Elsevier

Therapies

Volume 71, Issue 5, October 2016, Pages 467-473
Therapies

Pharmacovigilance
Les effets indésirables médicamenteux en pédiatrie : expérience d’un centre régional de pharmacovigilanceAdverse drug reactions in pediatrics: Experience of a regional pharmacovigilance center

https://doi.org/10.1016/j.therap.2016.04.001Get rights and content

Résumé

Objectif

Décrire les effets indésirables médicamenteux (EIM) ainsi que les médicaments imputés en pédiatrie.

Méthodes

Une étude observationnelle a été conduite sur les déclarations d’EIM enregistrés par le Centre régional de pharmacovigilance de Champagne-Ardenne entre 1985 et 2014 concernant les patients âgés de 0 à 17 ans.

Résultats

Sur la période étudiée, 632 notifications ont été recueillies. Les classes anatomique, thérapeutique et chimique (ATC) les plus fréquemment rapportées étaient les vaccins (15,9 %), les antinéoplasiques (12 %) et les antibiotiques (11,1 %). Quarante-six pour cent des notifications étaient « graves ». Dans les EIM « graves », les médicaments principalement imputés étaient le paracétamol, l’asparaginase et l’ibuprofène. Les EIM les plus souvent rapportés étaient les affections de la peau et du tissu sous-cutané et notamment les urticaires.

Conclusion

La déclaration au système de pharmacovigilance des EIM, pédiatriques en particulier, doit être encouragée. L’information sur l’utilisation des médicaments, en automédication notamment, doit être améliorée.

Summary

Aim

To describe the adverse drug reactions (ADR) and the drugs involved in pediatrics.

Methods

An observational study on all ADR notifications recorded in the French pharmacovigilance database by the Regional Pharmacovigilance Center of Champagne-Ardenne between 1 January 1985 and 31 December 2014 involving children from 0 to 17 years inclusive was performed. For all notifications, we studied the patient and the ADR characteristics.

Results

During the study period, 632 notifications were collected. The most frequently reported ATC (anatomical, therapeutic and chemical) classes were vaccines (15.9%), antineoplastics (12%) and antibiotics (11.1%). Forty-six percent of the notifications were serious. For serious ADRs, the most involved drugs were paracetamol, asparaginase and ibuprofen. Skin reactions were the most often reported ADRs. The most common lowest level terms (LLT) were urticaria (4.9%), hypersensitivity (4.1%), fever (2.9%) and vomiting (2.8%).

Conclusion

ADR reporting to the pharmacovigilance system, in particular pediatric ADRs, should be encouraged. Information on the use of medicinal products, especially on self-medication use, need to be improve.

Section snippets

Abréviations

    AMM

    autorisation de mise sur le marché

    ANSM

    Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé

    ATC

    classe anatomique, thérapeutique et chimique

    BNPV

    base nationale de pharmacovigilance

    CRPV

    Centre régional de pharmacovigilance

    EIM

    effet indésirable médicamenteux

    INSEE

    Institut national de la statistique et des études économiques

    LLT

    lowest level terms

    MedDRA

    medical dictionary for regulatory activities

    OMS

    Organisation mondiale de la santé

    SOC

    system organ class

Système national de pharmacovigilance

Le système national français de pharmacovigilance est basé sur la notification spontanée des EIM. Ces notifications sont adressées au Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) correspondant au territoire d’intervention dont dépendent les professionnels de santé et les patients. La déclaration de tout EIM est obligatoire pour les prescripteurs et les pharmaciens [7]. Depuis 2011, les patients et associations agréées de patients ont également la possibilité de déclarer les EIM [8]. L’Agence

Résultats

Six cent trente-deux notifications spontanées concernant des enfants ont été enregistrées entre 1985 et 2014, correspondant à 1029 EIM. La moyenne d’âge de notre population était de 8,8 ± 5,9 ans (min = 0 an, max = 17 ans) (Fig. 1). Les enfants âgés de moins de 2 ans représentaient 20 % des notifications (n = 126) dont près de 56 % des enfants de moins de 1 an (n = 71) (Fig. 1). Le sex-ratio était de 1 (Tableau 1).

Quarante-six pour cent des notifications étaient classées « graves » (n = 293).

Pour les cas

Discussion

Les médicaments sont fréquemment utilisés en pédiatrie. Cependant, les effets indésirables médicamenteux survenus chez l’enfant restent peu notifiés et analysés. Dans notre étude, nous avons observé une augmentation du nombre de notifications jusqu’en 2010 puis une stagnation du nombre de déclarations à partir de cette date. La possibilité pour le patient, dans le cas présent pour les parents, d’effectuer directement des déclarations au système national de pharmacovigilance ne s’est pas

Conclusion

Les EIM demeurent peu notifiés chez l’enfant et leur incidence paraît sous-estimée. Les enfants de moins de 2 ans représentent la tranche d’âge associée au plus grand nombre d’EIM. Deux médicaments disponibles en automédication, le paracétamol et l’ibuprofène, sont les premiers à l’origine des EIM « graves ». La déclaration au système de pharmacovigilance des EIM, pédiatriques en particulier, doit être encouragée. L’information sur l’utilisation des médicaments, en automédication notamment, doit

Déclaration de liens d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Références (28)

  • Legifrance

    Décret no 2011-655 du 10 juin 2011 relatif aux modalités de signalement par les patients ou les associations agréées de patients d’effets indésirables susceptibles d’être liés aux médicaments et produits mentionnés à l’article L. 5121-1 du Code de la santé publique. 2011-655

    (2011)
  • E.G. Brown et al.

    The medical dictionary for regulatory activities (MedDRA)

    Drug Saf

    (1999)
  • Insee – Région de Champagne-Ardenne (21) – POP1A

    Population par sexe et âge regroupé

    (2012)
  • La déclaration des effets indésirables – Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des...
  • Cited by (4)

    • Pharmacovigilance in pediatrics

      2018, Therapie
      Citation Excerpt :

      Reports on vaccines were excluded from the VigiBase analysis, and anti-infective agents, such as amoxicillin, were most frequently reported, and thereby most likely influencing the high reporting of skin reactions, since allergic reactions are well known to be induced by antibiotic use [62]. In a recent systematic literature review of studies on pediatric ADRs from national and international PV databases, Cliff Eribo et al. [63] described that skin disorders (rash and urticaria) were the most frequently reported ADRs in most of the studies [61,64–67]. In this review, other common ADRs were nervous system disorders (headache, dizziness, and drowsiness) and pyrexia/fever.

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