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Occupations magdaléniennes entre 20 000 et 15 000 cal BP dans le piémont pyrénéen : la séquence paléolithique du sondage 4 de la grotte de Laa 2 (Arudy, Pyrénées-Atlantiques)

Jean-Marc Pétillon, Véronique Laroulandie, Myriam Boudadi-Maligne, Patrice Dumontier, Catherine Ferrier, Delphine Kuntz, Mathieu Langlais, Jean-Baptiste Mallye, Vincent Mistrot, Christian Normand, Olivia Rivero Vilá et Marta Sánchez de la Torre
p. 65-126
Traduction(s) :
Magdalenian occupations between 20000 and 15000 cal BP in the Pyrenean foothills: test-pitting the Paleolithic sequence of Laa 2 cave (Arudy, Pyrénées-Atlantiques, France) [en]

Résumés

Par sa richesse en sites magdaléniens, le bassin d’Arudy est un lieu privilégié pour étudier les dynamiques de repeuplement des vallées pyrénéennes après le Dernier Maximum glaciaire, mais les interprétations sont limitées par l’ancienneté de nombreux travaux de terrain. La grotte de Laa 2 contribue à combler cette lacune, même si la fouille des niveaux paléolithiques a dû se limiter à une surface très réduite. La couche C5 montre une réoccupation précoce (20000-19500 cal BP), mal caractérisée, suivant sans doute de peu la déglaciation de la vallée. Les couches C4 à C2 (18500-15000 cal BP) documentent l’évolution du Magdalénien moyen et supérieur, dans un milieu frais, humide et découvert (bien que des signes de fermeture du paysage apparaissent en couche C2). D’abord marqué par une présence importante des ongulés de montagne, le tableau de chasse donne ensuite plus de place au cheval et au renne. Oiseaux et renards sont aussi exploités, et la question de la présence de chiens est posée. Les sources de matières lithiques semblent se diversifier dans le Magdalénien supérieur, en parallèle avec une évolution du gabarit des armatures. L’industrie osseuse aussi montre des indices de transformation du design des armatures (avec notamment des éléments fourchus), à côté d’un unique témoignage d’art mobilier (une scapula gravée).

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Notes de la rédaction

Reçu le 12 octobre 2016 - Accepté après révision le 21 mars 2017

Texte intégral

1La période comprise entre 20000 et 14000 cal BP est le théâtre de plusieurs changements climatiques majeurs à l’échelle mondiale, de la fin du Dernier Maximum glaciaire ou DMG (seconde partie du GS-2.1b de la chronologie glaciaire : Rasmussen et al., 2014) jusqu’au Dryas ancien (événement d’Heinrich-1, GS-2.1a) puis au réchauffement du Bølling (GI-1e). Ces événements climatiques ont suscité des transformations environnementales qui ont bien sûr influé sur le mode de vie des groupes humains. L’une de ces transformations est l’ouverture d’espaces nouvellement accessibles, non seulement dans le nord de l’Europe mais aussi dans les massifs montagneux où les glaciers de vallée se retirent progressivement (Ehlers et al., 2011). Comprendre comment les chasseurs-collecteurs ont peuplé et exploité ces nouveaux territoires est une thématique importante des recherches portant sur cette partie du Paléolithique supérieur (e.g., Leesch et al., 2012 ; Mevel, Affolter, 2016).

2Dans le domaine pyrénéen, le bassin d’Arudy est un terrain privilégié pour étudier ces dynamiques territoriales. Situé sur le versant nord-ouest des Pyrénées, au débouché de la vallée d’Ossau, ce petit bassin glaciaire s’étend vers 400 m d’altitude et est entouré de collines qui le dominent d’environ 150 m. Pendant le DMG, il est occupé par un glacier de vallée qui, à la fin de cet épisode climatique – probablement vers 20000-19000 cal BP – régresse rapidement et reste ensuite confiné aux hautes altitudes (Andrieu, 1987 ; Jalut et al., 1988, 1992 ; Delmas in Pétillon et al., 2015 ; voir Calvet et al., 2011 pour des données comparables ailleurs dans les Pyrénées). Après le retrait du glacier, les traces d’occupation humaine apparaissent en abondance dans la basse vallée : dans un rayon de moins de 2 km autour de la ville d’Arudy, on connaît au moins huit gisements en grotte et en abri, situés en général entre 400 et 500 m d’altitude, ayant livré un matériel parfois très abondant attribué au Magdalénien moyen et/ou supérieur (Marsan, 1979, 1996 ; fig. 1).

Fig. 1. Situation des sites paléolithiques du bassin d’Arudy

Fig. 1. Situation des sites paléolithiques du bassin d’Arudy

1 : Malarode 1 et Malarode 2 ; 2 : Laa 2 ; 3 : le Poeymaü ; 4 : Espalungue ; 5 : le Bignalats ; 6 : Saint-Michel ; 7 : grotte Tastet à Sainte-Colome

Fond de carte : IGN (http://www.geoportail.gouv.fr). En médaillon : situation du bassin d’Arudy dans l’isthme pyrénéen

3Toutefois, beaucoup de ces sites ont été fouillés principalement à une période ancienne, des années 1860 aux années 1910 (Espalungue, Malarode II, Saint-Michel). D’autres, fouillés plus récemment – des années 1950 aux années 1980 – sont restés incomplètement publiés (fouilles Laplace au Poeymaü et au Bignalats, fouilles Marsan à Malarode I). Les collections issues de ces fouilles peuvent certes livrer encore beaucoup d’informations, et plusieurs d’entre elles ont d’ailleurs fait l’objet d’une révision récente assortie de nouvelles datations (Pétillon et al., 2015). Mais un retour sur le terrain reste indispensable pour disposer de données détaillées issues de contextes précisément établis – condition nécessaire pour reconstituer le scénario du peuplement du bassin d’Arudy après le DMG.

4C’est dans ce cadre que vient se placer la fouille de la grotte de Laa 2. En effet, comme on le lira ci-dessous, un sondage effectué à la fin des années 2000 dans cette cavité a permis d’y découvrir ce qui est actuellement une des séquences les plus complètes et les mieux conservées pour le Magdalénien du bassin d’Arudy, et dont la partie la plus profonde apporte un éclairage sur des périodes très mal connues à l’échelle du versant nord-pyrénéen. Cette séquence n’est toutefois connue que sur la superficie très réduite du sondage : 2,5 m2 au maximum. Ces premiers résultats auraient donc logiquement dû déboucher sur une fouille programmée pluriannuelle portant sur une surface plus importante. Pour des raisons extra-scientifiques, cela n’a cependant pas été possible, et la poursuite des opérations de terrain est actuellement ajournée sine die, aucune reprise de la fouille ne paraissant envisageable. Il nous a donc semblé pertinent de publier les données à notre disposition, qui seront peut-être les seules, afin de documenter les différentes facettes du Magdalénien de Laa 2 qui constitue d’ores et déjà un jalon important dans notre connaissance du peuplement des Pyrénées au Paléolithique supérieur récent.

Le site

Situation et historique (P. D.)

5Le premier chaînon nord-pyrénéen est constitué, sur sa face nord, de calcaires subrécifaux à Toucasia de l’Aptien supérieur. Ces calcaires montrent déjà des affleurements dans la région du pic de Rébénacq mais ils sont surtout développés plus au sud, sur le flanc nord du pli-faille de Bielle-Lurbe, où ils s’étendent d’est en ouest sur une cinquantaine de kilomètres, depuis Lurbe-Saint-Christau (vallée d’Aspe) jusqu’au bois d’Izeste (vallée d’Ossau) puis au-delà jusqu’à Lourdes (Casteras, 1971). Au débouché de la vallée d’Ossau, ce chaînon s’épaissit en un assez grand nombre de collines sur les communes de Louvie-Juzon (rive droite de la vallée), d’Izeste et d’Arudy (rive gauche). Le petit massif calcaire de Garli, qui abrite la grotte de Laa 2, se trouve à l’ouest de la ville d’Arudy, entre le massif de Malarode et l’abri dit « Houn de Laa », ce dernier étant séparé de la cavité par un ravin assez court.

6Malgré l’importance des recherches anciennes sur le massif calcaire d’Arudy, la grotte de Laa 2 ne semble pas avoir attiré l’attention des différents chercheurs. En 1955, G. Laplace fouille une petite grotte sépulcrale au nord de « Garli » et évoque une seconde cavité de près de 80 m de développement mais, dans les deux cas, la description ne correspond pas à Laa 2 (Laplace, 1984). Ce n’est qu’en 1980 que la grotte est topographiée par des spéléologues de la Société de spéléologie et de préhistoire des Pyrénées occidentales (SSPPO : Besson et al., 1994). Elle est alors enregistrée sous le nom de « grotte Garli », mais, nous le rappelons, cette cavité est différente de celle fouillée par G. Laplace. Laa 2 est finalement « redécouverte » par l’un d’entre nous (P. D.) en mars 1983, dans le cadre d’une prospection du massif, et aussitôt déclarée à la Direction régionale des antiquités préhistoriques. Connue des spéléologues, elle était peu fréquentée du fait de son faible développement. Pourtant, en 1983, elle avait déjà fait l’objet de fouilles clandestines à deux endroits.

Description (P. D.)

7Laa 2 est un petit réseau de 43 m de longueur avec une galerie principale d’une largeur moyenne de 7 m. Son entrée principale s’ouvre au nord-est du massif de Garli, à 457 m d’altitude. Elle surplombe d’une quarantaine de mètres l’Arrec de Baycabe, un ruisseau affluent du gave d’Ossau. Le porche, d’une largeur de 7,5 m pour une hauteur moyenne de 1,8 m, s’ouvre sur un important cône d’éboulis (fig. 2 et 3). La salle d’entrée (« salle 1 »), de 8 × 7 m, montre une pente dans la continuité de celle de ce cône. À 6 m de l’entrée, une petite salle de 5 × 5m (« salle 2 ») s’ouvre à l’ouest. Cette salle montre également une pente sensible et se termine par des pertes à l’ouest. Dans la salle d’entrée, à proximité du passage vers la salle 2, une fouille clandestine ancienne a détruit une surface de près de 4 m2 sur une profondeur moyenne de 0,8 m.

Fig. 2. Coupe de la grotte de Laa 2 avant le début des fouilles, avec l’emplacement du sondage dans les couches paléolithiques

Fig. 2. Coupe de la grotte de Laa 2 avant le début des fouilles, avec l’emplacement du sondage dans les couches paléolithiques

Topographie Michel Douat (CDS 64) avec Marie-Claude Douat, Michel Lauga et Patrice Dumontier

Fig. 3. Topographie générale de la grotte de Laa 2 avant le début des fouilles, avec l’emplacement du sondage dans les couches paléolithiques

Fig. 3. Topographie générale de la grotte de Laa 2 avant le début des fouilles, avec l’emplacement du sondage dans les couches paléolithiques

Topographie Michel Douat (CDS 64) avec Marie-Claude Douat, Michel Lauga et Patrice Dumontier

8Le passage entre la salle 1 et la galerie descendante (nommée « salle 3 »), large de 3 m, était peu élevé avant les fouilles (0,6 m) et montrait un alignement de blocs empilés qui appartenait manifestement à une structure de fermeture totale ou partielle. Juste en contrebas, une seconde fouille clandestine, également ancienne, avait détruit près de 3 m2 et une partie de cette structure. Après ce passage, le haut de la galerie descendante présente une pente moyenne de 20 %. Des aménagements importants de blocs volumineux forment des terrasses que l’on peut distinguer des éboulis naturels. Après un cheminement entre ces blocs, la galerie rejoint un sol subhorizontal recouvert par un épais plancher stalagmitique ; ce dernier était alimenté par des gours aujourd’hui asséchés. Ce secteur, dénommé « salle 4 », présente une surface de 7 × 7 m. Des charbons épandus sur le sol ont été repérés dans la partie nord de cette salle, près de la paroi est. Dans la partie sud, plusieurs concrétions brisées (stalagmites et stalactites d’un diamètre de 15 à 25 cm au niveau de la brisure) ont été observées ; dans tous les cas, la cassure est surmontée d’un nouveau dépôt de calcite, et plusieurs morceaux ont été retrouvés au sol, certains repris dans le plancher stalagmitique.

9À l’extrémité sud de la salle 4, la galerie se rétrécit et remonte sur un petit cône d’éboulis pour rejoindre un passage étroit conduisant, par une cheminée assez courte, à une salle d’entrée de près de 12 m2 qui s’ouvre au sud-est, de l’autre coté du massif. Cette salle a été dénommée « Laa 3 ». Lors de la prospection de la cavité en 1983, un travail de désobstruction du passage entre Laa 3 et la salle 4 avait entraîné un effondrement partiel de l’éboulis et l’apparition d’une coupe montrant des niveaux archéologiques. L’exploration avait alors été immédiatement arrêtée mais, entre 1983 et 2006, des passages répétés de spéléologues ont agrandi cette ouverture et raboté les niveaux supérieurs.

Fouille (P. D., C. N., J.-M. P.)

10De 2006 à 2010, le site a fait l’objet de cinq campagnes de fouilles programmées sous la responsabilité de l’un d’entre nous (P. D.). La campagne 2006 a consisté en l’ouverture de trois sondages : un dans la salle 3, un dans la salle 4 et un dans l’entrée sud-est. Cette opération a permis d’identifier, dans la salle 3, des occupations protohistoriques et antiques ; dans la salle 4, des niveaux paléolithiques ; et, dans l’entrée sud-est, un ensemble néolithique comprenant des restes humains (Dumontier, 2006). Pour permettre l’exploration simultanée de ces secteurs, trois équipes ont alors été constituées et ont travaillé conjointement pendant les campagnes 2007-2010 (Dumontier, 2009, 2010). Une équipe dirigée par F. Réchin s’est concentrée, de 2007 à 2009, sur les niveaux de la fin du second âge du Fer et de l’Antiquité tardive présents dans les salles 1 à 3. Une équipe dirigée par P. Dumontier a fouillé, de 2007 à 2010, les niveaux du Néolithique final et du Mésolithique de l’entrée sud-est (le Mésolithique étant vraisemblablement représenté aussi dans la salle 1, et peut-être dans la salle 3, sous les niveaux protohistoriques). Enfin, dans la salle 4, une équipe dirigée par C. Normand et J.-M. Pétillon a exploré les niveaux paléolithiques qui font l’objet de la présente publication.

11Le sondage pratiqué dans les niveaux paléolithiques, nommé « sondage 4 », présente aujourd’hui une surface de 2,5 m2 (carrés I29, I30 et moitié sud du carré H30 : fig. 3). Lors de la campagne 2006, seule la moitié sud des carrés H30 et I30 avait été ouverte, soit une fenêtre de 2 × 0,5 m. Dans le carré H30, le sondage avait été interrompu à la base du plancher stalagmitique, à une vingtaine de centimètres sous la surface du sol (cote -915), en raison de la découverte d’une lentille de sédiment noirâtre alors interprétée comme un possible foyer (voir ci-dessous). Dans le carré I30, la fouille avait été poussée une trentaine de centimètres plus bas, jusqu’à la cote -945. En 2009-2010, la surface ouverte a été étendue à l’ensemble des carrés I29 et I30, le carré H30 étant laissé en l’état. À la fin de la campagne 2010, le sondage atteignait une profondeur de 0,8 m dans le carré I29 (cote -990) et de 1,2 m dans le carré I30 (cote -1020). L’arrêt du sondage a été causé par l’impossibilité pratique de poursuivre en profondeur sans élargir préalablement la fenêtre de fouille. La roche encaissante n’a été rencontrée en aucun point. Le volume total de remplissage fouillé est d’environ 2 m3.

12En 2009-2010, la fouille du sondage 4 a été conduite par 1/9e de mètre carré (« sous-carrés » de 33 × 33 cm), par décapages de 4 à 8 cm d’épaisseur (selon la granulométrie des blocs calcaires et l’intensité de l’induration du remplissage), en distinguant bien sûr les différentes unités stratigraphiques (US). Tous les objets repérés à la fouille ont été dessinés sur un plan au 1/5e et coordonnés en trois dimensions, le niveau de référence étant fourni par un repère fixé dans la paroi ouest de la salle 4. Le sédiment issu de chaque décapage a été intégralement tamisé à l’eau sur une maille de 2 mm et le tri du matériel effectué à l’œil nu.

13Chaque pièce coordonnée a été marquée avec les informations suivantes : site, année de fouille, carré, US, numéro individuel (la numérotation reprenant à 1 pour chaque carré et pour chaque année de fouille). Chaque lot de pièces isolé lors du tri des refus de tamis a été conditionné avec les informations suivantes : site, année de fouille, carré, sous-carré (de a à i), US, altitudes supérieure et inférieure du décapage.

14Aucune structure n’a été identifiée lors de la fouille. Après l’achèvement du sondage, trois blocs calcaires ont été prélevés dans la lentille noirâtre du carré H30 : leur examen (absence de traces de chauffe, absence de charbon et d’esquilles osseuses brûlées dans le sédiment qui les englobait) ne va pas dans le sens de l’identification de cette lentille comme une structure de combustion. Aucune organisation spatiale du matériel n’a été identifiée, que ce soit lors de la fouille ou lors des études post-fouille.

Stratigraphie et datations

15Lors de la fouille, différentes US ont été distinguées selon des variations de composition, de texture, de compacité et de coloration du sédiment (Dumontier, 2006, 2009, 2010). Par ailleurs, pour éviter des confusions avec d’autres sondages, la nomenclature de ces US a été modifiée entre la campagne 2006 (de la base au sommet : US 2011 à 2001) et les campagnes 2009-2010 (US 4013 à 4001). Parallèlement à ce découpage en US, trois grands ensembles lithostratigraphiques ont été individualisés au sein du remplissage (ensembles 1 à 3). Enfin, lors des études post-fouille, cinq couches ont été distinguées (C5 à C1) en se fondant sur la distribution verticale et la nature du mobilier archéologique. Lithostratigraphie et archéostratigraphie (tabl. I) sont présentées ci-dessous.

Tabl. I. Correspondances entre les ensembles lithostratigraphiques, les US distinguées à la fouille (en 2006 et en 2009-2010) et les couches archéologiques individualisées d’après l’étude du mobilier

Lithostratigraphie US 2006 US 2009-2010 Archéostratigraphie
Ensemble 3 2001 surface C1
2002 et 2005 4001
2003a 4002
2003 4003 sommet
Ensemble 2 2004 4003 base C2
2006 sommet 4006 et 4006b
2006 et 2007 4008
2008 et 2009 4009
2010 4010 C3
2011 4011 sommet
Non atteint 4011 base C4
Ensemble 1 4012 sommet
4012 base C5
4013

Lithostratigraphie (C. F.)

Description des ensembles lithostratigraphiques

16À la base du sondage, l’ensemble 1 (fig. 4 et 5) correspond aux US 4013 et 4012. Il a été observé sur une épaisseur de 50 cm, essentiellement dans le carré I30. La première US est un limon sableux grisâtre contenant des blocs et cailloux calcaires ainsi que d’assez nombreux galets de calcaire, d’ophite et de roche magmatique, dont la taille peut atteindre 7 cm (support matriciel). La limite supérieure de cette US est diffuse, marquée par le changement de coloration de la matrice ainsi que par une différence dans l’abondance et l’hétérométrie de la fraction grossière. L’US 4012 est une accumulation de blocs et cailloux calcaires aux arêtes subanguleuses dont les interstices sont colmatés par un limon sableux gris-jaune contenant des graviers (support clastique fermé). Quelques lentilles de dimension pluricentimétrique ont une structure ouverte (fig. 6). Les galets sont peu abondants.

Fig. 4. Vue de la coupe I28/I29 et d’une partie du carré I29

Fig. 4. Vue de la coupe I28/I29 et d’une partie du carré I29

1 : surface de l’ensemble 1 (US 4012). 2 : ensemble 2 (éboulis). 3 : ensemble 3 (plancher). Échelle : 50 cm.

Cliché J.-M. P.

Fig. 5. Coupe I30/I31, localisation des US 4003, 4011, 4012, 4013

Fig. 5. Coupe I30/I31, localisation des US 4003, 4011, 4012, 4013

4003 : plancher stalagmitique ; 4011 : éboulis à structure semi-ouverte ; 4012 : éboulis colmaté ; 4013 : alluvions et blocs effondrés de la voûte. Échelle : 50 cm

Cliché C. F.

