur carcinose ressortait avec un p à 0,06.

Conclusion: Le pourcentage élevé de complications et de non fonctionnalité des prothèses métalliques auto-expansives mises pour traiter des sténoses associées à une carcinose péritonéale nous semble devoir être souligné et débattu. Une étude contrôlée pourra seule répondre à un éventuel manque d'efficacité et donc à une contre-indication relative.
(154, 160)