Action des sels d'alkyl-triméthylammonium sur les muscles normaux et énervés du chat et du chien

Conclusions

Lorsque nous envisageons l'action des sels d'alkyl-triméthylammonium sur le muscle énervé du chat et du chien, nous constatons que plus la chaîne alkyle s'allonge, plus les composés se rapprochent du tubocurare : le dodécyl-triméthylammonium ne provoque guère de contracture et n'altère pas les réponses à la stimulation directe du muscle énervé et innervé, alors que l'amyl-triméthylammonium déclenche une contracture intense et supprime les effets de l'excitation.

Nos résultats mettent particulièrement en évidence les différences qui existent entre l'amyl-triméthylammonium et l'iodure de décaméthonium. Le premier se montre acétylcholinomimétique plus pur que le deuxième, car la contracture qu'il provoque est extrêmement intense et, pendant la phase d'hypertonie, il supprime complètement les contractions du muscle énervé.

Chez le chat, les plaques motrices paraissent jouer le rôle de filtre, empêchant le processus de dépolarisation d'envahir le muscle, si nous sommes autorisés à considérer l'inhibition du muscle stimulé directement comme dépendant exclusivement d'une dépolarisation.

Les résultats obtenus sur le muscle énervé du chien sont très proches de ceux que nous avons enregistrés chez le chat: le soléaire du chien accuse cependant plus facilement une contracture que celui du chat. En passant du chat au chien et en considérant ce qui se produit au niveau du muscle innervé, nous constatons que le caractère curarimimétique des composés étudiés s'accuse plus nettement; au contraire, en observant le soléaire énervé du chien, nous voyons que les sels d'alkyl-triméthyl-ammonium provoquent une réponse de caractère acétylcholinomimétique plus marqué que chez le chat. Les différences que l'on note entre le type de réaction du muscle innervé du chien et du chat ne dépendent done que de propriétés appartenant aux plaques motrices.