Fig. 6. Coupe I30/I31, US 4012

Fig. 6. Coupe I30/I31, US 4012

Lentille à structure semi-ouverte (a) résultant du lessivage de la fraction fine à l’aplomb d’égouttements d’eau en provenance de la voûte. Échelle : 37 cm

Cliché C. F.

17L’ensemble 2 (fig. 4 et 7) est un cailloutis à structure ouverte à semi-ouverte, localement colmaté, épais d’environ 50 cm, correspondant aux US 4011 sommet, 4010, 4009, 4008, 4006 a et b et 4003 base. Vers le sud, où la structure est plus ouverte, il s’enrichit en éléments calcaires assez bien calibrés (5 cm environ), généralement en forme de plaquette aux arêtes vives. En direction du nord, les cailloux sont plus hétérométriques, plus émoussés et de petits blocs calcaires apparaissent. La matrice, peu abondante, est un limon argileux contenant de très nombreux granules. Le sommet est cimenté par la calcite constituant le plancher sus-jacent.

Fig. 7. Coupe I30/I31, US 4011

Fig. 7. Coupe I30/I31, US 4011

Structure semi-ouverte de l’US 4011. Échelle : 50 cm

Cliché C. F.

18L’ensemble 3 (fig. 4) est un plancher stalagmitique polyphasé, épais de 30 cm au maximum (US 4003 sommet, 4002 et 4001). Dans le carré H30, il peut être subdivisé en deux parties. À la base, sur 10 cm d’épaisseur (US 4003), la calcite est granuleuse, parfois friable, de couleur jaunâtre et cimente des cailloux et des blocs calcaires hétérométriques, aux arêtes assez émoussées, appartenant à la partie sommitale de l’ensemble 2. Au sommet (US 4002 et 4001), sur 2 à 7 cm d’épaisseur, le plancher est constitué par des lits millimétriques de calcite blanchâtre à brun clair. Localement, des lentilles argileuses de quelques millimètres d’épaisseur s’intercalent entre les niveaux calcitiques. Vers le sud, le plancher est moins dilaté et la distinction des différents niveaux plus difficile à établir. Il s’amincit au point que l’US sous-jacente détritique est sub-affleurante.

Éléments d’interprétation : processus de formation du remplissage

19Pour la base de l’ensemble 1 (US 4013), l’abondance des galets exogènes ainsi que la texture sableuse de la matrice suggèrent une accumulation d’origine alluviale, résultant par exemple d’écoulements fluvioglaciaires. Cette dynamique est accompagnée par des processus gravitaires, à l’origine des éléments calcaires anguleux. Certains blocs (fig. 5) proviennent vraisemblablement d’effondrements de la voûte : à l’aplomb du sondage, les bancs constituant le plafond sont peu épais, la roche est parcourue par de nombreuses fractures et des cicatrices de décollement sont nettement visibles. Les autres éléments calcaires pourraient être issus d’apports extérieurs depuis les porches. La présence de matériel archéologique au sommet de l’US peut résulter du remaniement de la partie supérieure du dépôt par ruissellements et/ou gravité pendant ou immédiatement après l’occupation humaine.

20Le sommet de l’ensemble 1 (US 4012), constitué principalement par des blocs et des cailloux calcaires anguleux (fig. 5), se caractérise par la prédominance des apports gravitaires en provenance de l’extérieur. L’accumulation constitue la partie distale de deux cônes d’éboulis dont les apex se situent à l’aplomb de chacun des deux porches. Comme pour l’US sous-jacente, certains blocs pourraient provenir d’un démantèlement in situ de la voûte et/ou des parois. La fraction fine a été accumulée par ruissellement, colmatant en partie les vides laissés par l’entassement des éléments grossiers. Les lentilles à structure ouverte ou semi-ouverte, visibles localement au sein du dépôt (fig. 6), peuvent résulter de cette dynamique gravitaire ou être le résultat du lessivage de la fraction fine, à l’aplomb d’égouttements d’eau en provenance de la voûte. Les galets, hormis un transport anthropique pour les plus gros, proviennent de la reprise des alluvions antérieures (cf. US 4013) par gravité, ruissellements, ou sous l’action du piétinement. Ce type d’alimentation a pu être mise en évidence pour d’autres cavités pyrénéennes, telles Gargas (Foucher et al., 2008) et Troubat. Dans ces dernières, contrairement à la grotte de Laa 2, des placages résiduels sont encore visibles sur les parois ou en remplissage de la partie profonde des conduits.

21Les cailloutis de l’ensemble 2 témoignent de la poursuite de l’éboulisation. Les différences de granulométrie entre les parties sud et nord du sondage peuvent s’expliquer par des apports simultanés en provenance des deux entrées ou par la présence de lentilles dont l’extension n’est pas connue, en raison de la faible surface fouillée. Bien que nous n’ayons pas pu pour l’instant les reconnaître, d’autres mécanismes tels que le ruissellement ou la solifluxion ont pu assister les processus gravitaires. Enfin, l’abondance des éléments compris entre 2 et 5 cm pourrait suggérer l’action d’un gel secondaire ayant amenuisé les cailloux sur le versant, avant leur piégeage dans la grotte.

22L’ensemble 3 traduit un arrêt des apports détritiques en même temps que se développe un plancher stalagmitique alimenté par des écoulements provenant d’un pilier et de plusieurs stalactites localisés quelques mètres à l’est et au sud-est du sondage. Le concrétionnement affecte la partie sommitale de l’ensemble 2 (US 4003 base) en cimentant les éléments grossiers et est ensuite interrompu à quelques reprises par de faibles apports argileux. Cet épisode peut être rapporté au réchauffement succédant à la dernière période glaciaire : les conditions climatiques permettent le développement du couvert végétal qui réduit l’érosion, favorise la pédogenèse, la dissolution des calcaires et la formation de spéléothèmes. Les occupations humaines holocènes de la cavité ont eu lieu pendant et après le dépôt de la partie supérieure du plancher (calcite litée).

Implications taphonomiques

23La gravité seule n’occasionne pas de perturbation majeure des vestiges et des niveaux archéologiques. Cependant, une remobilisation des vestiges les plus petits ainsi que celle de la fraction fine doit être envisagée. Les déplacements peuvent être latéraux et dus au ruissellement (Lenoble, 2005) le long de la pente des cônes d’éboulis, ou verticaux (Bertran et al., 2004) au sein des niveaux à structure ouverte, comme par exemple pour les lentilles de l’US 4012 (fig. 6) ou pour l’US 4011 (fig. 7). Des études à partir de coupes plus étendues seraient nécessaires pour reconnaître d’éventuels autres processus relayant la gravité et discuter de leurs implications taphonomiques.

Archéostratigraphie (P. D., C. N., J.-M. P.)

24Les couches archéologiques ont été distinguées en étudiant une série de projections verticales du matériel des carrés I29 et I30, selon l’axe nord-sud (le fait que le pendage est-ouest soit négligeable justifie d’inclure dans ces projections l’ensemble des pièces sur la largeur de la bande I : fig. 8). La projection de l’ensemble des pièces coordonnées a permis d’identifier visuellement les variations verticales de densité du matériel (concentrations de matériel, niveaux pauvres ou stériles), de spatialiser les raccords effectués entre pièces d’industrie et de faune, et d’établir ainsi que les nappes de vestiges présentaient globalement un pendage nord-sud d’environ 8 à 12 % (soit 4,6 à 6,8° : fig. 8). Des projections des pièces coordonnées ont également été réalisées par type de matériau (céramique, charbons, faune, industrie lithique, industrie osseuse, plaquettes, galets) ; une attention particulière a été portée aux éléments diagnostiques des industries lithique et osseuse, ainsi qu’aux vestiges de faune identifiés au niveau taxinomique (voir ci-après). La prise en compte de l’ensemble de ces informations a permis de distinguer cinq couches archéologiques.

Fig. 8. Projection verticale, selon l’axe nord-sud, des vestiges coordonnés dans les carrés I29 et I30, avec indication des pièces datées

Fig. 8. Projection verticale, selon l’axe nord-sud, des vestiges coordonnés dans les carrés I29 et I30, avec indication des pièces datées

La date de 16070 ± 75 BP renvoie à deux objets car l’os daté a pu être raccordé à un autre. Comme indiqué dans le texte, le mobilier présent à la base de la couche C3 – et donc l’objet ayant livré la date de 145670 ± 65 BP – y a sans doute migré par gravité depuis la partie supérieure de la couche

25À la base de l’ensemble 1, la couche C5, épaisse d’environ 30 cm, n’a été fouillée que dans le carré I30. Elle n’a pas livré d’industrie osseuse et son industrie lithique ne comporte pas d’éléments diagnostiques, mais son spectre faunique se singularise par la grande rareté du renne (voir ci-après).

26Au sommet de l’ensemble 1, la couche C4, épaisse de 10-15 cm, présente globalement les mêmes caractères que la couche C5, mais elle en est séparée par un niveau pauvre en mobilier, repérable de la cote ≈ -990 au nord à la cote ≈ -980 au sud (fig. 8).

27À la base de l’ensemble 2, la couche C3, épaisse de 25 à 30 cm, est séparée de la couche C4 par un niveau pauvre en matériel, repérable de la cote ≈ -980 au nord à la cote ≈ -960 au sud. La limite entre les deux couches correspond approximativement à la limite entre les US 4011 et 4012 telle qu’elle avait été observée à la fouille. La couche C3 est assez dilatée, le mobilier archéologique est surtout dense dans sa partie supérieure et plusieurs raccords quasi verticaux y ont été effectués entre vestiges de faune et d’industrie osseuse. Ajoutés à la structure ouverte de l’ensemble 2 (voir ci-dessus), ces caractères suggèrent que le mobilier présent à la base de la couche C3 y a sans doute migré par gravité depuis la partie supérieure de la couche. Les caractères de l’industrie lithique et osseuse de la couche C3 ont permis son attribution au Magdalénien moyen ; par rapport aux couches sous-jacentes, son spectre faunique se distingue notamment par l’abondance du renne (voir ci-après).

28Au sommet de l’ensemble 2 a été individualisée la couche C2, épaisse d’environ 25 cm. Bien qu’aucune raréfaction verticale de mobilier ne marque le passage de C2 à C3, la limite entre les deux couches correspond approximativement à la limite entre les US 4008-4009 et 4010 telle qu’elle avait été observée à la fouille. D’un point de vue archéologique, cette distinction est confirmée par certains caractères des industries lithique et osseuse qui ont permis l’attribution de la couche C2 au Magdalénien supérieur (voir ci-après). Par ailleurs, par rapport à la couche C3, le spectre faunique de la couche C2 est marqué par des évolutions dont certaines renvoient vraisemblablement à des changements environnementaux (indices de réchauffement : voir ci-après). Notons enfin que la partie supérieure de la couche C2 est incluse dans la base du plancher stalagmitique qui forme l’ensemble 3.

29Le mobilier présent dans la partie supérieure de cet ensemble 3 a été individualisé sous l’appellation de « couche C1 ». Cette couche, épaisse d’environ 10 cm, se distingue de celle qui la précède par une grande raréfaction du mobilier, la disparition de l’industrie osseuse, la quasi disparition de l’industrie lithique, l’absence presque complète d’ossements de renne parmi les rares vestiges de faune, la présence de charbons de bois et surtout de tessons de céramique. Ces derniers se rapportent pour la plupart à la fin de l’Antiquité, bien que quelques-uns évoquent la fin du Néolithique ou l’âge du Bronze ancien. En raison de cette composition hétérogène, la couche C1 n’a pas été incluse dans la présente étude.

Datations radiocarbone (J.-M. P.)

30La chronologie absolue de la séquence paléolithique de Laa 2 a été établie grâce à une série de 11 dates 14C par AMS sur os non brûlé. Suivant un protocole aujourd’hui classique, et largement utilisé notamment dans le projet Magdatis (Barshay-Szmidt et al., 2016), chaque date a été effectuée sur un vestige unique, coordonné, déterminé taxinomiquement et anatomiquement, et portant autant que possible des traces d’action anthropique (stries de découpe, impacts de percussion, etc.). Ces dates ont été effectuées entre 2007 et 2014 dans le cadre de plusieurs programmes (voir rappel en fin d’article), ce qui explique la multiplicité des laboratoires prestataires (tabl. II ; tabl. III, fig. 9). Tous les échantillons datés présentaient une bonne fiabilité physico-chimique.

Tabl. II. Échantillons osseux soumis à datation 14C par AMS

ID échantillon US Carré Année fouille Couche Élément Taxon Traces anthropiques Long. (mm) Masse (g)
C2_Cer 2007 H30 2006 22 C2 métatarsien cerf stries 110 NC
C2_Ran1 4003 I30 2009 37 C2 dent (LP4) renne néant 21 3,66
C2_Ran2 4008 I29 2009 490 C2 métatarsien renne stries 76 10,06
C3_Cap 4010 I30 2009 203 C3 métatarsien bouquetin néant 75 6,21
C3_Equ 2010 I30 2006 121 C3 radius cheval stries 100 NC
C3_Cer 4011 I30 2009 271 C3 tibia cerf stries 112 45,93
C4_Rup 4012 I29 2010 628 C4 tibia isard stries, percussion 90 NC
C4_Bov 4012 I30 2010 156 C4 coxal boviné stries, percussion 150 NC
C4_Cap 4012 I29 2010 622 C4 tibia bouquetin percussion 86 12,5
C5_Cap1 4012 I30 2010 198 C5 phalange 1 bouquetin percussion 48 4,38
C5_Cap2 4012 I30 2010 181 C5 humérus bouquetin percussion 53 43,62
C5_Equ 4013 I30 2010 277 C5 fémur cheval néant 136 86,3

NC : non connu. Le nom de l’échantillon indique le taxon daté (voir colonne « taxon »)

Tabl. III. Résultats des datations 14C

ID échantillon Code labo Date BP Date cal BP (95,4 %) Masse collag. (mg) Taux collag. (%) %C d13C d15N C:N Activité 14C (%)
C2_Cer Erl11112 12552 ± 83 15160-14320 NC NC NC -20,6 NC 2,6 20,96 ± 0,22
C2_Ran1 Poz52969 13370 ± 70 16296-15842 NC NC NC NC NC 3,4 NC
C2_Ran2 OxA26674 13550 ± 60 16566-16107 13,34 2,6 43,7 -19,3 4,1 3,1 NC
C3_Cap OxA26673 13665 ± 60 16755-16247 48,93 8 43,4 -19,3 2,5 3,1 NC
C3_Equ Erl11113 14252 ± 94 17625-17069 NC NC NC -21,3 NC 2,6 16,96 ± 0,20
C3_Cer OxA26672 14570 ± 65 17951-17556 18,19 3,1 44 -19,9 3,3 3,1 NC
C4_Rup Lyon11706 (SacA39177) 14880 ± 120 18411-17814 NC NC NC NC NC NC 15,69 ± 0,23
C4_Bov Lyon11707 (SacA39178) 15240 ± 120 18772-18211 NC NC NC NC NC NC 15 ± 0,22
C4_Cap non daté : échec au test d’azote
C5_Cap1 OxA26671 16070 ± 75 19609-19165 26,81 5,2 43,4 -19,4 2,7 3,2 NC
C5_Cap2 OxA27935 16380 ± 80 20010-19549 13,7 5,7 45,6 -19,7 2,4 3,2 NC
C5_Equ OxA29934 16555 ± 75 20203-19708 25,81 4,3 41 -21,1 4 3,3 NC

Calibration effectuée avec OxCal 4.2 (Bronk Ramsey, 2009), courbe IntCal13 (Reimer et al., 2013). Pour les dates Lyon11706 (SacA39177) et Lyon11707 (SacA39178), l’indication de fiabilité physico-chimique fournie par le laboratoire est : « très fiable ». NC : non connu. Le nom de l’échantillon indique le taxon daté (voir colonne « taxon » dans le tabl. II)

31Prises dans leur ensemble, ces dates placent les occupations de la couche C5 autour de 20000-19500 cal BP, celles de la couche C4 vers 18500-18000 cal BP, celles de la couche C3 vers 18000-16500 cal BP et celles de la couche C2 entre 16500 et 15000 cal BP environ (fig. 9), soit une « dilatation chronologique » comparable entre les deux couches les plus anciennes d’une part, et entre les deux couches les plus récentes d’autre part. Ces résultats confirment également l’absence de hiatus chronologique entre les occupations de la couche C3 et celles de la couche C2, le sommet de la première et la base de la seconde ayant livré des dates très proches (C3_Cap et C2_Ran2, autour de 16500 cal BP : tabl. III ; fig. 9). Ces 11 dates sont globalement concordantes avec l’ordre de succession des couches : aucune couche n’a livré de date plus ancienne qu’une quelconque des dates provenant des couches sous-jacentes. Cependant, la cohérence stratigraphique apparaît moins forte à l’intérieur de chacune d’elles. Les deux échantillons datés au sommet de la couche C5, à la même altitude, ont ainsi livré des dates qui ne se recoupent pratiquement pas (C5_Cap1 et C5_Cap2 : fig. 8 ; fig. 9). Le même constat peut être fait pour les deux dates du sommet de la couche C3 (C3_Cap et C3_Equ : fig. 8 ; fig. 9). Cette situation illustre vraisemblablement les limites de l’enregistrement stratigraphique de la séquence paléolithique de Laa 2 : comme indiqué plus haut, la nature lacunaire du remplissage a favorisé la migration verticale de certains objets par gravité, sans compter que le matériel a également pu être remobilisé par les occupants du lieu ou par d’autres phénomènes (ruissellement, piétinement, solifluxion ?) dont l’impact reste difficile à évaluer précisément sur la faible surface fouillée. Quoi qu’il en soit, les résultats de ces datations 14C confirment qu’il reste possible de dresser ici un cadre stratigraphique cohérent à condition de conserver un « grain » chronologique relativement grossier ; ce cadre sera celui adopté dans l’étude du mobilier archéologique.

Fig. 9. Dates 14C calibrées de la séquence paléolithique de Laa 2

Fig. 9. Dates 14C calibrées de la séquence paléolithique de Laa 2

Calibration effectuée avec OxCal 4.2 (Bronk Ramsey, 2009), courbe IntCal13 (Reimer et al., 2013). Intervalles 1 sigma (68,2 %) et 2 sigma (95,4 %)

L’industrie lithique

Caractérisation et provenance des matières premières lithiques (M. S., C. N.)

Corpus étudié et outils d’analyse

32L’analyse des matières premières lithiques recueillies pendant les fouilles de Laa 2 a porté sur 485 pièces provenant des couches C5 à C2. Ces pièces représentent moins d’un tiers de l’ensemble total, mais le reste est constitué d’éléments de trop faibles dimensions pour être déterminés sans risque de confusion. Les pièces de la couche C3 prédominent, suivies par celles des couches C2 et C4. Seules quinze pièces sont attribuées à la couche C5 (fig. 10 ; tabl. IV).

Fig. 10. Distribution par couche des éléments lithiques analysés

Fig. 10. Distribution par couche des éléments lithiques analysés

Tabl. IV. Les éléments lithiques analysés : distribution par couche et représentativité par rapport à l’ensemble du matériel

couche NR lithique analysé NR total lithique % analysé / total % couche / corpus analysé
C5 15 19 78,9 3,1
C4 58 278 20,9 12,0
C3 298 1041 28,6 61,4
C2 114 168 67,9 23,5
Total 485 1506 32,2 100,0

33L’analyse a été réalisée à l’échelle de caractérisation mésoscopique à l’aide d’une loupe binoculaire LEICA modèle MZ 95 et d’une source d’alimentation de lumière complémentaire selon les échantillons modèle SCHOTT KL 1500 compact. Les images ont été prises avec un appareil photo couplé ProgRes C3.

Résultats

34La grande majorité de l’industrie lithique a été réalisée sur silex, qui constitue 98 % de l’ensemble étudié. À cela s’ajoute un cortège d’autres matières lithiques utilisées en proportion plus réduite : 12 éléments en lydienne, 14 en cristal de roche, deux en calcaire, un en roche métamorphique et un en jaspe. L’analyse texturale et micropaléontologique du silex a permis de distinguer quatre variétés siliceuses (fig. 11).

Fig. 11. Vues macroscopiques avec le principal contenu micropaléontologique des quatre types de silex identifiés

Fig. 11. Vues macroscopiques avec le principal contenu micropaléontologique des quatre types de silex identifiés

Clichés M. S.

