Endoscopy 2008; 40 - CO19
DOI: 10.1055/s-2008-1066889

Efficacité et complications de la photothérapie dynamique dans le cancer de l'œsophage superficiel: comparaison du traitement en première intention et du traitement de rattrapage pour récidive locale ou échec de la radio-chimiothérapie

S Lecleire 1, F Di Fiore 1, M Antonietti 1, E Ben Soussan 1, P Hochain 2, E Lerebours 1, P Michel 1, P Ducrotte 1
  • 1Rouen
  • 2Bois Guillaume

Introduction: La photothérapie dynamique (PDT) est actuellement l'une des options thérapeutiques de première intention chez les malades atteints de cancer de l'œsophage superficiel. Récemment, la PDT été employée comme un traitement de rattrapage après une récidive locale ou un échec de la radio-chimiothérapie (RCT). (1)

Le but de l'étude était de comparer les résultats et le taux de complications de la PDT entre les malades traités en première intention pour un cancer de l'œsophage superficiel et les malades traités par PDT après une récidive locale ou un échec de la RCT.

Patients et Méthodes: Entre 1999 et 2006, trente-cinq patients avec 37lésions ont été traitées par PDT pour un cancer superficiel de l'œsophage. Vingt-et-un patients (22lésions, groupe 1) étaient traités en première intention, et les 14 autres patients (15lésions, groupe 2) pour une récidive locale ou un échec de la RCT. Le traitement endoscopique par laser (λ: 630 nm) était réalisé 48–72 heures après l'injection intraveineuse de 2mg/kg de Photofrin ®. Un contrôle endoscopique avec biopsies de la zone traitée était réalisé systématiquement 6 à 8 semaines après la PDT. Les données suivantes étaient colligées: caractéristiques cliniques des malades, caractéristiques de la lésion tumorale (localisation, longueur, histologie), procédure endoscopique (paramètres de la PDT, nombre de sessions), réponse endoscopique et histologique, complications sévères définies par la perforation et la sténose nécessitant une dilatation endoscopique. Le suivi médian des malades était de 15 mois. Les deux groupes de malades ont été comparés par les tests de Fisher et t de Student.

Résultats: Les caractéristiques cliniques des patients et des lésions tumorales n'étaient pas différentes dans les deux groupes, y compris la hauteur tumorale (2cm de médiane dans les deux groupes). Sur 22lésions, 16 (73%) ont été traitées avec succès dans le groupe 1 avec une histologie négative vs. 8/15lésions (53%) dans le groupe 2 (p=0,3). Le nombre moyen de sessions de PDT a été de 1,18 dans le groupe 1 vs. 1,33 dans le groupe 2 (ns). Le taux de récidive après traitement par PDT n'a pas été différent entre les deux groupes (9% vs. 7%, ns). Des complications sévères sont survenues significativement plus fréquemment chez les malades traités par RCT avant la PDT (10% vs. 50%; p=0,015), incluant 2 sténoses nécessitant une dilatation endoscopique dans le groupe 1 vs. 2 perforations et 5 sténoses nécessitant une dilatation endoscopique dans le groupe 2. Le taux de décès rapporté à la PDT a été de 0% dans le groupe 1 et de 14% dans le groupe 2 (ns).

Conclusion: Le traitement par PDT pour cancer de l'œsophage superficiel tendait à être moins efficace en rattrapage, après récidive locale ou échec de la RCT, en comparaison avec un traitement réalisé en première intention. Des complications sévères telles que la perforation ou la sténose serrée survenaient significativement plus fréquemment chez les patients traités antérieurement par RCT.

Références: Yano T, Muto M, Minashi K, et al. Photodynamic therapy as a salvage treatment for local failures after definitive chemoradiotherapy for esophageal cancer. Gastrointest Endosc 2005;62:31–6.
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