Article original
Comparaison de la sensibilité aux antibiotiques de 1 217 isolats consécutifs de Escherichia coli responsables d’infections urinaires féminines en ville et à l’hôpitalComparison of antimicrobial susceptibility of 1 217 Escherichia coli isolates from women with hospital and community-acquired urinary tract infections

https://doi.org/10.1016/j.lpm.2007.05.038Get rights and content

Résumé

Introduction

Le traitement antibiotique des infections urinaires féminines est essentiellement probabiliste. Il est indispensable de disposer de données actualisées sur l’évolution des résistances des bactéries le plus souvent impliquées dans ces maladies. Ce travail avait pour but d’étudier la sensibilité des isolats de Escherichia coli responsables d’infections urinaires dans une population féminine d’une même région, en comparant cette sensibilité en ville et à l’hôpital.

Méthodes

De mai 2003 à avril 2004, les infections urinaires féminines consécutives diagnostiquées chez les patientes hospitalisées au CHU de Rennes et dans la clientèle communautaire de 6 laboratoires d’analyse médicale de l’agglomération rennaise ont été incluses dans notre étude. La sensibilité à 7 antibiotiques (aminopénicilline, coamoxiclav, céphalosporine de 3e génération, cotrimoxazole, quinolone de 1re génération, fluoroquinolone, fosfomycine) des isolats de E. coli a été mesurée par des techniques conventionnelles.

Résultats

Mille huit cent trente-huit infections urinaires ont été diagnostiquées chez les patientes hospitalisées au CHU de Rennes (n = 893) et dans la clientèle communautaire (n = 945). Les taux de résistance des isolats hospitaliers et communautaires étaient respectivement de 47,9 et 39,2 % aux aminopénicillines, 47,3 et 25,4 % au coamoxiclav, 19,2 et 14,1 % au cotrimoxazole, 14,3 et 5,7 % aux quinolones de 1re génération, 8,9 et 3,7 % aux fluoroquinolones. Ces taux étaient significativement plus élevés à l’hôpital qu’en ville (p < 0,02). À l’inverse, la résistance aux céphalosporines de 3e génération injectables (2,3 et 1,1 %) et à la fosfomycine (0,9 et 1,1 %) était similaire et rare dans les 2 groupes.

Conclusion

L’activité des céphalosporines de 3e génération injectables et de la fosfomycine sur E. coli a peu varié au cours du temps, à l’inverse de ce que l’on observe pour la plupart des autres antibiotiques utilisés habituellement dans le traitement des infections urinaires.

Summary

Introduction

The treatment of urinary tract infection (UTI) in women is based mainly on empirical antibiotic therapy. It requires up-to-date knowledge of the susceptibility patterns of the bacteria most commonly identified in that setting. The aim of this prospective study was to measure the antibiotic susceptibility of Escherichia coli isolates responsible for UTIs in women from a single area and to compare it in hospital and community settings.

Materials and methods

From May 2003 through April 2004, UTI was diagnosed in 1838 women around Rennes (France), 893 of them inpatients admitted to the teaching hospital and 945 outpatients in the community. We determined the susceptibility to 7 antibiotics of the resulting 1217 E. coli isolates.

Results

E. coli resistance rates in hospitalized and community patients were respectively 47.9% and 39.2% for aminopenicillins, 47.3% and 25.4% for coamoxiclav, 19.2% and 14.1% for cotrimoxazole, 14.3% and 5.7% for first-generation quinolones, and 8.9% and 3.7% for fluoroquinolones. All these rates were significantly higher among hospitalized patients (p < 0.05). Conversely, resistance to injectable third-generation cephalosporins and fosfomycin was similar and infrequent in both groups.

Conclusion

Comparisons with previous data show that activity of third-generation cephalosporins and fosfomycin on E. coli appears unchanged, in contrast to the increased resistance rates to other antibiotics usually prescribed for UTI.

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Méthodes

Cette étude prospective a été réalisée de mai 2003 à avril 2004. Les prélèvements urinaires de patientes en provenance de tous les services de l’hôpital de Pontchaillou, à l’exception des consultations externes, ont été inclus dans l’étude et analysés par le laboratoire de microbiologie de l’hôpital. Concernant les prélèvements urinaires de ville, l’ensemble des laboratoires de la ville de Rennes ont été contactés par courrier afin de solliciter leur participation à l’étude. Au total, 6

Résultats

Mille huit cent trente-huit ECBU consécutifs de femmes de tous âges ayant une infection urinaire biologique ont été réalisés. Huit cent quatre-vingt-treize (48,6 %) ont été pratiqués au CHU Pontchaillou, chez des patientes hospitalisées, et les 945 autres (51,4 %) dans 6 laboratoires d’analyses biologiques médicales de ville (LABM2

Discussion

E. coli est l’espèce la plus fréquemment responsable d’infections urinaires [5]. Dans la population communautaire de notre étude, E. coli a été isolé dans des proportions équivalentes (70 à 80 % des isolats) à celles trouvées dans d’autres études épidémiologiques françaises et européennes [5], [6], [7], [8]. La fréquence d’isolement de E. coli lors d’infections urinaires chez les patientes hospitalisées variait selon les mêmes études entre 37 et 60 %, probablement en fonction de la spécificité

Conflits d’intérêts

V. Cattoir, O. Lemenand et O. Gaillot ne déclarent aucun conflit d’intérêt. B. Lobel est consultant pour le laboratoire Zambon France. A. Valot est médecin produit et responsable de la pharmacovigilance pour le laboratoire Zambon France.

Conflits d’intérêts [{(Financement)}]

Ce travail a été soutenu par le laboratoire Zambon, Issy-les-Moulineaux, France.

Remerciements

Nous exprimons notre reconnaissance aux biologistes des 6 laboratoires d’analyses biomédicales ayant recueilli des données, Mmes les Dr Even, Deguillard, Mom, MM. les Dr Coatanlem, Le Minou, Merveille et Mesnard.

Cited by (10)

  • Frequency of DNA gyrase and topoisomerase IV mutations and plasmid-mediated quinolone resistance genes among Escherichia coli and Klebsiella pneumoniae isolated from urinary tract infections in Azerbaijan, Iran

    2019, Journal of Global Antimicrobial Resistance
    Citation Excerpt :

    Escherichia coli is the most common bacterial agent causing urinary tract infections (UTIs) [1]. Fluoroquinolones (FQs) have been the most commonly used antibiotics to treat UTIs caused by Gram-negative bacteria [2]. However, the extensive use of FQs has led to increasing FQ resistance.

  • Decreased antibiotic susceptibility of Enterobacteriaceae causing community-acquired urinary tract infections in French Amazonia

    2019, Medecine et Maladies Infectieuses
    Citation Excerpt :

    The most common bacteria observed in our study were E. coli (74.3%), K. pneumoniae (7.3%), CNS (6.1%), and Proteus mirabilis (4.2%). These findings were similar to those observed in the French literature [12–14]. In contrast, staphylococci were overrepresented in the bacterial ecology of cystitis (14.6%), including S. saprophyticus (12.2%) and S. aureus (3.7%).

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