Silex du type 1 : variété type flysch

35C’est le type de silex le plus représenté, avec 240 pièces (49 % du total analysé), il est présent dans toutes les couches magdaléniennes avec des pourcentages variant entre 35 % (couche C2) et 60 % (couche C4). Il s’agit d’une variété à grain plutôt fin et à surface lisse, avec une aptitude à la taille généralement très bonne. Il présente de nombreuses tachetures. Sa texture est de type packstone avec d’abondantes inclusions d’oxydes métalliques, des cristaux de quartz détritique, de possibles matières organiques et, dans une moindre mesure, des cristaux rhomboédriques de calcite ou de dolomite. Le contenu micropaléontologique est d’origine marine avec des spicules d’éponge et de petits foraminifères (globigérines). Des bioclastes indéterminés ont été repérés dans quelques pièces. Le cortex, présent sur seulement 12 % des pièces, est calcaire et généralement plus ou moins roulé, ce qui indique une possible collecte en gîte subprimaire ou secondaire. Des altérations ont été reconnues : des patines blanches, observées sur 48 % des pièces, et très sporadiquement (5 %) des altérations thermiques.

Silex du type 2 : variété type Chalosse

36Trente et une pièces, soit un peu plus de 6 % du corpus étudié, ont été attribuées au silex du type 2. On le trouve dans les couches C4, C3 et C2 avec des pourcentages variables, entre 4 et 10 %. Il s’agit de silex de tonalité claire, du marron au beige, avec une distribution homogène de la couleur. Ils présentent un grain fin et des surfaces lisses, avec une très bonne aptitude à la taille. La texture est de type wackestone, parfois packstone, avec des inclusions d’oxydes métalliques et quelques débris carbonatés. Le contenu micropaléontologique, également marin, est représenté par des Lepidorbitoides sp., Siderolites sp. et des algues vertes (possibles dasycladacés). Seules deux pièces (6 %) présentent une surface corticale. Ces cortex sont calcaires et roulés, indiquant un approvisionnement dans des gîtes subprimaires ou secondaires. La patine blanche est la seule altération identifiée ; elle affecte 94 % des pièces.

Silex du type 3 : variété type Montgaillard / Montsaunès

37Dix-sept pièces (3 %) ont été attribuées au silex du type 3. Cette variété siliceuse, de coloration marron orangé et à la couleur tachetée, possède un grain fin et des surfaces lisses, avec une très bonne aptitude à la taille. La texture, du type wackestone à packstone, montre des inclusions très abondantes d’oxydes métalliques et des cristaux de quartz détritique. Le contenu micropaléontologique est marin, représenté exclusivement par des spicules d’éponge et d’autres bioclastes d’attribution généralement inconnue (possibles grands foraminifères). La patine blanche affecte 82 % des pièces. Seule une pièce présente une surface corticale, calcaire, non roulée.

Silex du type 4 : variété type lacustre

38Quinze pièces, soit 3 % du total, ont été attribuées au silex du type 4. Ces silex ont des colorations plutôt marron mais distribuées de façon variée, entre homogène et tachetée. Les grains sont fins et les surfaces lisses, avec une très bonne aptitude à la taille. La texture est de type wackestone avec des inclusions d’oxydes métalliques et, dans quelques cas, des recristallisations. Le contenu micropaléontologique, d’origine lacustre, se compose d’algues charophytes et de gastéropodes. Aucune pièce ne montre de surface corticale, ce qui pourrait indiquer un apport sur le site de pièces quasiment finies, sinon finies. Les altérations, sous la forme d’une patine blanche parfois épaisse, affectent 73 % des éléments, soit 11 pièces.

Bilan

Distribution des silex selon les couches

39Si l’on observe la distribution de l’industrie lithique par couche (fig. 12, tabl. V) et plus spécifiquement la répartition des quatre types de silex identifiés (fig. 13, tabl. V), le type 1 (flysch) peut être considéré comme le « fonds commun », car il est présent dans les quatre couches dans des proportions toujours supérieures à 60 % du NR. Les autres types sont toujours minoritaires mais la proportion des types 2 (cf. Chalosse), 3 (Montgaillard / Montsaunès) et 4 (lacustre) semble augmenter dans les phases les plus récentes : voir les couches C3 et plus particulièrement C2. Notons toutefois que près de la moitié de l’industrie lithique de la couche C2 (45 %) n’a pas pu être attribuée à un type de silex spécifique à cause d’une profonde patine blanche.

40Les « autres roches » mentionnées dans le tabl. V sont un cristal de roche dans la couche C5, un jaspe dans la couche C4 et une lydienne dans la couche C2.

Fig. 12. Distribution, en pourcentage par couche, de l’industrie lithique analysée après caractérisation

Fig. 12. Distribution, en pourcentage par couche, de l’industrie lithique analysée après caractérisation

Tabl. V. Distribution par couche de l’industrie lithique analysée, après caractérisation

Matière C5 C4 C3 C2 Total
Silex T1 8 35 156 40 239
Silex T2 0 6 13 12 31
Silex T3 0 0 13 4 17
Silex T4 0 1 7 6 14
Silex indet. 6 15 98 51 170
Autres roches 1 1 11 1 14
Total 15 58 298 114 485

Fig. 13. Décompte des supports en silex par couche

Fig. 13. Décompte des supports en silex par couche

Premières pistes sur les provenances des matériaux siliceux

41Les quatre types de silex identifiés dans les couches magdaléniennes de Laa 2 montrent un contenu micropaléontologique et des inclusions caractéristiques qui permettent de les associer à certaines formations géologiques plus ou moins proches du site (fig. 14).

Fig. 14. Principaux gîtes des silex ayant des parallèles archéologiques à Laa 2

Fig. 14. Principaux gîtes des silex ayant des parallèles archéologiques à Laa 2

Bleu : type flysch ; lilas : type Chalosse ; rose : type Montgaillard / Montsaunès ; marron : type lacustre. 1 : Bidache. 2 : Iholdy. 3 : Salies-de-Béarn. 4 : Précilhon. 5 : Meillon. 6 : Turbón. 7 : Tercis. 8 : Audignon. 9 : Hibarette. 10 : Montgaillard. 11 : Montsaunès. 12 : Treviño. 13 : « Monegros ». 14 : Peraltilla. 15 : Serra Llarga

42Les silex du type 1 présentent des parallèles directs avec les formations du flysch crétacé. Celui-ci constitue une surface d’affleurement pratiquement continue depuis les falaises côtières de Bidart jusqu’au contact des Pyrénées centrales. Il s’agit de silicifications du Crétacé supérieur, notamment du Coniacien, mais elles sont aussi documentées au Cénomanien, au Turonien et possiblement au Campanien et au Maastrichtien (C. N., obs. pers.). Les silex du flysch montrent donc une distribution très vaste dans les Pyrénées occidentales. Il y a toutefois un grand décalage entre cette extension importante et la disponibilité de matières premières ayant une bonne disposition à la taille. De fait, seuls quelques gîtes, correspondant généralement à des olistostromes, ont été repérés (Normand, 2002). D’une façon générale, ceux-ci affleurent dans la partie nord du Pays basque, notamment à l’est et au sud-est de Bayonne (Ibarbide, Bidache, Iholdy…). En Béarn, aux alentours d’Oloron-Sainte-Marie, des silex sont présents dans le flysch du Coniacien mais sans doute aussi dans le Campanien (Précilhon). Au nord de Salies-de-Béarn, plusieurs variétés de silex ont été observées. Les silex les plus anciens se trouvent dans l’Albien et les plus récents au sein des calcaires intercalés dans la formation dolomitique cénomano-turonienne (Fernandes, 2012). D’après l’analyse macroscopique des silex du flysch des différentes couches géologiques repérées depuis Bidart jusqu’à Oloron-Sainte-Marie, les silex du type 1 de Laa 2 présentent plus de similarités avec les silex du Sénonien inférieur (C. N., obs. pers.). Cependant, quelques exemplaires rappellent des silex de la formation Agua-Salenz (Coniacien), dont les gîtes se trouvent au sud du massif du Turbón, en Espagne (Sánchez de la Torre, 2015). Étant donné la forte variabilité des silex issus des différents flyschs et la probabilité que des gîtes très peu étendus, tel celui de Meillon (fig. 14), n’aient pas été repérés, nous ne proposons pas, en l’état des travaux, de gîte précis comme source potentielle d’approvisionnement.

43En ce qui concerne le type 2, on trouve des parallèles avec les silex dits de « Chalosse ». Il s’agit d’affleurements situés au nord d’Arudy, en rive gauche de l’Adour. Dans ce contexte, depuis Audignon à l’est et jusqu’à Tercis à l’ouest, les silicifications sont associées à plusieurs structures géologiques de type anticlinal (Audignon, Saint-Lon-les-Mines et Tercis) ou diapir (Bastennes-Gaujacq et Bénesse : Bon et al., 1996). Ce sont des gîtes groupés dans un espace géographique assez restreint et constituant un ensemble homogène (Normand, 1986 ; Lacombe, 1998, p. 98). Les formations géologiques contenant ces silicifications concernent le Crétacé et plus particulièrement le Campanien et le Maastrichtien. Le groupement des Lepidorbitoides et des Siderolites que l’on observe sur les pièces de Laa 2 se rattacherait plutôt aux gîtes de Bastennes-Gaujacq, distants d’un peu plus de 60 km au nord du site.

44Le type 3 présente des caractéristiques macroscopiques comparables à celles des silex du Crétacé supérieur qui affleurent aux alentours d’Hibarette et Montgaillard, dans les Pyrénées centrales, et des silex maastrichtiens existant à Montsaunès. Ces deux formations des Pyrénées centrales sont situées à un peu plus de 40 km à l’est de Laa 2. Cependant, on ne peut pas écarter l’hypothèse d’une possible convergence avec certaines variétés de flysch plus proches de Laa 2 et dont les gîtes restent inconnus à ce jour. Une poursuite de la recherche reste donc indispensable pour pouvoir établir plus précisément le type d’approvisionnement pour cette variété siliceuse.

45Les pièces attribuées au type 4 ne présentent pas de parallèle avec les formations à accidents siliceux affleurant aux alentours de Laa 2. En revanche, de tels silex se rencontrent dans le bassin de Miranda-Treviño (Tarriño, 2006), à presque 200 km au sud-ouest de Laa 2. Cependant, tout au long du bassin de l’Èbre, on trouve des formations à accidents siliceux avec des caractéristiques similaires à celles des silex de Treviño et du type 4 de Laa 2 (cf. Monegros et Serra Llarga : fig. 14). C’est pourquoi, dans l’état actuel de nos connaissances, il ne nous est pas possible de proposer une formation précise comme source potentielle de ce type de silex.

46Pour les roches autres que le silex, nous pouvons envisager un approvisionnement local, car la présence de lydienne, de calcaires, de cristal de roche et de roches métamorphiques est attestée à proximité de Laa 2 (voir carte géologique d’Oloron-Sainte-Marie, BRGM). En revanche l’origine du jaspe reste inconnue dans l’attente d’analyses plus précises.

Conclusion : travaux à venir

47Cette première approche pétroarchéologique des industries lithiques de Laa 2 a permis d’apporter de nouvelles données sur la gestion des ressources lithiques par les groupes magdaléniens qui ont séjourné dans cette grotte, même si ces résultats doivent être considérés comme très provisoires au regard de la faible surface représentée par le sondage. D’une part, nous avons détecté la présence majoritaire de silex des flyschs nord-pyrénéens. La proximité des gîtes par rapport au site nous conduit à proposer, pour ce type, une acquisition locale à régionale, avec différentes sources potentielles dans un territoire compris entre le nord et l’ouest du site. Un approvisionnement régional peut également être proposé pour le silex du type 2, avec un territoire ouvert au nord, très probablement la Chalosse centrale. La présence des silex des Pyrénées centrales (silex du flysch d’Hibarette-Montgaillard et silex des calcaires Nankin de Montsaunès) dans l’ensemble archéologique témoigne, de même, d’un approvisionnement régional, cette fois-ci orienté vers l’est. Enfin, l’existence, bien que très sporadique, de silex lacustres dont les équivalents se rencontrent dans le bassin de l’Èbre prouve l’existence de contacts avec le versant sud des Pyrénées. Ces silex du type 4 seraient arrivés dans le site sous forme d’outils ou de supports finis, comme indique l’absence de surfaces corticales. Faute de données suffisantes, il n’est pas possible pour le moment de définir précisément les modalités d’approvisionnement (direct, ou indirect par voie d’échanges entre groupes). Dans l’avenir, des analyses pétrographiques et géochimiques devraient permettre de préciser les formations et les gîtes qui furent exploités, et ainsi de mieux connaître la relation que les groupes magdaléniens de Laa 2 ont eue avec l’espace géographique pyrénéen.

Les équipements lithiques : approche technotypologique (M. L.)

Présentation du matériel par couche

Couche C5

48Cet ensemble n’a pas livré suffisamment de matériel lithique pour en faire une diagnose approfondie (NR = 22 ; soit 1,4 % de l’ensemble). Outre trois esquilles en cristal de roche, on trouve 19 éléments en silex (ce chiffre, ainsi que ceux indiqués ci-dessous pour les autres couches, est différent de celui indiqué dans le tabl. V car le décompte a porté ici sur l’ensemble de la série et non sur une sélection). Ils se répartissent en différents types de supports (tabl. VI-VII). La composante lamellaire ne déparerait pas dans du Magdalénien sensu lato. Toutefois, l’absence d’éléments diagnostiques, notamment d’outils et d’armatures, gêne une attribution plus précise de cet ensemble qui nécessiterait un retour sur le terrain.

Tabl. VI. Décompte des supports en silex par couche

couches
support C5 C4 C3 C2 Total
esquille 0 191 638 48 877
lamelle 4 35 124 21 184
fragment 7 26 111 21 165
éclat 5 10 58 25 98
éclat lamellaire 2 8 50 13 73
lame 0 6 34 26 66
éclat laminaire 1 2 22 14 39
rognon 0 0 4 0 4
total 19 278 1041 168 1506

Tabl. VII. Décompte des outils en silex par couche

couches
outils C5 C4 C3 C2 total
lame retouchée 2 3 4 9
grattoir 3 4 7
pièce retouchée 2 1 3
burin 1 1 2
lame tronquée 1 1 2
bec 2 2
pièce tronquée 1 1 2
pièce esquillée 1 1
lamelles à dos 19 51 4 74
pointes à dos 2 2
total 0 22 61 21 104

Couche C4

49Cet ensemble comprend 282 restes, soit 18,4 % du corpus. Parmi les roches débitées, on note la présence de 3 esquilles en cristal de roche et d’une esquille en lydienne. L’essentiel est composé par des vestiges en silex (NR = 278) qui se répartissent en différents supports (tabl. VI-VII). La microfraction (esquilles) est abondante et la composante lamellaire est bien documentée. Les supports laminaires sont documentés par quelques outils (2 fragments de lame retouchée et 1 burin : fig. 15, no 7). À côté d’une seule lamelle à dos large de 6 mm, l’ensemble des armatures lamellaires est composé de 18 lamelles à dos plutôt étroites (fig. 16). Ces lamelles présentent des gabarits calibrés autour de 2-3 mm de large pour 1 mm d’épaisseur. Elles proviennent d’une production « sur tranche » d’éclat et de lame, également documentée par la présence de supports à pan revers (extractions antéro-latérales d’entretien du cintre et de nervuration). La présence de deux tablettes de ravivage du plan de frappe témoigne cependant d’un second mode de production lamellaire, plus enveloppant, résultant de la succession de séquences frontales adjacentes (voir Langlais, 2010, fig. 153).

Fig. 15. Exemples d’outils de la séquence de Laa 2

Fig. 15. Exemples d’outils de la séquence de Laa 2

Couche C2 : 1, burin ; 2-3, grattoirs. Couche C3 : 4-5, lames retouchées ; 6, grattoir. Couche C4 : 7, burin

Dessins S. Pasty, DAO ML

Fig. 16. Exemples de lamelles à dos de la séquence de Laa 2

Fig. 16. Exemples de lamelles à dos de la séquence de Laa 2

Couche C4 : lamelles à dos étroites. Couche C3, en haut : lamelles à dos simples. Couche C3, au milieu et en bas : lamelles à dos étroites. Couche C2 : pointes et lamelle à dos simple. Silhouettes grisées : échelle 1, dessins : échelle 2

Dessins S. Pasty, DAO ML

Couche C3

50Cet ensemble est le plus abondant de la séquence (NR = 1 058 ; soit 69,1 % du corpus). Il a livré 10 pièces en lydienne (1 éclat lamellaire, 1 lamelle à néocrête, 7 fragments dont 4 nucléus et 1 esquille) qui témoignent d’une exploitation de roches locales pour des supports lamellaires d’appoint. On trouve également 4 esquilles et 3 fragments en cristal de roche. Les 1 041 silex se répartissent en différents types de supports (tabl. VI-VII). L’outillage laminaire est composé de trois lames retouchées, trois grattoirs et une lame tronquée (fig. 15, nos 5-6). Il est complété par deux pièces retouchées et une pièce tronquée sur éclat. Des néocrêtes et une sous-crête témoignent d’une gestion soignée des volumes par des enlèvements transversaux permettant de favoriser un débitage de lames normalisées. Les talons montrent l’emploi d’un percuteur tendre organique.

51Les lamelles (NR = 30) et éclats lamellaires (NR = 11) à pan revers (fig. 17) comme quelques néocrêtes antéro-latérales sont associés à des nucléus à lamelles débités « sur tranche » d’éclat (NR = 4 : fig. 18, nos 1-3). Ils documentent la production de supports de lamelles à dos étroites (NR = 33 : fig. 16). Elles présentent un gabarit normé autour de 2-3 mm de large pour 1 mm d’épaisseur. Le dos est plus fréquemment latéralisé à droite. Certaines pièces entières sont acuminées. Les autres lamelles à dos simples (NR = 18 : fig. 16, nos 22-23) ont une largeur de 4 à 6 mm pour une épaisseur moyenne de 2 mm. Ces pièces proviennent d’un second schéma lamellaire, de type unipolaire sur rognon, à table plus enveloppante – d’architecture pyramidale ou prismatique – comme en témoignent les quatre nucléus (fig. 18, nos 4-7) et sept tablettes de ravivage du plan de frappe. Entre les lames et les lamelles, une population de petites lames peut être mise à part (NR = 19). Elles pourraient provenir soit d’une réduction des volumes laminaires, soit des premières séquences de débitage lamellaire sur rognon.

Fig. 17. Couche C3 : exemples de sous-produits lamino-lamellaires issus de débitages sur rognon ou tranche d’éclat

Fig. 17. Couche C3 : exemples de sous-produits lamino-lamellaires issus de débitages sur rognon ou tranche d’éclat

Dessins S. Pasty

Fig. 18. Couche C3 : exemples de nucléus à lamelles « sur tranche » d’éclat (1-3) et enveloppants sur rognon de types pyramidal (4-5) et prismatique (6-7)

Fig. 18. Couche C3 : exemples de nucléus à lamelles « sur tranche » d’éclat (1-3) et enveloppants sur rognon de types pyramidal (4-5) et prismatique (6-7)

Dessins S. Pasty

Couche C2

52Cet ensemble (NR = 170 ; soit 11,1 % de l’industrie lithique) a livré une esquille en cristal de roche et un éclat lamellaire en lydienne. Les 168 silex comprennent plusieurs types de supports (tabl. VI-VII). L’outillage sur lames comprend deux grattoirs, quatre lames retouchées, deux becs, une lame tronquée et un burin. Deux grattoirs sur éclat, deux fragments de pièces retouchée ou esquillée complètent l’équipement domestique (fig. 15, nos 1-3). La présence de quelques néocrêtes et d’une lame sous-crête est un indice d’un débitage laminaire relativement soigné. Quelques pièces à pan revers et un possible burin ou nucléus « sur tranche » sont difficiles à caractériser. S’agit-il d’outils ou de ravivages d’outils, ou bien d’un entretien antéro-latéral de tables lamellaires sur tranche comme dans les couches sous-jacentes ? À moins qu’ils ne proviennent d’un contact avec la couche C3, au regard des armatures documentées dans la couche C2, on peut plutôt proposer l’hypothèse de déchets de l’équipement domestique. Seule une analyse fonctionnelle permettrait d’aller plus loin. Les lamelles à dos (NR = 4) correspondent à des supports larges de 4-6 mm pour 2-3 mm d’épaisseur provenant de l’exploitation de rognons à partir de tables enveloppantes, comme l’indiquent par ailleurs quatre tablettes de ravivage de plan de frappe. Deux pointes à dos sortent également du lot avec des largeurs centrées à 8 mm (fig. 16). Elles pourraient provenir de la transformation de petites lames (NR = 9) qui constituent un intermédiaire morphométrique entre les lames et les lamelles. Il demeure difficile de les replacer dans une même chaîne opératoire ou dans plusieurs (débitages autonomes).

Bilan et interprétations

53Le matériel de Laa 2 provient d’un sondage limité qui ne permet pas de comparer les quatre couches dans le détail et de manière équivalente. Si les tentatives de remontage ont permis de réaliser quelques raccords intra-couche, elles ont en revanche été infructueuses entre les couches. Toutefois, à l’exception de la couche C5, trop pauvre en éléments lithiques, l’attribution des trois autres peut tout de même être discutée. On peut ainsi distinguer deux tendances principales : d’une part, une préférence pour des supports lamellaires étroits issus de productions réalisées « sur tranche » d’éclat et, d’autre part, un élargissement morphométrique des supports lamino-lamellaires avec une production lamellaire plus enveloppante sur rognon et la présence de petites lames aux gabarits intermédiaires. Malgré des différences quantitatives assez importantes entre les couches, la comparaison des gabarits permet de souligner une évolution inverse de ces deux tendances de bas en haut de la séquence (fig. 16). La couche C4 présente des indices ténus de production lamellaire sur tranche et livre préférentiellement des armatures à dos étroites. L’absence de continuum lamino-lamellaire (petites lames notamment) et les types de lamelles à dos permettent d’envisager l’hypothèse d’un Magdalénien moyen. Toutefois, au regard de ce qui est connu régionalement pour cette période, il est difficile de préciser à laquelle des deux sous-phases, ancienne ou récente (telles que récemment définies : Langlais et al., 2016), se rapporte la couche C4. Si, d’après les datations 14C, cette couche semble plutôt appartenir à la phase ancienne (voir ci-dessus), les données relatives au silex sont plus délicates à interpréter. À la différence du Bassin aquitain, où le Magdalénien moyen ancien est marqué notamment par la présence de lamelles à dos tronquées (dont des lamelles scalènes : Langlais et al., 2017), les Pyrénées ne présentent pas suffisamment de séries de comparaison pour cette sous-phase. Seul le site de la Cova Alonsé en Aragon semble, de par sa chronologie et son industrie lithique, constituer un parallèle (Langlais, 2013). En d’autres termes, la couche C4 pourrait témoigner, d’une part, de la variabilité du Magdalénien moyen ancien, et, d’autre part, d’une continuité technique entre ce dernier et la phase récente telle que matérialisée dans la couche C3. Cette dernière livre une abondante production lamellaire « sur tranche » destinée à des armatures particulières : des lamelles à dos étroites appointées ou non. Ces objets ont été reconnus ces dernières années dans plusieurs séries (finement tamisées à l’eau) attribuables au Magdalénien moyen récent, en particulier dans les Pyrénées (Langlais, 2010 ; Langlais et al., 2012, 2014 ; Pétillon et al., 2015). À partir de la couche C3 et dans la couche C2, nous avons noté un développement de supports d’armatures plus larges sur lamelles et petites lames. Ces éléments pourraient signer une transformation technique avec l’intégration progressive des productions laminaire et lamellaire au sein de la même chaîne opératoire, telle qu’elle nous apparaît aboutie dans le Magdalénien supérieur récent pyrénéen (Langlais, 2010).

54En définitive, mise à part la couche C5, attribuable à un Magdalénien sans précision (plutôt inférieur d’après les dates radiocarbone), les couches C4 et C3 peuvent être attribuées à deux temps différents du Magdalénien moyen (ancien [?] et récent) et la couche C2 à un Magdalénien supérieur (plutôt récent). La séquence de Laa 2 montrerait donc une certaine dilatation du Magdalénien moyen-supérieur à travers une évolution technique progressive dans le mode de confection des équipements lithiques. En particulier, le changement dans le gabarit et le design des morphotypes d’armatures lamellaires demeure une piste de recherches à explorer.

L’industrie osseuse (J.-M. P., O. R.)

55La fouille de Laa 2 a livré 27 pièces travaillées en matières osseuses (tabl. VIII), essentiellement découvertes dans les couches C3 (17 pièces) et C2 (9 pièces). Toutes ont été examinées à la loupe binoculaire, et les raccords entre fragments ont été systématiquement recherchés. Les objets sont globalement très bien conservés, sans altération importante de la matière ni traces d’activité de carnivores ou de végétaux. En revanche, beaucoup sont affectés par un concrétionnement qui masque localement certaines surfaces ; les fractures post-dépositionnelles sont également fréquente. La parure, qu’elle soit sur dent ou sur coquillage, est absente.

Tabl. VIII. Composition typo-technologique de l’industrie osseuse

C4 C3/C4 C3 C2 total
BdC déchets de déb. de baguettes 2 2 4
déchets de faç. de baguettes 2 2
support (baguette) 1 1
objets finis sur baguette baguette demi-ronde 1 1
pointe 1 1
pte mono-barbelée 1 1
ptes à base fourchue 2 2
os déchet de débitage longitudinal 1 1
objets finis poinçon 1 1
lissoirs 1 1 1 3
aiguille à chas 1 1
outils sur éclat : retouchoir 2 2
os travaillés 1 3 2 6
os décoré 1 1
total 1 2 15 9 27

Dans le texte, les pièces provenant de l’interface C3/C4 sont présentées avec la couche C3. BdC : bois de cervidé ; déb. : débitage ; faç. : façonnage ; pte : pointe

Couches C5 et C4

56La couche C5 n’a pas livré d’industrie osseuse. L’unique pièce provenant de la couche C4 est un fragment mésio-proximal de lissoir façonné sur une hémi-côte (fig. 19). Cette pièce, dont la partie distale est très fragmentée, devait être à l’origine longue de plus de 150 mm. Ses bords et sa face inférieure sont façonnés par raclage.

Fig. 19. Couche C4, industrie en os : lissoir sur hémi-côte

Fig. 19. Couche C4, industrie en os : lissoir sur hémi-côte

Clichés J.-M. P.

Couche C3

Industrie en bois de cervidé

57La couche C3 a livré une pièce en bois de renne et six pièces en bois de cervidé indéterminé. Toutes renvoient au débitage du bois par double rainurage longitudinal pour la production de baguettes, supports d’armatures de projectile.

58Ce schéma opératoire est notamment attesté par une pièce provenant vraisemblablement de la face médiale de la perche C d’un bois de renne droit de module moyen ou gros (fig. 20, no 1). Elle présente deux pans de rainure convergents délimitant une extrémité en forme de « V ». Il s’agit là d’un déchet caractéristique d’une exploitation par rainurage longitudinal multiple, témoignant de la production d’au moins deux baguettes, une extraite de la face antérieure et une de la face postérieure du bois (Averbouh, 2000). L’extrémité opposée aux pans de rainure présente un émoussé très localisé évoquant un stigmate d’utilisation : ce déchet pourrait donc avoir été recyclé comme outil de fortune, en profitant de la morphologie adéquate d’un pan de fracture. Un second fragment, de petites dimensions (26 x 3,5 x 9 mm), pourrait provenir d’un déchet du même type, car ses bords sont constitués de deux pans de rainure convergents.

Fig. 20. Couche C3, industrie en bois de cervidé.

Fig. 20. Couche C3, industrie en bois de cervidé.

1 : déchet de production de baguettes par rainurage longitudinal multiple, avec indication de la provenance anatomique de la pièce et détail de l’émoussé à l’extrémité distale. 2 : déchet de façonnage sur baguette extraite par double rainurage. 3 : pointe mono-barbelée, avec détail des incisions sur la face inférieure et restitution de son emmanchement probable. 4 : pointe à base fourchue. 5 : fourchon de pointe à base fourchue. Pour les pièces 1 et 2, les flèches indiquent les pans de rainure

Clichés J.-M. P.

59Deux fragments de baguette présentent, sur les bords, les traces de leur extraction par double rainurage ; une de leurs extrémités est fracturée par flexion (fig. 20, no 2). Ces fragments de supports bruts ont été classés dans la catégorie des déchets de façonnage : ils résultent vraisemblablement d’un ajustement du support – mise à l’axe, élimination d’une longueur excédentaire, etc. – au cours de la fabrication d’un objet (Rigaud, 2006 ; Chauvière, Rigaud, 2008).

60Les trois objets finis en bois de cervidé de la couche C3 sont des pointes de projectile. On compte un fragment mésio-proximal de pointe à base fourchue et un fourchon provenant d’une pointe du même type (fig. 20, no 4, 5). La fracture à l’extrémité distale de cette deuxième pièce relève manifestement d’un impact d’utilisation (Pétillon, 2006) ; ce fourchon est donc probablement revenu sur le site à l’extrémité d’une hampe de projectile, après que la partie mésio-distale de la pointe eut été fracturée et perdue sur le terrain de chasse. La troisième pointe de cet ensemble est un fragment mésial de section ovale présentant trois particularités (fig. 20, no 3) : une incision longitudinale centrée sur la face supérieure ; un profil nettement courbe (face supérieure concave) ; et une série d’incisions obliques sur la face inférieure, sur une longueur d’environ 40 mm. L’incision longitudinale est généralement considérée comme un aménagement facilitant la fixation d’armatures lamellaires, et les deux autres caractères suggèrent pour cette pointe un fonctionnement en pointe mono-barbelée (au sens de Pokines et Krupa, 1997) : un emmanchement mésial, une partie mésio-distale alignée dans l’axe de la hampe et une extrémité proximale faisant saillie comme barbelure.

Industrie en os

61Les dix pièces d’industrie en os de la couche C3 sont techniquement plus hétérogènes. Elles comprennent tout d’abord quatre pièces indéterminées : deux petits fragments d’os plat dont les deux faces sont raclées, un fragment d’os long portant une plage de raclage longitudinal, et un tronçon de côte de cheval dont les deux faces sont raclées. L’extrémité proximale de cette dernière pièce présente de plus, sur la face médiale, une série de trois incisions courtes et profondes de statut indéterminé (trop appuyées pour relever d’opérations de boucherie et trop peu organisées pour évoquer un décor).

62L’unique déchet de débitage en os est un fragment d’hémi-côte dont la face externe, entièrement raclée, présente une possible amorce de rainurage longitudinal (fig. 21, no 1). Un des bords montre également des stries longitudinales évoquant un pan de rainure, ainsi qu’un petit relief qui pourrait être le vestige du fond de celle-ci. Il est donc possible que cet objet soit un fragment de déchet de débitage de côte par rainurage longitudinal ; auquel cas le petit calibre de la baguette produite et la faible épaisseur du tissu compact suggèreraient un lien avec la fabrication de supports d’aiguilles. La couche C3 a par ailleurs livré un fragment mésio-proximal d’aiguille, au chas intact, façonnée par raclage (fig. 21, no 2).

Fig. 21. Couche C3, industrie en os

Fig. 21. Couche C3, industrie en os

1 : déchet de débitage par double rainurage sur hémi-côte ; les flèches indiquent les sillons de rainurage. 2 : aiguille à chas. 3 : retouchoir sur éclat de radius, avec détail des deux plages d’utilisation. 4 : lissoir sur stylohyoideum de cheval

Clichés J.-M. P.

63À ces pièces s’ajoutent deux outils non façonnés : des éclats d’os présentant des plages de stigmates qui signalent une utilisation comme retouchoir (ou « affûtoir » au sens de Rigaud, 2007). L’une de ces pièces est complète et montre deux parties actives opposées (fig. 21, no 3) ; l’autre est un fragment ne présentant qu’une plage d’utilisation. Les éclats utilisés proviennent de diaphyses d’os longs (le radius dans un cas) d’ongulés de taille moyenne.

64La couche C3 a également livré un outil atypique, façonné sur stylohyoideum de cheval (fig. 21, no 4). Cette pièce en forme de spatule, classée par défaut dans le groupe typologique des lissoirs, présente des traces de mise en forme par raclage sur une partie de chaque face. Mais elle se signale surtout par un lustre envahissant, dont l’origine (finition par polissage, utilisation sur une matière souple et/ou humide ?) devra être déterminée par une étude plus poussée. Enfin, la dernière pièce en os de la couche C3 est un fragment de scapula de cerf gravée dont l’analyse est détaillée ci-après.

Art mobilier sur os : scapula gravée

65Cette pièce (fig. 22) est gravée sur sa face plane d’un arrière-train de quadrupède indéterminé. Seules sont conservées la partie supérieure de la patte avant, la ligne du ventre, la partie supérieure de la patte arrière, la ligne du dos, une queue épaisse dont l’extrémité arrondie porte de petites hachures, et la ligne de la fesse. À l’extrémité droite de la ligne du dos, cinq traits courts ont été gravés, peut-être pour représenter le pelage. Les caractères formels de la représentation plaident pour une figure de boviné ou de félin. La queue a été représentée trop épaisse pour figurer un cheval, et la ligne cervico-dorsale est droite, une caractéristique des bovinés. La façon dont la queue se termine, en petites hachures, rappelle également d’autres représentations de bovinés de la même période provenant des gisements d’Isturitz et de la Garma. Les hachures sur la ligne du dos pourraient aussi être rapprochés des traits courts qui figurent assez fréquemment le pelage de la bosse des bisons. Néanmoins, l’arrondissement de l’extrémité de la queue est aussi une caractéristique des représentations de félins, comme on peut le distinguer sur les figures de lionnes de la côte dite « frise des lions » à la Vache (Buisson, Delporte, 2003).

Fig. 22. Couche C3 : scapula gravée

Fig. 22. Couche C3 : scapula gravée

Photo (montage de micrographies à 20 x) et relevé des motifs gravés et des traits parasites

Clichés et dessin O. R.

66La figure a été gravée sans préparation préalable de la surface de la scapula. En revanche, de nombreuses stries parasites, vraisemblablement liées aux activités de boucherie, sont sous-jacentes aux traits décoratifs. L’état actuel de la pièce et l’absence de superpositions ne permettent pas de reconstituer l’ordre d’exécution des différentes parties. Mais la direction du geste et d’autres indices techniques autorisent une reconstitution du sens de réalisation des gravures et de leur séquence probable.

67La figure a été réalisée au moyen d’incisions de profil plat, parfois en U, à peine approfondies ; dans la plupart des cas, les passages destinés à approfondir le sillon ont glissé hors de ce dernier, ce qui crée des traits multiples visibles sur certains tracés. La ligne cervico-dorsale a été gravée de droite à gauche, avec au moins quatre passages de l’outil. La même incision continue pour dessiner la ligne supérieure de la queue. L’artiste a éprouvé des difficultés à réaliser un trait incurvé : des accrochages de l’outil sont visibles sur la partie supérieure de la queue. Le mouvement de la main a aussi entraîné un basculement de la partie active de l’outil et un changement du profil du trait ; on observe aussi des stries parasites à la fin de celui-ci. La ligne inférieure de la queue a probablement été gravée ensuite : la direction du geste est la même, de droite à gauche, et on constate les mêmes problèmes liés à la courbure du tracé (des dérapages de l’outil son visibles tout au long du trait et sur la ligne supérieure : fig. 23, no 1). La ligne de la croupe a été gravée de haut en bas avec trois passages légèrement décalés (fig. 23, no 2) puis un quatrième trait court a été ajouté pour rapprocher cette ligne de la queue, car elle avait été placée trop bas par rapport à celle-ci. De la patte arrière ne reste que le début du trait, formé par quatre incisions réalisées de haut en bas (fig. 23, no 3). La ligne du ventre n’est que très partiellement conservée, mais une trace d’accrochage de l’outil montre que l’incision a probablement été effectuée de gauche à droite, avec au moins cinq passages légèrement décalés. Les incisions de la patte avant ont été tracées de haut en bas, avec au moins deux passages dans la ligne droite et une strie parasite dans la gauche. Enfin, les traits courts figurant probablement le pelage du dos se superposent à la ligne cervico-dorsale et ont été gravés du bas vers le haut avec un seul passage de l’outil (fig. 23, no 4). L’orientation inverse de ces traits montre que la pièce a été retournée pour les graver, le contrôle du geste étant sinon très difficile ; cela suggère que ces traits ont été réalisés après les autres parties (fig. 24).

Fig. 23. Couche C3 : scapula gravée

Fig. 23. Couche C3 : scapula gravée

Micrographies des aspects techniques signalés dans le texte (50x). 1 : sortie de l’outil dans la ligne supérieure de la queue. 2 : traits de profil plat, obtenus d’un seul passage de l’outil, dans la ligne de la fesse. 3 : incisions multiples du début de la patte arrière. 4 : traits figurant le pelage de la bosse, gravés de droite à gauche (ou du bas vers le haut). Les flèches indiquent la direction des tracés

Clichés O. R.

Fig. 24. Couche C3 : scapula gravée

Fig. 24. Couche C3 : scapula gravée

Probable séquence de réalisation des parties de la figure à partir des données techniques identifiées

Dessin O. R.

68Les caractéristiques techniques de cette figure indiquent qu’elle a été réalisée par un graveur inexpérimenté. Les nombreux accidents dans la réalisation prouvent que le graveur ne maîtrisait pas l’outil ni les gestes nécessaires. Les changements involontaires dans le profil du trait sont un autre indice de ce manque de soin pouvant refléter des lacunes dans le savoir-faire. L’aspect maladroit de la figure et son caractère indéterminé peuvent sans doute aussi être rapportés à l’inexpérience de l’auteur.

69Du point de vue technique, les similitudes avec d’autres figures réalisées par des graveurs inexpérimentés sont très nettes : les accidents liés au manque d’expérience dans le maniement de l’outil sont commun à ce genre de représentations, ainsi que les caractéristiques du support, sans traces de préparation ni d’utilisation. Les œuvres d’art mobilier gravées par des débutants sont fréquentes dans les sites du Magdalénien moyen cantabro-pyrénéen, mais la plupart sont des chevaux (Rivero, 2010, 2011, 2015) ; les bovinés sont très rares (à Isturitz, une figure de bison gravée sur omoplate et une autre sur côte) et les félins sont inconnus. Du point de vue formel, le caractère incomplet de la figure ne permet pas de comparaisons avec d’autres représentations de la même période, à part les ressemblances déjà signalées dans le traitement de l’extrémité de la queue.

Couche C2

Industrie en bois de cervidé

70La couche C2 a livré une pièce en bois de cerf, deux pièces en bois de renne et deux pièces en bois de cervidé indéterminé, se rapportant au même schéma opératoire que dans la couche C3 : la production de baguettes par double rainurage pour la fabrication d’armatures de projectile.

71Découverte au sommet de la couche C2, la pièce en bois de cerf (fig. 25) est une base de bois de massacre droit de grande taille. Les faces latérale, médiale et postérieure du merrain montrent quatre pans ou extrémités de rainures longitudinales et trois languettes d’arrachement : ce déchet de débitage témoigne donc de l’extraction de trois baguettes parallèles par rainurage longitudinal multiple. Ces baguettes étaient larges d’environ 15 mm pour une longueur d’au moins 150 mm et un tissu compact épais de 6-7 mm.

Fig. 25. Couche C2, industrie en bois de cervidé

Fig. 25. Couche C2, industrie en bois de cervidé

Déchet de production de baguettes par rainurage longitudinal multiple sur base de bois de massacre de cerf, avec indication de la provenance anatomique de la pièce. Les flèches indiquent les pans de rainure

Clichés J.-M. P.

72Un second déchet provient de la face antérieure d’un bois de renne droit, de chute, de module moyen (fig. 26). L’andouiller a été sectionné par entaillage transversal et flexion ; une extrémité de rainure, associée à de probables traces de sectionnement par raclage en diabolo, est visible à l’extrémité distale de la pièce, tandis que les faces latérale et postérieure ont été détachées par éclatement. Il s’agit là d’un déchet d’exploitation longitudinale de la perche ; la présence d’un sillon de rainurage longitudinal évoque un schéma de production de baguettes.

Fig. 26. Couche C2, industrie en bois de cervidé

Fig. 26. Couche C2, industrie en bois de cervidé

Déchet de production de baguettes par rainurage longitudinal sur base de bois de chute de renne ; avec indication de la provenance anatomique de la pièce, et détail de la partie montrant l’extrémité de rainure (indiquée par une flèche) et les traces de sectionnement par raclage en diabolo

Clichés J.-M. P.

73La couche C2 a également livré un support brut en bois de renne : une baguette extraite de la perche d’un bois de module moyen (fig. 27, no 1). L’un de ses bords est constitué d’un pan de rainure et l’autre montre les extrémités de deux rainures parallèles. Il s’agit donc là encore d’un produit de l’exploitation de la perche par rainurage longitudinal multiple.

Fig. 27. Couche C2, industrie en bois de cervidé

Fig. 27. Couche C2, industrie en bois de cervidé

1 : baguette extraite par double rainurage, avec détail d’une extrémité ; les flèches indiquent les pans de rainure. 2 : fragment d’objet sur baguette, avec détail des traces de raclage sur la languette de fracture. 3 : baguette demi-ronde à extrémité fourchue : fragment de préhampe bivalve

Clichés J.-M. P.

74Les objets façonnés en bois de cervidé sont au nombre de deux. Un fragment d’objet sur baguette (fig. 27, no 2) présente, à son extrémité la plus large, une fracture en languette compatible avec une utilisation comme armature de projectile ; cette languette montre des traces de raclage suggérant un sectionnement par raclage en diabolo. Cette pièce peut être interprétée comme un déchet d’entretien : un fragment de pointe fracturé à l’usage, dont le détachement a été achevé par raclage, peut-être en vue d’une réfection de la partie restante (cf. Chauvière, Rigaud, 2008).

75Le second objet façonné est un fragment de baguette demi-ronde découverte à la base de la couche C2 (fig. 23, no 3). La face plane porte un minimum de 12 incisions « ascendantes de la droite vers la gauche » (sensu Feruglio, 1992). L’extrémité la plus étroite présente une fourche bifide aménagée par rainurage longitudinal à partir de la face supérieure. Il est admis que les baguettes demi-rondes ont été utilisées par paires, fixées dos à dos pour former un objet bivalve de section arrondie (Feruglio, Buisson, 1999 ; Rigaud, 2006) ; si on reconstitue un montage similaire pour la pièce de Laa 2, on obtient une baguette de section circulaire, d’environ 10 mm de diamètre, dont l’extrémité la plus étroite est une courte fourche bifide. Pour des objets de forme similaire, nous avions proposé une identification comme fragments de préhampes (éléments intermédiaires de hampe de projectile) utilisées en association avec des pointes à base fourchue (Pétillon, 2006, p. 64-66 et 95-97 ; Pétillon et Cattelain, 2004). Cette hypothèse est aussi la plus plausible pour la pièce de Laa 2 : il s’agirait d’un fragment de préhampe bivalve.

Industrie en os

76Outre un petit fragment d’os indéterminé et un fragment d’ulna d’oiseau de grande taille (voir ci-dessous) montrant tous deux des traces de raclage, la couche C2 a livré un fragment de diaphyse de métapode de renne qui présente une incision longitudinale évoquant une amorce de rainurage (fig. 28, no 1). Sur ce type d’os, le débitage par rainurage longitudinal est généralement associé à la fabrication d’aiguilles ; on peut donc probablement rattacher la pièce de Laa 2 à cette catégorie de production, bien que le rainurage ait ici été interrompu et l’os fracturé sans qu’aucun support n’en soit extrait.

Fig. 28. Couche C2, industrie en os

Fig. 28. Couche C2, industrie en os

1 : métapode de renne avec amorce de rainurage (indiquée par la flèche). 2 : poinçon d’économie sur côte, avec détail de l’extrémité distale. 3 : lissoir sur hémi-côte, avec détail des incisions transversales

Clichés J.-M. P.

77L’industrie en os de la couche C2 comprend aussi deux objets finis. Le premier est un poinçon dont le support a été extrait par éclatement de la face médiale d’une côte (fig. 28, no 2). Cet objet n’est pas façonné mais une de ses extrémités présente un contour elliptique, un aspect mousse et un lustre sur une longueur d’environ 7 mm – caractères qui évoquent une pointe émoussée par l’utilisation. Cette pièce a donc été classée parmi les poinçons dits « d’économie » (Camps-Fabrer, 1990).

78Le second objet fini (fig. 28, no 3) a été fabriqué sur un support provenant de la face latérale d’une côte. La face spongieuse et les bords ont été régularisés par raclage sur la plus grande partie de la longueur de l’objet. L’une des extrémités présente un contour ogival, correspondant à l’extrémité distale anatomique de la côte ; à ce niveau, le façonnage des bords et de la face spongieuse est moins poussé. Au même niveau mais sur la face compacte se trouvent deux séries de 5 et 16 incisions transversales courtes et profondes (décor ?). Cette pièce peut être typologiquement classée dans le groupe des lissoirs, mais il n’est pas certain que l’extrémité ogivale corresponde à la partie active de l’objet : le faible degré de façonnage de sa face spongieuse contraste avec ce qui a été observé par exemple sur les lissoirs magdaléniens de La Vache (Averbouh, Buisson, 2003, fig. 232-233).

Bilan et interprétation

79Les couches C5 et C4 ayant livré peu ou pas d’industrie osseuse, la discussion concerne uniquement les couches C3 et C2.

Technologie de l’armement : les armatures en bois de cervidé

80Les 12 pièces en bois de cervidé se rapportent à la sphère de l’armement et témoignent de toutes les étapes de la chaîne technique : fabrication et réparation des armatures, entretien des projectiles. La production des supports d’armature suit un schéma opératoire largement attesté au Magdalénien moyen et supérieur (Averbouh, 2000 ; Pétillon 2016) : l’exploitation de bois de renne de module moyen et gros, en général de chute, dont la perche est débitée par rainurage longitudinal multiple pour extraire de chaque bloc plusieurs baguettes qui sont ensuite calibrées en longueur, mises à l’axe et façonnées par raclage. Le seul élément moins courant – mais pas exceptionnel – est l’exploitation d’un grand bois de massacre de cerf, trouvé au sommet de la couche C2. L’effectif de la série est cependant trop réduit pour qu’on puisse dire si l’apparition de cette nouvelle matière est un fait significatif, traduisant une adaptation à un changement de conditions environnementales, ou un simple hasard d’échantillonnage.

81La typologie des armatures fournit aussi des informations importantes. Sur une surface réduite, Laa 2 a livré trois éléments fourchus : deux pointes à base fourchue et une baguette demi-ronde à extrémité fourchue, ce dernier type étant très peu fréquent (seuls sont connus un exemplaire à Gourdan et neuf dans le Magdalénien supérieur d’Isturitz : Pétillon, 1999, p. 39 ; Pétillon 2006, p. 38 et 217). Ces pièces suggèrent la présence à Laa 2 d’un ensemble d’armatures à forte proportion d’éléments fourchus, situation connue dans plusieurs sites cantabro-pyrénéens (Pétillon, 2006). À Laa 2, leur position stratigraphique (couche C3 et base de la couche C2) permet de préciser la chronologie de ce type d’armature, confirmant leur situation « transitionnelle » à la charnière entre la fin du Magdalénien moyen et le début du Magdalénien supérieur, vers 16600-16200 cal BP (Pétillon et al., 2015, p. 131-132).

82La couche C3 a également livré un fragment de pointe mono-barbelée à emmanchement mésial. Cette catégorie de pointe, qui représente le plus ancien type d’élément barbelé connu au Paléolithique supérieur, est peu documentée au Magdalénien moyen. La pièce de Laa 2 vient donc enrichir l’inventaire des jalons chronologiques entre les éléments mono-barbelés connus dans la zone franco-cantabrique du Solutréen au Magdalénien inférieur (Pokines, Krupa, 1997 ; Pétillon, Ducasse, 2012 ; Bourdier et al., 2014) et les pointes multi-barbelées (« harpons ») qui se développeront au Magdalénien supérieur (voir discussion in Pétillon, 2016). L’absence de ce dernier type de pointe dans la couche C2, absence a priori surprenante pour un ensemble attribué au Magdalénien supérieur, pourrait résulter d’un biais d’échantillonnage lié au faible effectif de la série.

D’autres sphères d’activité : l’industrie en os

83À coté de l’équipement de chasse, l’outillage en os fournit des témoignages d’autres sphères d’activité : les lissoirs, poinçon et aiguille à chas évoquent la transformation des matières souples, et les retouchoirs le travail des matières lithiques. L’un des intérêts de la série de Laa 2 est la variété de l’outillage – incluant des pièces inhabituelles, comme le lissoir sur stylohyoideum de cheval – alliée à la très bonne conservation des matières osseuses qui pourrait rendre possible une étude microtracéologique. Cette piste reste à explorer et devra s’appuyer sur un corpus plus important. Les techniques de fabrication de l’outillage restent en revanche peu documentées, seules deux pièces pouvant évoquer la production de supports d’aiguilles par double rainurage. Enfin, la découverte d’une scapula décorée fournit un indice de la présence de graveurs inexperts parmi les occupants de la grotte au Magdalénien moyen. Cette pièce rattache également Laa 2 à l’univers des traditions graphiques du Magdalénien cantabro-pyrénéen.

Les restes fauniques (M. B-M, D. K., V. L., J.-B. M., V. M.)

84Les quelques milliers d’ossements trouvés à la fouille ont été analysés par différents spécialistes en vue de livrer des informations relatives à l’évolution de l’environnement, à la mise en place des dépôts et à l’exploitation du monde animal par les hommes. Cette analyse a bénéficié du travail préalablement effectué par D. Armand (2006), S. Costamagno (2009) et C. Birouste (2010).

Méthodes

85Les vestiges ont été déterminés grâce aux collections de comparaison des laboratoires TRACES, université de Toulouse Jean-Jaurès, et PACEA, université de Bordeaux. Pour les rongeurs, une collection privée a également été utilisée. Différents ouvrages ont aussi été mobilisés : Koby (1959a), Poplin (1976a), Altuna (2004), Monchot et Gendron (2010) pour les renards ; Boudadi-Maligne (2010) pour les grands canidés ; Koby (1959b, 1960) et Morel et Müller (1997) pour les lièvres ; Huguenet (1975) et des mesures non publiées (J.-B. M.) pour les belettes et les hermines. Pour les rongeurs et les insectivores, les ouvrages de Chaline (1972), Chaline et al. (1974) et Erome et Aulagnier (1982) ont été consultés. Les crocidurinés ont été déterminés d’après les critères de Catalan et Poitevin (1981). Ceux de Vigne (1996) ont été appliqués aux restes post-crâniens des rongeurs de grande taille (gliridés et Arvicola). S’agissant des oiseaux, Erbersdobler (1968), Kraft (1972) ainsi que Tomek et Bocheński (2000) ont servi de référence respectivement pour les galliformes et les corvidés.

86Pour la grande faune, toutes les pièces coordonnées, ainsi que les restes déterminables issus des refus de tamis, ont fait l’objet d’observations taphonomiques et archéozoologiques. Le nombre minimum d’individus (NMI de combinaison : Grayson, 1984) a été calculé pour chaque espèce, ainsi que l’âge des individus, lorsque le matériel s’y prêtait. Pour les couches C2 et C3, qui renferment une quantité plus importante de matériel, le nombre minimum d’éléments (NME) a été estimé pour les principales espèces (cheval et renne), pour lesquelles nous abordons les questions de conservation différentielle et d’utilité nutritive. Les stries de découpe et les impacts de percussion ont été étudiées (à l’aide d’une loupe grossissante x20 et parfois d’une loupe binoculaire) afin de caractériser les chaînes opératoires de boucherie. Pour les ongulés principaux, ces traces de boucherie ont été reportées sur des schémas synthétiques. Quelques indices de saisonnalité ont pu être obtenus.

87Pour la mésofaune, les informations taphonomiques susceptibles de nous renseigner sur les causes de la présence des restes dans le gisement (traces de prédation humaine et/ou animale) ont été systématiquement recherchées (Laroulandie, 2000 ; Mallye, 2007). Chaque pièce a été observée à l’aide d’une loupe binoculaire (grossissement x 10 à x 40). L’âge relatif de la mort des oiseaux a été enregistré en tenant compte de l’état de maturité de l’os, sachant que l’os est globalement « mature » à environ deux mois d’existence (Serjeantson, 2009).

88Afin d’interpréter les gestes réalisés lors de l’exploitation des carcasses et déterminer ainsi les produits recherchés, la localisation et l’orientation des stries de découpe ont été comparées aux référentiels actualistes mis en place pour différents taxons (Binford, 1981 ; Laroulandie, 2000 ; Lloveras et al., 2009 ; Mallye, 2011 ; Val et Mallye, 2011 ; Costamagno, 2012 ; Pedergnana et Blasco, 2016 ; Romandini et al., 2016). Les comparaisons avec les données ethnoarchéologiques et archéologiques ont aussi été prises en compte (Vigne et al., 1981 ; Vigne et Marinval-Vigne, 1983 ; 1981 ; Henshilwood, 1997 ; Medina et al., 2012).

89Pour les micromammifères, la détermination de l’agent d’accumulation se fonde classiquement sur l’utilisation conjointe de différentes analyses (Andrews, 1990 ; Fernandez-Jalvo, 1995 ; Denys et al., 1995) parfois difficilement applicables au matériel fossile (Mistrot, 2001). La quantification des traces de digestion relevées sur les dents et le degré d’attaque étant les marqueurs les plus fins pour identifier l’origine d’une coprocénose (Fernandez-Jalvo et Andrews, 1992), nous avons focalisé notre attention sur ce critère. La quantification des traces de digestion a été faite sur les molaires de microtidés et sur les incisives de rongeurs de petite taille qui réagissent de la même manière chez les microtidés et les muridés. Ces données sont comparables aux référentiels d’Andrews (1990) qui définit cinq classes de digestion.

Les espèces en présence

90Les fouilles de Laa 2 ont livré, toutes couches confondues, près de 40 taxons de vertébrés se rapportant à des oiseaux et à des mammifères de tailles variées.

91Les micromammifères, rongeurs et insectivores, sont nombreux, particulièrement dans les couches C3 et C5, et les NMIa obtenus (nombre minimal d’individus en tenant compte des impossibilités d’appariement : Poplin, 1976b) surpassent largement les valeurs obtenues pour les autres mammifères (tabl. IX). Ce cortège est accompagné de mésomammifères qui sont, par ordre d’importance décroissante, le renard roux, l’isatis, le lièvre et l’hermine (tabl. IX). Trois incisives appartenant vraisemblablement à un même individu (C3) et une première prémolaire inférieure (C3/C4) ont une morphologie qui renvoie indubitablement à un canidé de taille modeste. Leurs mensurations, confrontées à leurs homologues chez le renard roux, le chien et le loup, ne nous permettent pas véritablement de statuer sur leur attribution spécifique. Dans le cas des incisives, il peut s’agir d’un renard roux de grande taille. Bien que très peu de données publiées soient disponibles pour les mensurations des incisives de vulpinés, celles d’individus des zones scandinaves fournies par Poplin (1976a) vont dans ce sens. Toutefois, les données ostéométriques acquises sur les vulpinés sub-contemporains de Laa 2 et provenant de gisements du grand quart sud-ouest de la France sont nettement moins importantes et ne nous permettent donc pas d’exclure la possibilité que ces trois incisives appartiennent à un chien de petit gabarit. Dans le cas de la prémolaire inférieure (fig. 29), ses dimensions sont plus importantes que celles qui sont observées sur les populations modernes et fossiles de renard roux et d’isatis. Les petites dimensions (DMD et DVL) de la dent sont incompatibles avec l’intervalle de variation connu pour les loups fossiles et modernes. En revanche, ses proportions pourraient correspondre à celles qui sont observées chez les chiens. Toutefois, la grande variabilité notée chez les chiens modernes et le peu de références disponibles pour les chiens paléolithiques ne nous permettent pas de statuer de manière définitive sur son attribution spécifique.

Tabl. IX. Spectre faunique par couches exprimé en Nombre de restes déterminés (NRD) ou indéterminés (NID)

C5 C4/C5 C4 C3/C4 C3 C2/C3 C2 Total
Talpa sp. (3) (1) (4) (3) (11)
Sorex sp. (26) (8) (49) (3) (86)
Sorex minutus (1) (2) (3)
Neomys sp. (3) (2) (5) (1) (11)
Crocidura sp. (1) (1) (2)
Glis glis (2) (2)
Eliomys quercinus (2) (2)
Clethrionomys glareolus (2) (2)
Arvicola sp. (11) (9) (19) (3) (42)
Microtus arvalis (70) (19) (94) (2) (185)
Microtus agrestis (1) 10 (1) (12)
Microtus oeconomus (27) (7) (41) (2) (77)
Microtus gregalis (1) (1)
Terricola sp. (9) (5) (18) (2) (34)
Chinomys nivalis (6) (4) (18) (6) (34)
Apodemus sp. (1) 5 12 (18)
Total micromammifères (158) (56) (269) (39) (522)
Vulpes vulpes 1 (1) 6 (2) 1 14 (2) 3 (2) 24
Alopex lagopus 2 (1) 2 (1) 4
Vulpes/Alopex 3 1 26 9 43
Canidé indéterminé 1 3 (1) 4
Mustela erminea 1 (1) 1
Mustela erminea/nivalis 1 (1) 1
Lepus sp. 1 (1) 1 (1) 1 (1) 3
Mésomam. indéterminée 2 2
Total mésomammifères 5 7 2 50 15 82
Equus caballus 37 (3) 1 7 (2) 173 (6) 193 (5) 415
Rangifer tarandus 2 (1) 1 (1) 3 117 (6) 1 81 (4) 206
Capra pyrenaica 12 (2) 1 16 (2) 2 76 (3) 2 24 (2) 133
Rupicapra rupicapra 8 (1) 1 26 (2) 1 34 (2) 9 (2) 79
Capriné 4 4
Cervus elaphus 3 (1) 23 (3) 39 (2) 69
Cervidé 1 3 2 6
Bison priscus 4 (2) 5 (1) 8 (3) 1 (1) 18
Capreolus capreolus 2 (1) 2
Total Ongulés 68 3 58 6 434 3 351 932
Mam. très petite taille 1 8 15 26
Mam. petite taille 4 4 8
Mam. petite/moy. taille 5 14 80 147 251
Mam. moy. taille 21 28 142 2 134 328
Mam. grande/moy. taille 26 21 87 88 224
Mam. grande taille 7 16 1 34 32 91
Total mam. indéterminés 60 0 79 1 355 2 420 928
Total grande faune 128 3 137 7 789 5 771 1860
Anser sp. 4 (1) 4
cf. Aquila 1 (1) 1
Falco sp. 1 (1) 1 (1) 6 (1) 8
Perdix perdix 2 (1) 2
Lyrurus tetrix 2 (1) 2
Lagopus mutus 1 (1) 1
Lagopus sp. 1 (1) 7 (1) 1 (1) 9
Galliformes 1 4 5
Columba sp. 4 (1) 3 (1) 7
Bubo sp. 1 (1) 1
Strigiformes 9 (1) 1 (1) 10
Pyrrhocorax cf. pyrrhocorax 1 (1) 1
Pyrrhocorax graculus 1 (1) 1 (1) 5 (3) 7
Corvidés (taille Chocard) 12 8 17 1 3 41
Corvus corax 1 (1) 1
Passériformes (petits) 13 (5) 3 12 (4) 3 30 (4) 61
Aves indéterminés 7 8 3 33 1 1 53
Total oiseaux 34 3 38 6 117 2 14 214

Les NMI figurent entre parenthèses

Fig. 29. Dispersion des mesures des premières prémolaires inférieures chez les renards (bleu clair), les chiens (ronds noirs) les loups (rouge) et mesures de l’individu de Laa 2 (losange bleu)

Fig. 29. Dispersion des mesures des premières prémolaires inférieures chez les renards (bleu clair), les chiens (ronds noirs) les loups (rouge) et mesures de l’individu de Laa 2 (losange bleu)

Les croix mentionnent les individus du Pléistocène supérieur

92Plusieurs espèces d’ongulés ont également été déterminées (tabl. IX) : cheval, renne, bouquetin et chamois sont globalement bien représentés mais selon des proportions variables en fonction des couches et les unités de décomptes considérées (tabl. X). Ils sont accompagnés de cerf, de Bovinés et de chevreuil.

Tabl. X. Nombre de restes d’ongulés déterminés et NMI par taxon pour chaque couche

C5 C4 C3 C2
NRD %NRD NMI NRD %NRD NMI NRD %NRD NMI NRD %NRD NMI Total
cheval 37 58,7 3 7 12,1 2 173 40,1 6 193 55,3 5 410
renne 2 3,2 1 1 1,7 1 117 27,1 6 81 23,2 4 201
bouquetin 12 19,0 2 16 27,6 2 76 17,6 3 24 6,9 2 128
isard 8 12,7 1 26 44,8 2 34 7,9 2 9 2,6 2 77
cerf 0 0,0 0 3 5,2 1 23 5,3 3 39 11,2 2 65
bovinés 4 6,3 2 5 8,6 1 8 1,9 3 1 0,3 1 18
chevreil 0 0,0 0 0 0,0 0 0 0,0 0 2 0,6 1 2
total 63 100 9 58 100 9 431 100 17323 349 100 17 901

93Les vestiges aviaires déterminés au-delà de cette classe appartiennent à 7 ordres (tabl. IX) et à au moins 14 espèces.

Éléments de taphonomie

94Une étude taphonomique a été conduite afin de sérier, au sein de ce spectre varié, ce qui est attribuable aux chasseurs-collecteurs du Magdalénien ou à d’autres facteurs d’accumulation et de modification. Le matériel osseux de Laa 2 présente un état de fraîcheur exceptionnel. La recherche des traces résultant de l’activité des prédateurs humains et non-humains s’en trouve facilitée car elle est peu gênée par des altérations postdépositionnelles.

Origine des accumulations osseuses et perturbations pré-enfouissement

95Des stries de boucherie et des encoches de percussion s’observent sur plusieurs centaines de restes d’ongulés provenant des différentes couches analysées. Elles attestent que l’accumulation de ce matériel est liée aux chasseurs du Magdalénien. Les marques d’activité humaine sont également visibles sur des restes de petits vertébrés : des traces de découpe ont été identifiées sur cinq restes de vulpinés de la couche C3 et un reste de la couche C2. Des traces de combustion se rapprochant, par leur localisation, des brûlures distales sensu Vigne et al. (1981) ou Vigne et Marinval-Vigne (1983) ont été observées sur un reste de vulpiné en couche C3 et un en couche C2. Enfin, deux ossements appartenant à des oiseaux de grande taille portent des stigmates de l’activité humaine : stries sur un reste d’oie en couche C4 et traces de raclage sur un ossement rapproché d’un aigle en couche C2.

96L’impact des carnivores est à souligner, particulièrement dans la couche C3 (voir tabl. XVI ci-après). Au total, 31 restes d’ongulés (1,9 % du NRD total : fig. 30) portent des traces allant de simples pits (petites dépressions circulaires peu profondes présentes sur des zones compactes de l’os) à des punctures (dépressions circulaires profondes, enfoncement de l’os sous la dent au niveau des épiphyses) et jusqu’aux traces de digestion (surfaces lissées, bords émoussés avec parfois la présence de perforations, provenant de l’attaque acide de l’os par les sucs gastriques ; définitions d’après Costamagno, 1999). Ces traces concernent le bouquetin – surtout des phalanges –, le cerf, le cheval, le renne et le chamois ; cinq restes portent à la fois des enfoncements et des stries. Des traces de manducation se trouvent également sur des os de petits vertébrés de la couche C3 : trois vestiges de vulpinés (fig. 31, no 8), dont un portant également des stries, et un reste de lagopède (fig. 32, no 2). Des traces de digestion de forte intensité pourraient également se rapporter à l’activité des carnivores. Elles s’observent dans la couche C5 sur un reste de lièvre, un de renard roux et trois de vulpiné (fig. 31, nos 1, 2, 3, 5 et 6). Ces marques affectent également quatre restes de vulpiné (fig. 31, nos 4, 7 et 9) dans la couche C3 et l’unique reste de lièvre de la couche C2 (fig. 31, no 10). Reste à préciser l’identité du ou des carnivores impliqués et leur rôle dans la constitution ou la perturbation de l’accumulation osseuse. La longueur des éléments portant des traces de digestion est comprise entre 6 et 35 mm. Or les travaux menés sur les tanières de petits carnivores comme le blaireau ou le renard (Mallye, 2007 ; Mallye et al., 2008 ; Castel et al., 2011) ont montré que la longueur des restes digérés trouvés dans ce type de contexte n’excédait pas 20 mm ; ici, il faut donc se tourner vers un prédateur de taille plus importante. Dans ce contexte chronologique, l’Hyène, ayant disparu du continent depuis près de 10 000 ans, doit être écartée (Stuart et Lister, 2007 ; Discamps, 2011). Quant au loup, les restes semi-digérés trouvés dans ses fèces peuvent atteindre 50 mm de longueur, ce qui est compatible avec ce qui est observé à Laa 2. Toutefois, si son comportement de prédation peut être tourné de manière occasionnelle vers des proies de petite taille comme le lièvre et le renard, les accumulations qu’il produit sont rarement trouvées en grotte (Fosse et al., 2012). Un charognage des restes osseux résultant de l’activité humaine, notamment ceux des ongulés, est avéré par la présence de six restes portant à la fois des stries de boucherie et des traces de manducation. Dans ce cas, soit le carnivore a chapardé les résidus des activités des humains une fois que ces derniers avaient quitté le site, soit ce carnivore vivait au côté des chasseurs-collecteurs et trouvait sa pitance dans les déchets de boucherie. Le contexte de la domestication du loup rend possible cette hypothèse. En effet, si l’émergence de ce phénomène reste ouverte au débat (Germonpré et al., 2009, 2012, 2013, 2015 ; Morey, 2010, 2014 ; Ovodov et al., 2011 ; Crockford et Kuzmin, 2012 ; Napierala et Uerpmann, 2012 ; Boudadi-Maligne et al., 2012 ; Boudadi-Maligne et Escarguel, 2014), des restes de chien en contexte magdalénien ont été identifiés dans des régions proches, notamment en Espagne dans le niveau V d’Erralla (Altuna et al., 1985 ; Vigne, 2005). Rappelons qu’à Laa 2, quatre restes dentaires pourraient appartenir à un chien de petit gabarit. Cette attribution, bien que restant à confirmer, ne ferait que renforcer cette hypothèse.

Fig. 30. Portion distale d’humérus de cheval (C3) et phalange proximale de bouquetin (C2) portant des traces liées à l’action des carnivores

Fig. 30. Portion distale d’humérus de cheval (C3) et phalange proximale de bouquetin (C2) portant des traces liées à l’action des carnivores

Clichés D. K.

Fig. 31. Traces de manducation et de digestion

Fig. 31. Traces de manducation et de digestion

1 : troisième phalange de vulpiné semi-digérée. 2 : talus gauche de vulpiné présentant des attaques acides. 3 : troisième incisive supérieure gauche de renard roux semi-digérée. 4 : première phalange de vulpiné présentant des traces de digestion. 5 : portion distale de tibia gauche de vulpiné semi-digérée. 6 : première phalange de lièvre avec attaques acides. 7 : tête fémorale de vulpiné avec traces de digestion. 8 : calcanéum gauche de vulpiné portant des traces de manducation. 9 : tête fémorale de vulpiné semi-digérée. 10 : deuxième phalange de lièvre semi-digérée

Clichés J.-B. M.

Fig. 32. Exemples de traces de prédation non humaine observées sur les restes aviaires

Fig. 32. Exemples de traces de prédation non humaine observées sur les restes aviaires

1 : digestion légère sur fragment proximal d’humérus de pigeon, couche C2. 2 : traces de manducation sur tibiotarse de Lagopède, couche C3. 3 : traces de grignotage au niveau de la crête deltoïde d’un humérus de tétras lyre, couche C2

Clichés V. L.

97Des traces de digestion ont également été observées sur les dents de rongeurs. Le nombre d’observations varie de 117 pour la couche C2 à 875 pour la couche C3. Si la prudence s’impose pour la couche C2, les autres couches présentent un nombre de restes représentatif (tabl. XI et XII). Pour les quatre couches étudiées (fig. 33), le taux 0 représente entre 78 % et 95 % des traces observées, ce qui place ces ensembles dans le groupe des accumulations par un rapace nocturne. On remarque cependant que la couche C3 se comporte différemment, avec un taux 0 de 95 %. Dans la première catégorie d’Andrews (1990) se retrouvent les chouettes harfang et effraie ainsi que le hibou des marais, la chouette hulotte et le hibou moyen-duc. Le hibou des marais est un prédateur spécialisé sur le campagnol des champs (Microtus arvalis) et le spectre de faune large découvert ici ne lui correspond pas. Le hibou moyen-duc peut être éliminé : il est inféodé aux milieux boisés, avec des taux de capture d’Apodemus beaucoup plus importants que dans cette séquence. La chouette hulotte pourrait être l’agent d’accumulation de la couche C2 : les milieux boisés sont à plus de 40 %, ce qui ne cadre pas avec les habitudes des chouettes effraie et harfang. Nous proposons comme agent d’accumulation préférentiel la chouette harfang pour les couches C4 et C5 (elle digère de façon plus forte que l’effraie) et la chouette effraie pour la couche C3. Quelques micromammifères ont vraisemblablement été accumulés par des petits carnivores ou des rapaces diurnes (taux de digestion 3 ou 4), mais ces apports restent négligeables pour la composition de l’accumulation de micromammifères. Les chouettes effraie et harfang sont des chasseurs opportunistes qui fréquentent tous les milieux présents sur leur territoire, ce qui fait de leurs accumulations de pelotes de bons marqueurs paléoclimatiques et paléoenvironnementaux. La chouette hulotte peut légèrement surreprésenter les milieux boisés.

Tabl. XI. Taux de digestion des assemblages de micromammifères (en NR)

Digestion (NR)
Couche 0 1 2 3 4 Total
C2 95 13 7 2 0 117
C3 833 9 27 3 3 875
C4 162 32 8 3 1 206
C5 509 59 34 11 2 615
Total 1599 113 76 19 6 1813

Tabl. XII. Taux de digestion des assemblages de micromammifères (en %)

Digestion (NR)
Couche 0 1 2 3 4 Total
C2 81,2 11,1 6,0 1,7 0 100
C3 95,2 1,0 3,1 0,3 0,3 100
C4 78,6 15,5 3,9 1,5 0,5 100
C5 82,8 9,6 5,5 1,8 0,3 100
Total 88,2 6,2 4,2 1,1 6 100

Fig. 33. Taux de digestion des assemblages de micromammifères (en %)

Fig. 33. Taux de digestion des assemblages de micromammifères (en %)

98Des traces de digestion plus ou moins intense ont également été observées sur des vestiges d’oiseau. Ces pièces proviennent de toutes les couches et appartiennent à divers taxons de petite et moyenne taille (tabl. XIII ; fig. 32, no 1). Le faible nombre de restes impliqué ne permet pas de préciser le prédateur mais les données contextuelles présentées ci-dessus permettent de s’orienter vers un apport mixte par les rapaces nocturnes et les carnivores.

Tabl. XIII. Décompte par couche et taxon des restes aviaires présentant des traces de digestion

Couche Taxon NR digéré
C2 Columba sp. 2
C3 Lagopus sp. 1
C3 Strigiformes 1
C3 Passériformes 1
C3 Oiseaux indet. 4
C3/C4 Passériformes 1
C3/C4 Oiseaux indet. 1
C4 Passériformes 2
C5 Passériformes 2
C5 Oiseaux indet. 1

99Par ailleurs, de minuscules marques de grignotage résultant de l’activité d’un acteur inconnu mais vraisemblablement de très petite taille s’observent sur quatre ossements d’oiseaux (tabl. XIV ; fig. 32, no 3). Certains des ossements affectés font près de 5 cm de long et ont plus probablement été charognés qu’introduits dans la cavité par l’auteur de ces traces.

Tabl. XIV. Décompte par couche et taxon des restes aviaires grignotés

Couche Taxon NR digéré
C2 Lyrurus tetrix 1
C3 Falconiformes 1
C3 Passériformes 1
C4 Pyrrhocorax (cf. Pyrrhocorax) 1

100Notons enfin, que, parmi la cinquantaine de pièces se rapportant au chocard et aux corvidés de la taille du chocard, aucun ne porte de traces de prédation. Ce lot se caractérise par une abondance (80 %) d’ossements de jeunes individus représentant différents stades de maturité. Ces ossements appartiennent possiblement à des individus morts sur place sans intervention de prédateurs. Cette hypothèse est soutenue par les données éthologiques. Cet oiseau, qui établit son nid à l’intérieur des cavités, connaît en effet une mortalité importante avant l’envol des jeunes aux alentours de deux mois (e.g., Delestrade et Stoyaniv, 1995 ; Laroulandie, 2010).

101Pour conclure, les études taphonomiques indiquent que plusieurs agents ont participé à l’introduction de l’ensemble osseux exhumé à Laa 2. Si les ongulés ont de toute évidence été transportés par les chasseurs tout au long du Magdalénien, la situation apparaît plus complexe pour les petits vertébrés. Les petits gibiers issus d’une activité humaine sont rares mais présents dans au moins trois couches. L’intervention de carnivores, petits ou grands, dans l’apport ou la modification des ossements est visible dans toutes les catégories de vestiges considérées. Les rapaces nocturnes ont apporté la majorité des restes de micromammifères et probablement quelques oiseaux. Enfin, une mort naturelle sans intervention de prédateurs semble expliquer la présence du chocard.

Les perturbations post-dépositionnelles

102Cet aspect est abordé uniquement pour les ongulés. L’enfouissement des vestiges a dû être relativement rapide, comme en témoigne la très bonne conservation des surfaces osseuses des restes d’ongulés : près de 75 % des ossements présentent des surfaces lisibles entièrement ou aux trois quarts (tabl. XV).

Tabl. XV. Lisibilité des surfaces osseuses des restes d’ongulés, par couche

0 1 2 3 4
entièrement lisible 3/4 lisible 1/2 lisible 1/4 lisible illisible total
C2 258 239 135 67 72 771
C2/C3 5 0 0 0 0 5
C3 422 207 90 38 32 789
C3/C4 5 1 1 0 0 7
C4 110 10 7 5 5 137
C4/C5 3 0 0 0 0 3
C5 117 8 2 1 0 128
Total 920 465 235 111 109 1840
% 50,0 25,3 12,8 6,0 5,9 100

103Sur 1 860 restes osseux d’ongulés observés, 1 640 altérations post-dépositionnelles ont été enregistrées (tabl. XVI). Des phénomènes climato-édaphiques, et dans une moindre mesure biologiques, ont modifié la composition de l’ensemble osseux. La principale altération qui affecte – parfois fortement – les surfaces osseuses est le concrétionnement (62 % des restes observés), c’est-à-dire un encroûtement en lien avec une circulation d’eau chargée en carbonate de calcium (Auguste, 1994). Ce concrétionnement s’est mis en place postérieurement aux occupations magdaléniennes et fut alimenté par un pilier et des stalactites (voir ci-dessus). Viennent ensuite les fissurations longitudinales, rectilignes, parallèles à l’axe d’allongement de l’os, qui résultent principalement de la dégradation de la composante organique de celui-ci (Behrensmeyer, 1978). La desquamation, qui affecte environ 15 % des pièces, correspond au détachement de la partie superficielle de l’os en fines pellicules (Behrensmeyer, 1978 ; Shipman, 1981). Certaines pièces, particulièrement dans les niveaux supérieurs (C2), présentent un aspect crayeux. D’autres, plus rares, portent des traces d’abrasion, de racines et de dissolution.

Tabl. XVI. Principales altérations taphonomiques sur les restes osseux d’ongulés.

Concrétion Fissures longit. Desquam Crayeux Délitement Carniv. Abrasion Racines Dissol. Total
C2 499 122 160 33 19 4 2 839
C2/C3 1 1
C3 462 106 53 2 18 16 5 1 2 665
C3/C4 2 1 3
C4 28 8 14 1 6 6 1 64
C4/C5 0
C5 5 9 6 4 3 1 1 29
Total 997 245 233 35 38 31 16 3 3 1601
% 62,3 15,3 14,6 2,2 2,4 1,9 1,0 0,2 0,2 100

104Au sein de l’ensemble osseux, des raccords, des appariements et des restitutions articulaires ont été réalisés. Le plus spectaculaire a été réalisé à partir de côtes et de vertèbres thoraciques de bouquetin (fig. 34). Sur 23 remontages de vestiges coordonnés, 17 correspondent à des liaisons dont les distances sont comprises entre 0 et 5 cm, trois entre 5 et 10 cm, et trois entre 10 et 13 cm. Ces distances attestent globalement d’un faible déplacement post-dépositionnel des vestiges osseux. La majorité des remontages provient de la couche C3 qui est contenue dans un ensemble formé par éboulis gravitaire, mode de mise en place relativement favorable à la conservation spatiale, tout au moins pour les vestiges de grande taille.

Fig. 34. Couche C3 : restitution articulaire de deux vertèbres thoraciques et de deux extrémités de côtes de bouquetin retrouvées en connexion anatomique (z = -955 à -960)

Fig. 34. Couche C3 : restitution articulaire de deux vertèbres thoraciques et de deux extrémités de côtes de bouquetin retrouvées en connexion anatomique (z = -955 à -960)

Clichés D. K.

Interprétation climatique et environnementale

Évolution climatique et paysagère à partir des micromammifères (V. M.)

105Trois grandes divisions paysagères sont utilisées dans cette étude (fig. 35). Les milieux ouverts sont documentés par Microtus arvalis, M. oeconomus, M. gregalis, Arvicola sp. et Chionomys nivalis. Les espaces fermés sont représentés par Microtus agrestis, Clethrionomys glareolus, Apodemus sp., Eliomys quercinus et Glis glis. Enfin, Sorex sp., S. minutus, Neomys sp. et Microtus oeconomus caractérisent les milieux humides. D’autres espèces donnent des indications de température : le froid intense avec Microtus gregalis, le froid avec M. oeconomus, le tempéré chaud avec Crocidura sp. et Glis glis. Les autres espèces sont de climat tempéré sans plus de précision. Deux espèces fouisseuses donnent des indications sur l’état des sols (plus ou moins gelés) : Talpa sp. et Terricola sp.

Fig. 35. Cortège de micromammifères des couches C2 à C5 (en NMI)

Fig. 35. Cortège de micromammifères des couches C2 à C5 (en NMI)

106Les taxons présents dans la couche C5 sont Talpa sp. (Taupe), Sorex sp. (Musaraigne), S. minutus (Musaraigne pygmée), Neomys sp. (Musaraigne aquatique), Crocidura sp. (Crocidures), Terricola sp. (Campagnol souterrain), Microtus arvalis (Campagnol des champs), M. oeconomus (Campagnol nordique), Arvicola sp. (Rat taupier), Chionomys nivalis (Campagnol des neiges), et Apodemus sp. (Mulot). Le paysage apparaît largement découvert, avec 72 % d’espèces de milieux ouverts et seulement 0,6 % d’espèces de milieux fermés. L’humidité est forte (36,1 %). Les sols sont peu favorables aux espèces fouisseuses (7,6 %). Le climat est tempéré et frais. Le paysage se rapproche de prairies entrecoupées de marécages, ruisseaux ou tourbières.

107Dans la couche C4 sus-jacente disparaissent Sorex minutus, Crocidura sp. et Apodemus sp. Microtus agrestis apparaît avec seulement un individu. Les variations du climat et des paysages sont faibles, avec des variations situées entre 0,5 et 6 % selon les marqueurs étudiés. Le climat semble être plus sec et les espèces de milieux humides régressent légèrement au profit notamment de Chionomys nivalis, espèce rupicole. Le paysage est toujours très humide, mais avec des pentes au couvert végétal plus disparate.

108Dans la couche C3, le spectre s’enrichit avec l’identification de Microtus gregalis, espèce de climat très froid. Cependant, il n’est présent que par une seule molaire. Les trois espèces disparues dans la couche C4 réapparaissent. Le lérot (Eliomys quercinus) n’est présent que dans cette couche avec deux individus. Les indicateurs paléoenvironnementaux sont très proches de ceux de la couche C5. Seule différence notable, Chionomys nivalis reste très présent. Le paysage apparaît donc très ouvert, avec très peu de milieux boisés, mais des pentes plus rocailleuses que dans la couche C5.

109La couche supérieure C2 est très différente des couches sous-jacentes avec l’apparition de Clethrionomys glareolus, l’explosion des Apodemus sp. et l’apparition de Glis glis. Les milieux fermés deviennent majoritaires avec 43,6 % de l’ensemble. Les milieux ouverts ne représentent plus que la moitié de leur surface antérieure avec 33,4 % de l’ensemble (dont 15,4 % pour Chionomys nivalis, espèce rupicole). Le climat semble légèrement se réchauffer et le milieu s’assécher et se fermer. Le paysage est celui d’une forêt claire entrecoupée de milieux humides. Le couvert herbacé des pentes se raréfie.

110Les couches C3, C4 et C5 font partie de la même biozone (2a, 2b et 2c), celle d’un climat tempéré frais et humide à paysage très ouvert, à rapporter à la fin de la dernière période glaciaire. La couche C2 constitue la biozone 1, celle d’un climat tempéré à paysage plutôt fermé, se plaçant dans une phase ancienne du réchauffement climatique postglaciaire. Rappelons que l’accumulateur envisagé peut accentuer le coté fermé et tempéré de ce tableau. La comparaison avec d’autres séquences de la partie occidentale des Pyrénées permettra de mieux connaître l’évolution des paysages et des climats du Tardiglaciaire.

Autres indicateurs paléoenvironnementaux (V. L., D. K., J.-B. M.)

111La situation de la grotte de Laa 2, à proximité directe de plusieurs niches écologiques distinctes (montagne, plaine, vallée, etc.), est probablement à l’origine de la biodiversité d’ongulés représentés dans le spectre faunique (Delpech, 1983) : espèces de milieu steppique (cheval et bison), de milieu arctique (renne), de milieu montagnard (bouquetin et isard) et de milieu plus ou moins fermé (cerf et chevreuil). Les espèces de milieu steppique et arctique (principalement cheval et renne) sont majoritaires dans l’ensemble des couches, excepté dans la couche C4 où les bouquetins et isards sont les mieux représentés. La proximité de massifs escarpés a probablement facilité la traque de ces derniers. Le cerf et le chevreuil sont totalement absents de la couche C5. Le cerf tend progressivement à devenir plus fréquent et paraît mieux attesté au sommet de la séquence. Le chevreuil fait sa première apparition en C2 (fig. 36).

Fig. 36. Groupes écologiques dans chaque couche, en %NMI

Fig. 36. Groupes écologiques dans chaque couche, en %NMI

112La reconnaissance de renard polaire en C2 et C3 indique, par comparaison avec sa répartition géographique actuelle, un environnement plutôt froid et ouvert. La présence conjointe du renard roux est néanmoins à signaler.

113Les lagopèdes, identifiés dans les couches C4, C3 et C2, se rencontrent actuellement sous des climats rudes avec des hivers rigoureux et, selon Vilette (1983), sont des espèces indicatrices « d’espaces découverts froids ». Les deux espèces de ce genre ne partagent toutefois pas le même biotope. Le lagopède des saules apprécie les habitats au couvert modéré, bas et lacunaire, avec une bonne proportion d’arbrisseaux. Il fréquente les tourbières et ne pénètre pas les forêts compactes. Sa limite supérieure est celle des domaines nus où vit son cousin, le lagopède alpin. Cette dernière espèce, identifiée dans la couche C3, apprécie les lieux les plus froids, les environnements de pierres, de rocailles où la végétation est discontinue et basse (étage alpin et nival : Géroudet, 1978), ce qui correspond bien à l’image du paysage découlant de l’analyse des microvertébrés.

114Le chocard, identifié dans les couches C5, C4 et C3, vit actuellement en montagne au-dessus des forêts. Il appartient également à la catégorie des espèces « d’espaces découverts froids » (Vilette, 1983). Comme les lagopèdes, il est fréquent dans les listes avifauniques du Pléistocène supérieur (e.g., Mourer-Chauviré, 1975 ; Tyrberg, 1998).

115Le tétras lyre est présent uniquement dans la couche C2. Ce galliforme qui a disparu des montages pyrénéennes fréquente actuellement les zones forestières de transition, présentant des clairières, des tourbières, un boisement de conifères, d’aulnes et de bouleaux et une abondance d’arbrisseaux à baies dont il se nourrit. Il apprécie également les marais aux lisières des forêts. La diversité des milieux, un climat humide et froid apparaissent importants pour son développement. L’étage forestier supérieur à la limite de la lande alpine est son domaine préféré (Géroudet, 1978). Il appartient à la catégorie des « espèces de la forêt boréale » définie par Vilette (1983), catégorie dont il est un indicateur.

116La perdrix grise, représentée dans la même couche, vit aujourd’hui principalement dans les régions cultivées présentant des haies. Elle se rencontre dans des zones climatiques variées (boréale, tempérée, méditerranéenne, steppique). Elle résiste bien aux basses températures ainsi qu’à l’humidité. Elle supporte un manteau neigeux de faible épaisseur, pourvu qu’elle puisse rechercher sa nourriture. Avant l’expansion des cultures, elle devait fréquenter les lisières des forêts, les steppes herbeuses, les landes et les tourbières (Géroudet, 1978).

117Ainsi, si l’avifaune documentée entre C5 et C3 indique un environnement plutôt froid et découvert, la présence de la perdrix grise et du tétras lyre dans la couche C2 marque le développement d’un couvert forestier, ce qui fait écho aux données livrées par les ongulés et les micromammifères.

Exploitation du monde animal

Les oiseaux (V. L.)

118Le faible nombre de pièces aviaires modifiées par les chasseurs-collecteurs n’autorise qu’une reconstruction très partielle de la chaîne opératoire de traitement et une interprétation limitée concernant les produits recherchés. Néanmoins, il apparaît que les manifestations de l’activité humaine, clairement visibles sur deux pièces, ne sont pas liées à la sphère alimentaire.

119Sur le carpométacarpe d’oie de la couche C4, deux séries de fines stries de découpe s’observent dans le tiers proximal du corps, sur la face antérieure (fig. 37, n° 1). Cet os provient de la partie maigre de l’extrémité distale de l’aile et les traces de découpe ne peuvent pas s’expliquer par le prélèvement de muscles. La recherche des plumes pourrait avoir occasionné ces traces, selon les quelques référentiels expérimentaux disponibles (Pedergnana et Blasco, 2016 ; Romandini et al., 2016).

Fig. 37. Os d’oiseau portant des traces d’activité humaine

Fig. 37. Os d’oiseau portant des traces d’activité humaine

1 : strie sur carpométacarpe d’Oie, couche C4. 2 : ulna travaillée de cf. Aigle, couche C2

Clichés V. L.

120L’ulna rapprochée d’un aigle, dans la couche C2, a été préparée par raclage sur une partie de sa surface (fig. 37, no 2). Les bords de la pièce coupent nettement des stries de raclage, indiquant que la fracturation s’est produite après l’opération de nettoyage de la pièce. Des traces de découpe situées au-dessus de l’extrémité articulaire indiquent vraisemblablement la désarticulation. Elles ne recoupent pas les traces de raclage et ne permettant pas d’établir une chronologie des gestes. Cette pièce atteste de l’utilisation de l’os d’oiseau comme matière première, comportement connu tout au long du Paléolithique supérieur (e.g., Laroulandie, 2004).

121La part des ressources aviaires dans l’économie des chasseurs-collecteurs apparaît relativement faible, tout au moins lorsqu’ils fréquentaient Laa 2. Les oiseaux ont néanmoins fourni des matières premières spécifiques : plumes d’oie dans l’ensemble du Magdalénien moyen, os long de grand rapace comme support technique dans le Magdalénien supérieur. La consommation d’oiseaux n’est pas clairement documentée. En l’état des connaissances, ce désintérêt apparent caractérise également les sites contemporains du bassin d’Arudy (Pétillon et al., 2015). En revanche, à l’est comme à l’ouest de cette vallée, les oiseaux, notamment les lagopèdes, le chocard ou la chouette Harfang, ont été chassés, parfois en grand nombre, pour leur viande et d’autres produits (e.g., Laroulandie, 2009, 2016). Les causes de ces différences (disponibilité environnementale, saison d’occupation, fonction du site, etc.) restent largement à explorer, ce qui nécessitera une base documentaire plus fine que celle actuellement à notre disposition.

Les petits carnivores (J.-B. M.)

122Dans la couche C3, deux des cinq restes de vulpinés portant des stries de découpe sont des hémi-mandibules qui appartiennent à un même individu (fig. 38, nos 1-2). Sur l’hémi-mandibule droite, on note des stries obliques et transversales sur le bord inférieur du ramus horizontal, à l’aplomb des racines de la quatrième prémolaire et de la canine. Une autre strie d’abord longitudinale puis transverse est située sur le bord vestibulaire du ramus, sous les alvéoles de la carnassière et de la quatrième prémolaire. Par comparaison avec les référentiels de boucherie existants, ces stries peuvent être assignées au dépouillement de la carcasse (Mallye, 2007, 2011 ; Val et Mallye, 2011). De plus, quelques stries sont observées sur le bord lingual du ramus horizontal à proximité du foramen mylo-hyoïdien. Dans ce cas, il s’agit d’actions de décharnement qui ont pour but de prélever la langue. Sur l’hémi-mandibule gauche, les stries sont situées sur la face linguale du ramus horizontal. Elles sont obliques et transverses et localisées à l’aplomb des alvéoles des troisièmes et quatrième prémolaires. Ces stries renvoient également au prélèvement de la langue.

Fig. 38. Traces anthropogéniques identifiées sur les restes de vulpinés

Fig. 38. Traces anthropogéniques identifiées sur les restes de vulpinés

1 : hémi-mandibule gauche de vulpiné ; noter les stries en face linguale. 2 : hémi-mandibule droite de vulpiné ; noter les stries en face vestibulaire. 3 : hémi-mandibule de renard polaire ; noter les stries sur la face antérieure de la symphyse. 4 : cinquième métatarsien de vulpiné et schéma de localisation des stries de dépouillement. 5 : première phalange de vulpiné avec traces de chauffe sur la partie distale. 6 : diaphyse d’ulna gauche présentant des traces de brûlure dans sa portion distale. Barre d’échelle : 1 cm

Clichés J.-B. M.

123Une série de stries est observable sur la face plantaire du corps d’un cinquième métatarsien de vulpiné (fig. 38, n° 4). Ces traces sont transversales par rapport à l’axe longitudinal de l’os et présentes depuis la partie proximale jusqu’à la partie distale de l’os. Elles correspondent à l’étape de dépouillement des pattes. Une strie de découpe probable a été observée sur la face antéro-latérale d’un fragment proximal de radius gauche. Très courte, elle est transverse par rapport à la diaphyse et pourrait correspondre à la désarticulation du bras et de l’avant-bras.

124Enfin, sur l’hémi-mandibule de renard polaire, de fines stries transversales sont présentes sur le bord antérieur de la symphyse, à l’aplomb de l’alvéole de la canine (fig. 38, n° 3). Elles peuvent être rapportées au dépouillement de la tête.

125Dans cette couche, une brûlure, vraisemblablement de cuisson, se situe au niveau de la partie distale d’une ulna de vulpiné (fig. 38, n° 6).

126Dans la couche C2, une canine inférieure gauche de renard roux porte une série de stries obliques sur le bord mésio-vestibulaire de la couronne. Elles témoignent du retrait de la peau de la tête de la carcasse. De plus, une extrémité distale d’une deuxième phalange de vulpiné porte une brûlure (fig. 38, n° 5).

127Ainsi, bien que peu nombreuses, les traces d’activité humaine sur les vulpinés de Laa 2 attestent clairement du dépouillement de carcasses de renard, du prélèvement de parties charnues comme la langue et de la cuisson à proximité d’une source de chaleur.

Les ongulés (D. K.)

Profils de mortalité et saisons de chasse

128L’identification du sexe des individus apparaît délicate en raison de données ostéométriques peu nombreuses. L’existence de restes de fœtus de bison, de cheval et d’un cervidé, mais aussi de très jeunes individus, indique toutefois la présence de femelles. L’âge de certains individus a pu être déterminé sur la base des restes dentaires. Pour les chevaux, il a été calculé à partir de la hauteur de la couronne des dents jugales (Bignon, 2008) ; pour les rennes, nous avons eu recours au référentiel de Miller (1974), et à celui de Pérez-Barberia et Mutuberria (1996) pour l’isard.

129Dans la couche C5, une mandibule complète appartiendrait à un isard âgé de moins de 22-25 mois (M3 en cours d’éruption). Dans la couche C3, parmi les six chevaux identifiés, nous avons pu déterminer un âge pour quatre d’entre eux : un individu de moins de 3,5 ans, un individu de 5-10 ans, un de 10-15 ans et un de plus de 15 ans. Pour les rennes, l’âge des individus a pu être évalué : un de moins de 10 mois, un de 17-24 mois et enfin trois individus adultes dans la force de l’âge. Les trois bouquetins sont adultes. Pour le cerf, ont été identifiés un jeune, un adulte et un vieil individu. Dans la couche C2, les chevaux chassés sont deux adultes et trois individus très âgés, autour de 18-20 ans. Les quatre rennes, les deux bouquetins et les deux cerfs sont des adultes dans la force de l’âge.

130Les données de saisonnalité sont sporadiques ; ce sont surtout les restes de fœtus qui livrent des indications. Nous en avons identifié quatre pour les ongulés : un tibia de cheval dans la couche C4, un fémur de cervidé (cerf ou renne) et un fémur de bison dans la couche C3 et une phalange proximale de grand ongulé (cheval ou bison) dans la couche C2. Les mises bas ayant généralement lieu au printemps (et d’avril à septembre pour le bison : Rendu, 2007), les femelles gestantes auraient donc été abattues, du moins pour ces ongulés, au cours de la mauvaise saison (hiver et/ou début du printemps). La présence d’une côte d’un cheval nouveau-né irait également dans le sens d’un abattage à cette période. Des incisives déciduales de renne (en C3) attestent de la présence d’un jeune de moins de 10 mois (Banfield, 1954 ; Miller, 1972, 1974). Si l’on considère que cet individu a été abattu entre 6 et 8 mois, la saison correspondante serait l’hiver. La rareté des bois de rennes est à signaler (y compris dans l’industrie osseuse) ; les mâles en sont dépourvus au cours de la saison hivernale et les femelles après la mise bas printanière. Un bois de massacre de cerf débité (en couche C2, voir ci-dessus) ne permet pas de préciser la période de l’année pour ce taxon. Nous ne disposons pas d’informations sur les saisons de chasse du bouquetin et de l’isard. La réalisation d’analyses cémentochronologiques pourrait y remédier.

Transport des carcasses

131Les représentations squelettiques des espèces les plus abondantes dans chaque couche sont analysées à partir des %MAU (Minimum Animal Unit : Binford, 1978) et sont testées grâce aux indices de densité osseuse afin d’analyser la destruction et le transport des éléments osseux. Les indices établis par Lam et al. (1999) pour le cheval et le renne sont utilisés. Afin d’évaluter les stratégies nutritives mises en œuvre par les groupes du Magdalénien moyen et supérieur, nous avons sollicité deux indices : le sFUI (standardized food utility index) et l’indice de moelle osseuse (marrow index). Pour le cheval, les indices sFUI et de moelle proviennent des travaux de Outram et Rowley-Conwy (1998). Pour le renne, les valeurs du sFUI sont issues des travaux de Metcalfe et Jones (1988) et celles de la moelle des travaux de Morrison (1997). Nos résultats sont comparés à ceux de ces référentiels à partir de la corrélation du rang de Spearman (logiciel PAST version 1.95 : Hammer et al., 2001).

132La fig. 39, nos 1-2, présente l’abondance squelettique du cheval et du renne en termes de %MAU au sein de la couche C3. Pour le cheval, le squelette axial post-crânien est bien représenté (y compris les vertèbres caudales), de même que les éléments crâniens, particulièrement les mandibules. Les os du stylopode (humérus et fémur), du zeugopode (radio-ulnaire et tibia) et des ceintures sont bien attestés. Les ossements des bas de pattes présentent des %MAU assez faibles. Pour le renne, les éléments crâniens sont bien représentés, contrairement aux éléments axiaux. Les côtes sont absentes de cette couche. Comme pour le cheval, les os des ceintures et les os longs sont relativement abondants. Les métapodes et les phalanges sont présents mais dans des proportions moindres que les os longs. La recherche de viande ne paraît pas avoir déterminé prioritairement les stratégies de transport des carcasses, comme l’indique l’absence de corrélation entre le sFUI et le %MAU pour les répartitions anatomiques des chevaux (rs = 0,11 ; p = 0,7) et des rennes (r= 0,15 ; p = 0,56). Toutefois, des problèmes de conservation différentielle pour les deux taxons pourraient expliquer ce résultat. En revanche, la recherche de moelle osseuse semble avoir été une priorité. En effet, pour les deux taxons, les coefficients de Spearman sont forts, avec une relation significative pour le cheval (r= 0,90 ; p = 0,01) et hautement significative pour le renne (rs = 0,80 ; p = 0,001).

Fig. 39. Couches C3 et C2 : représentation squelettique des chevaux et rennes avec résultats des tests de corrélation des rangs de Spearman pour la densité osseuse, le sFUI et les indices de moelle

Fig. 39. Couches C3 et C2 : représentation squelettique des chevaux et rennes avec résultats des tests de corrélation des rangs de Spearman pour la densité osseuse, le sFUI et les indices de moelle

1 : cheval, couche C3. 2 : renne, couche C3. 3 : cheval, couche C2. 4 : renne, couche C2

DAO D. K.

133Dans la couche C2, les crânes de cheval paraissent mieux représentés que les mandibules (fig. 39, no 3) ; c’est le contraire pour le renne (fig. 39, no 4), pour lequel les mandibules enregistrent, ici encore, un %MAU très élevé. Les bois de renne sont toujours rares, seules quelques pièces ont été isolées dans l’industrie osseuse (voir ci-dessus). Pour ces deux espèces, les éléments du squelette axial post-crânien (côtes et vertèbres) sont rares, voire absents. Les vertèbres de cheval sont inexistantes, contrairement à ce qui se passe dans la couche C3. Les os des ceintures (scapula et coxal) sont manquants chez le renne et peu nombreux pour le cheval, ce qui diffère là aussi de la couche C3. Les os du stylopode et du zeugopode sont les plus fréquents, particulièrement ceux du membre postérieur. Dans les deux cas, le tibia enregistre un %MAU très élevé. Les os de l’autopode, qui constituent les bas de pattes, sont moins abondants pour le cheval et le renne : seuls les métapodes, particulièrement les métatarses, enregistrent des %MAU plus élevés. Aucune phalange de renne n’a été déterminée dans la couche C2 alors qu’elles étaient identifiées dans la couche C3. Il est donc possible que, dans le cas de la couche C2, les peaux aient été abandonnées sur le site d’abattage. Certaines parties fragiles comme les côtes, les vertèbres (de renne), les fémurs et les humérus sont plus nombreuses que d’autres plus denses, comme les scapulas, le basipode et l’acropode. Dans les deux cas, les coefficients de Spearman proches de 0 et l’absence de signification (cheval : rs = 0,20 ; p = 0,3 et renne : rs = 0,16 ; p = 0,36) indiquent qu’il n’y aurait pas de relation entre la densité osseuse et l’abondance des ossements. Un problème de conservation différentielle peut ainsi être écarté. Comme dans la couche C3, l’acquisition préférentielle des parties les plus charnues ne semble pas avoir strictement guidé le transport des carcasses. En effet, les éléments les plus riches d’un point de vue nutritif peuvent être rares, comme ceux du tronc ou du pelvis, ou fréquents, comme les fémurs et tibias. Les humérus, radius et métapodes, pourtant moins charnus, apparaissent relativement bien représentés. L’absence de corrélation entre le sFUI et le %MAU ne permet donc pas d’expliquer les représentations squelettiques des chevaux (rs = 0,51 ; p = 0,08) et des rennes (rs = -0,40 ; p = 0,14). Contrairement à la viande, la recherche de moelle osseuse apparaît comme un facteur déterminant dans le choix des ossements emportés sur le site. En effet, comme dans la couche C3, les coefficients de Spearman sont forts pour les deux taxons, avec une relation significative pour le cheval (r= 0,90 ; p = 0,01) et hautement significative pour le renne (rs = 0,74 ; p = 0,001). Pour le cheval, les éléments les plus riches en moelle (fémur, humérus, tibia et radius) sont ceux qui enregistrent les plus forts %MAU. Il en est de même pour le renne avec le tibia, le fémur, le métatarse et l’humérus.

134En dépit de quelques différences dans les représentations squelettiques des chevaux et des rennes au sein des deux couches, on peut envisager, sous réserve d’une répartition spatialement homogène des vestiges dans la grotte, que les groupes magdaléniens ont emporté dans la grotte des carcasses incomplètes. Ils semblent avoir privilégié les parties riches en moelle et délaissé, peut-être sur le site d’abattage, tout ou partie du squelette axial post-crânien, ainsi que les os des ceintures dans le cas du renne de la couche C2. Les résultats statistiques sur la moelle sont quasi équivalents pour les deux couches et les deux taxons. De ce point de vue, les stratégies de transport des carcasses ne paraissent pas avoir différé entre le Magdalénien moyen et le Magdalénien supérieur.

Activités de boucherie

135Les traces en lien avec les actes de boucherie sont nombreuses (tabl. XVII). Les restes avec des stries et des impacts de percussion paraissent plus nombreux au sein de la couche C3 : pour les trois principaux taxons (cheval, renne et bouquetin), les fréquences de restes avec des stries de découpe sont équivalentes à celles des restes portant des impacts de percussion.

Tabl. XVII. Pourcentage du nombre de restes d’ongulés portant des traces de boucherie (stries et impacts de percussion) par taxon et par couche

Couche 5 Couche 4 Couche 3 Couche 2
% NR % NR % NR % NR % NR % NR % NR % NR
stries impacts stries impacts stries impacts stries impacts
Cheval 46 43 14 28,5 29 29 8,3 15
Renne 0 0 100 0 38,5 38,5 25 10
Bouquetin 33 50 19 25 33 34 17 8
Isard 25 12,5 42 35 29 15 22 0
Cerf 0 0 0 0 32 32 26 2,6
Bovinés 25 25 80 60 25 62,5 0 0

En gras, espèces pour lesquelles le nombre de restes déterminés initial (NRD) est supérieur à 30

136Dans la couche C5, de nombreuses stries transverses sur côtes de cheval ont été identifiées, y compris sur un très jeune individu (probablement un nouveau-né) ; certaines de ces côtes portent des traces de percussion. L’activité de décharnement a aussi été pratiquée sur des diaphyses de tibia. Cet os a par ailleurs été intensivement fracturé. Pour le bison, seule une diaphyse d’humérus porte des traces de décharnement. Pour les espèces rupicoles, des stries de dépouillement sont visibles sur des phalanges proximales de bouquetin ainsi que sur une mandibule de jeune isard. Pour résumer, il apparaît qu’au sein de cette couche, les hommes ont pratiqué le décharnement des os longs et des plats de côtes des gros ongulés ainsi que le prélèvement des peaux des espèces rupicoles.

137Dans la couche C4, les stries sont particulièrement abondantes sur les restes d’isard (NMI = 2). Le dépouillement a été pratiqué en incisant les mandibules au niveau des incisives ainsi que sur un métatarse. L’activité de désarticulation a été mise en évidence sur le crâne, au niveau du condyle occipital ainsi que des extrémités proximale et distale de l’humérus. Quelques traces de décharnement des os longs (diaphyses de fémur et de radius) ont également été enregistrées. Enfin, la récupération de la moelle est attestée sur les os longs et les mandibules.

138Pour le bouquetin (NMI = 2), seuls 3 restes portent des stries en lien avec le dépouillement et le décharnement. Des impacts de percussion sont visibles sur métapode, tibia et mandibule.

139Le seul ossement de renne déterminé (un os hyoïde) porte des stries en lien avec le retrait de la langue. Pour le bison (NMI = 1), des traces de décharnement sont présentes sur les os longs et l’os coxal ainsi que quelques impacts de percussion sur humérus, radius et coxal. Enfin, des traces de décharnement (sur radius) et de percussion (sur radius et métacarpe) ont été enregistrées sur les restes de chevaux (NMI = 2).

140Dans la couche C3, les traces de boucherie sont nombreuses. Pour le cheval (NMI = 6), des incisions caractéristiques du dépouillement ont été pratiquées sur le crâne, la mandibule ainsi que la phalange proximale (fig. 40, no 1). La carcasse a été segmentée de manière certaine au niveau de l’avant-bras (humérus/radius), du bassin (coxal/fémur) et des bas de pattes (métatarsien/phalange). Les traces de décharnement sont visibles sur une grande partie du squelette comme la mandibule, les côtes ainsi que les membres supérieurs (scapula/humérus/radius et coxal/fémur/tibia). Des traces de raclage ont été identifiées sur une diaphyse de tibia. La fracturation a été intensive, tant au niveau des principaux os longs riches en moelle osseuse qu’au niveau des mandibules (fig. 41). Plusieurs dents de chevaux présentent des fûts fendus, ce qui se produit lorsque ces dents sont touchées lors de la fracturation de la mandibule (Morel, Müller, 1997 ; Gerbe et al., 2008 ; Fabre, 2010 ; Soulier, 2013).

Fig. 40. Couche C3 : représentation schématique des activités de boucherie sur les principaux ongulés

Fig. 40. Couche C3 : représentation schématique des activités de boucherie sur les principaux ongulés

DAO D. K.

Fig. 41. Couche C3 : impacts de percussion sur une mandibule de cheval

Fig. 41. Couche C3 : impacts de percussion sur une mandibule de cheval

Clichés D. K.

141Pour le renne (NMI = 6), le retrait de la peau est attesté par la présence de stries sur les faces vestibulaires de plusieurs mandibules ainsi que sur les métapodes et radius. La désarticulation a été pratiquée en différents points des membres antérieurs et postérieurs (fig. 40, no 2). Une désarticulation par percussion du bloc tarsien est à envisager en raison de la présence d’un calcanéum portant un impact de percussion. Des stries de décharnement sont visibles sur la mandibule (prélèvement de la langue), les os des ceintures ainsi que ceux du stylopode et du zeugopode. Des traces de raclage sont présentes sur deux fragments de diaphyse d’humérus. La fracturation pour la récupération de la moelle touche tous les os longs ainsi que la scapula et la mandibule. Les trois phalanges de renne présentes dans cette couche sont incomplètes mais ne portent pas de trace diagnostique d’une fracturation anthropique.

142Pour le bouquetin (NMI = 3), des traces de dépouillement sont présentes sur la mandibule ainsi que sur des fragments de métatarsien (fig. 40, no 3). La mandibule a été séparée du crâne au niveau du processus condylaire. La segmentation du membre antérieur, à l’aide d’un tranchant, a été pratiquée au niveau du coude (fig. 42), du poignet, mais également entre le métacarpien et la phalange proximale ainsi qu’entre les phalanges proximale et mésiale. Pour le membre postérieur, le tibia a été détaché du bloc tarsien et la phalange proximale de la phalange mésiale. Comme pour le renne, une désarticulation par percussion est possible entre le tibia et le bloc tarsien. Les stries de décharnement sont moins abondantes que pour le renne et touchent les os longs les plus riches en viande. La langue a aussi été prélevée. Comme pour les autres ongulés, la fracturation a été intensive, touchant également les phalanges, dont l’une est brisée longitudinalement. Un fragment de diaphyse de tibia porte des traces de raclage.

Fig. 42. Couche C3 : extrémité distale d’humérus de bouquetin portant des stries de désarticulation et des impacts de percussion

Fig. 42. Couche C3 : extrémité distale d’humérus de bouquetin portant des stries de désarticulation et des impacts de percussion

Clichés D. K.

143Concernant l’isard (NMI = 2), des stries de dépouillement ont été identifiées sur les mandibules et les phalanges. Aucune strie de désarticulation n’a été repérée. De la viande a été prélevée sur une vertèbre thoracique, une scapula, deux fragments de radius, une ulna et un tibia. Enfin, la fracturation a été réalisée sur mandibule, radius, tibia et phalange (fig. 40, no 4).

144Pour les autres ongulés, sept restes de cerf présentent des stries de dépouillement (métatarse) ou de décharnement (scapula, radius, fémur et tibia). Une extrémité distale d’humérus portant un impact de percussion paraît avoir été fendue. Deux diaphyses de bison (fémur et tibia) montrent des traces de décharnement.

145Dans la couche C2, pour les chevaux (NMI = 5), aucune trace de dépouillement n’a été identifiée (fig. 43, no 1). Seule l’extrémité distale de l’humérus indique une activité de désarticulation. Les stries les plus fréquentes sont celles relatives au décharnement, au niveau des mandibules, de quelques côtes et des principaux os longs. Des stries pouvant être assimilées au prélèvement des tendons ont été observées sur un fragment de métatarse. Tous les os longs (hormis le métatarse) portent des traces caractéristiques du prélèvement de la moelle (impacts de percussion, éclat d’os et bords de fracture sur os frais), ainsi que des mandibules et des dents isolées (fig. 44), comme dans la couche C3. Deux fragments distaux de radius et de tibia présentent, en association avec des points d’impact, des fracturations longitudinales très nettes au niveau de leurs extrémités articulaires. Cette fracturation pourrait avoir été réalisée afin de faciliter l’extraction de la graisse contenue dans la partie spongieuse de l’os. Mais pour l’heure, nous ne disposons pas d’autres éléments diagnostiques (fracturation des os courts, présence d’os spongieux de petite taille dans les refus de tamis, etc.) pour étayer cette hypothèse. Enfin, un retouchoir sur fragment de diaphyse de radius a été isolé (voir ci-dessus).

Fig. 43. Couche C2 : représentation schématique des activités de boucherie sur les principaux ongulés

Fig. 43. Couche C2 : représentation schématique des activités de boucherie sur les principaux ongulés

DAO D. K.

Fig. 44. Couche C2 : dents de cheval au fût fendu, résultant de la fracturation des mandibules

Fig. 44. Couche C2 : dents de cheval au fût fendu, résultant de la fracturation des mandibules

DAO D. K.

146Les carcasses de renne (NMI = 4) ont été dépouillées au niveau des crânes et des métapodes (fig. 43, no 2). Comme pour le cheval, seule la désarticulation de l’extrémité distale de l’humérus a pu être identifiée. Des traces de décharnement sont visibles sur une mandibule, sur une côte ainsi que sur les os du stylopode (humérus/fémur) et du zeugopode (radius-ulna/tibia). Une diaphyse d’humérus porte en outre des traces de raclage, correspondant probablement à l’enlèvement du périoste en vue de la fracturation pour la récupération de la moelle. La fracturation touche principalement les radius, tibias et métatarses, ossements particulièrement riches en moelle. Des traces de percussion sont également visibles sur un calcanéum et pourraient davantage correspondre à une désarticulation du bloc tarsien, entre le tibia et le métatarse, comme dans la couche C3.

147Pour le cerf (NMI = 2), les activités de boucherie relevées sur les ossements sont plus discrètes. Le dépouillement, la désarticulation et le décharnement sont attestés (fig. 43, no 3). Le prélèvement des tendons a été pratiqué au niveau des métapodes. Seul un reste d’humérus porte un impact de fracturation en vue de la récupération de la moelle.

148Les traces sur les espèces rupicoles sont également peu nombreuses : pour le bouquetin (NMI = 2) ont été identifiées des stries de dépouillement sur un fragment de métatarse, de décharnement sur tibia et radius et de fracturation sur métatarse et tibia. Pour l’isard (NMI = 2), seuls deux restes (diaphyses de fémur et de tibia) portent des stries de décharnement.

Bilan de l’exploitation des ongulés

149En termes de stratégie de chasse, il ressort que les groupes magdaléniens ont abattu des ongulés plutôt jeunes et dans la force de l’âge, hormis quelques chevaux très vieux (particulièrement dans la couche C2 où trois individus sur cinq avaient autour de 18-20 ans). Au vu de la saison jusqu’ici documentée dans l’ensemble de la stratigraphie (hiver et début du printemps), les carcasses devaient, d’une manière générale, être pauvres en viande et donc d’un faible rendement nutritif. C’est probablement l’une des raisons pour lesquelles les chasseurs du Magdalénien moyen et supérieur ont emporté dans la grotte des carcasses incomplètes, en favorisant les portions riches en moelle. Les traces de raclage sur les diaphyses de plusieurs ongulés ainsi que les nombreux impacts de percussion sur les ossements riches en moelle témoignent de cette récupération systématique de la moelle, y compris dans les mandibules. Il paraît surprenant que les quelques phalanges de renne et de cheval n’aient pas été fracturées alors que celles de bouquetin et d’isard de la couche C3 ont subi ce traitement. Mais il faut garder à l’esprit que l’ensemble osseux de Laa 2 constitue un échantillon issu d’une surface de fouille très réduite ; toute interprétation sur les stratégies de chasse doit donc être tempérée.

Synthèse et discussion

La séquence paléolithique de Laa 2 dans son contexte local et régional

150La grotte de Laa 2 a livré une séquence très rare à l’échelle du Magdalénien nord-pyrénéen. Les données géologiques de la couche C5 (abondance de galets exogènes d’origine alluviale, possiblement fluvio-glaciaire) convergent avec les données radiocarbone (dates autour de 20000-19500 cal BP) pour suggérer que le matériel de cette couche témoigne des toutes premières occupations de la cavité après la déglaciation de la fin du DMG. Ce sont là les plus anciennes dates connues pour le peuplement humain du bassin d’Arudy. Le matériel de la couche C5 est trop pauvre pour être caractérisé du point de vue chronoculturel, mais les dates 14C indiquent sa contemporanéité avec le Magdalénien inférieur tel qu’il est défini dans l’aire franco-cantabrique (voir discussion et références in Langlais, 2010). Or, bien que cette période soit bien représentée dans le nord de l’Espagne, elle est très peu documentée sur le versant nord des Pyrénées : dans cette dernière région, en dehors de la grotte des Scilles, unique ensemble nord-pyrénéen attribué au Magdalénien inférieur (Langlais et al., 2010), seules quelques dates 14C issues de contextes mal caractérisés se rapportent à la même fourchette chronologique (Lassac : Pétillon, Ducasse 2012 ; les Harpons : Ducasse et al., 2017). Même explorée sur une surface très limitée, la base de la séquence de Laa 2 apporte ainsi une contribution importante à la connaissance des dynamiques de peuplement de l’extrême fin du DMG dans le massif pyrénéen.

151La couche C4 a livré un matériel lithique suffisamment caractéristique pour qu’on puisse proposer son attribution au Magdalénien moyen sensu lato. Les dates 14C (autour de 18500-18000 cal BP) aident à préciser ce diagnostic : elles placent les occupations de cette couche dans la fourchette chronologique du Magdalénien moyen ancien, tel que celui-ci a été défini dans le sud-ouest de la France (Kuntz et al., 2015 ; Langlais et al., 2015, 2016, 2017 ; Barshay-Szmidt et al., 2016 ; Pétillon, 2016). Là encore, en dehors de Laa 2, les indices de cette phase sont rares dans le bassin d’Arudy : la fouille de la grotte Tastet, à Sainte-Colome, a livré un ensemble daté autour de 19000 cal BP mais encore mal caractérisé ; à Espalungue, la présence de pointes de Lussac-Angles – type d’armature osseuse chronologiquement associé, dans tout le sud-ouest, au Magdalénien moyen ancien – signale probablement la présence de cette phase, même si la datation directe de ces pièces n’a pas été possible (Pétillon et al., 2015). Ailleurs dans les Pyrénées, le Magdalénien moyen ancien se signale essentiellement par la présence de ces mêmes pointes de Lussac-Angles : elles ont été identifiées dans une dizaine de sites depuis Isturitz à l’ouest jusqu’à Gazel à l’est (voir synthèse in Pétillon, 2016). Toutefois, peu de pointes de Lussac-Angles pyrénéennes proviennent de contextes bien caractérisés et seuls deux ont été directement datées (Szmidt et al., 2009 : deux exemplaires d’Isturitz, ayant livré des dates autour de 18500-18000 cal BP). C’est néanmoins de cet ensemble de sites pyrénéens « à pointes de Lussac-Angles » que l’on peut, en première hypothèse, rapprocher l’ensemble C4 de Laa 2.

152La couche C3, attribuée au Magdalénien moyen récent (avec des dates autour de 18000-16500 cal BP) et la couche C2, attribuée au Magdalénien supérieur (dates autour de 16500-15000 cal BP), renvoient à des phases mieux documentées, tant dans le bassin d’Arudy qu’à l’échelle régionale. Cette période est en effet celle du plein développement de l’occupation magdalénienne des Pyrénées (e.g., Clottes, 2004 ; Dachary, 2009). En particulier, dans ces deux couches, les panoplies d’armatures – éléments les plus caractéristiques des industries lithiques et osseuses – signalent des rapports étroits avec d’autres sites du Magdalénien pyrénéen. Ainsi, malgré le fait que leur identification dans les collections anciennes soit souvent compromise par l’absence de tamisage, les lamelles à dos étroites issus de supports « sur tranche » découvertes dans la couche C3 se retrouvent localement au Poeymaü (couche BI), au Bignalats (fouilles Laplace, couches njsb et nsbh) et à Saint-Michel (fouilles Laplace : Langlais in Pétillon et al., 2015). Ailleurs dans les Pyrénées, on les connaît notamment à Isturitz, à Labastide et au Tuc d’Audoubert (Langlais, 2010, p. 200-201). De même, les éléments fourchus (pointe, fourchon et baguette demi-ronde) découverts à l’interface C3/C2 sont présents dans plusieurs sites d’Arudy (Espalungue, Saint-Michel, Malarode I : Pétillon et al., 2015) et dans une douzaine d’autres sites nord-pyrénéens (Pétillon, 2006, 2016).

Évolution environnementale, cynégétique, techno-économique

153L’un des intérêts de la séquence paléolithique de Laa 2 est de témoigner d’évolutions conjointes dans les conditions environnementales et dans les choix cynégétiques, techniques et économiques des groupes humains. En matière d’environnement, les données de la faune des couches C5 à C3 s’accordent pour décrire un milieu ouvert, frais et humide, tandis que des indices de fermeture (développement des zones boisées) apparaissent dans le cortège faunique de la couche C2. L’attribution chronoculturelle de cette couche et sa datation absolue – en particulier la date la plus récente, autour de 15000-14500 cal BP – suggèrent de rapporter cette évolution environnementale au début de l’interstade GI-1e (Bølling).

154En parallèle, des changements apparaissent dans certaines pratiques d’exploitation du monde animal. Certes, ces changements ne touchent pas tous les domaines et plusieurs comportements restent stables tout au long de la séquence : l’usage non alimentaire de certains oiseaux est documenté par de rares éléments dans les couches C4 et C2 ; l’exploitation des carcasses de renard est attestée dans les couches C3 et C2 ; la question de la présence possible de chiens se pose au moins pour ces deux mêmes couches ; du côté de la saisonnalité, les quelques indices identifiés sur les ongulés des différentes couches renvoient à des chasses d’hiver et/ou de printemps. Toutefois, parmi ces mêmes ongulés, une évolution du tableau de chasse est perceptible. Dans les couches les plus profondes, les ongulés de milieu montagnard (bouquetin et isard) sont très bien représentés, particulièrement dans la couche C4, mais dans les couches C3 et C2 ils perdent de l’importance au profit des ongulés steppiques et arctiques (cheval et renne principalement). Parallèlement, le cerf semble se faire de plus en plus présent au fil de la séquence – avec, peut-être, un rôle plus marqué dans l’industrie osseuse de la couche C2. À l’inverse, les bovinés, toujours rares à Laa 2, disparaissent presque entièrement dans la couche C2. Bien que ces variations puissent théoriquement résulter de choix purement anthropiques (réorientation des expéditions de chasse vers un milieu plutôt qu’un autre – une hypothèse envisageable pour un site se trouvant, comme ici, à proximité directe de plusieurs niches écologiques distinctes), il est bien sûr tentant d’y voir, au moins en partie, un reflet des fluctuations environnementales concomitantes, dont témoignent localement les micromammifères.

155Dans les industries lithique et osseuse, seules les couches C3 et C2 ont livré des assemblages suffisamment riches pour discuter d’éventuelles transformations techno-économiques. Du côté des matières premières lithiques, bien que le silex de type 1 (flysch) constitue le fonds commun de toute la séquence, l’assemblage de la couche C2 semble marqué par une plus forte diversification des approvisionnements, la proportion des types 2 à 4 (Chalosse, Montgaillard / Montsaunès et silex lacustres) augmentant nettement par rapport à la couche sous-jacente. Simultanément, le passage de C3 à C2 est marqué par une augmentation du gabarit des supports d’armatures lithiques, indice possible d’une intégration progressive des productions laminaire et lamellaire qui étaient plus clairement dissociées dans l’assemblage de la couche C3. L’évolution du design des armatures est également l’élément le plus marquant dans l’industrie osseuse, avec en particulier la présence d’armatures fourchues uniquement à la transition C3/C2 et l’identification, dans la couche C3, d’une pointe mono-barbelée qui n’a pas d’équivalent dans la couche C2.

Remarques finales

156L’ensemble de ces résultats doit, bien sûr, être apprécié en tenant compte de la faible représentativité de la zone fouillée par rapport à l’ensemble du site. De superficie réduite, le sondage pratiqué dans les niveaux paléolithiques de Laa 2 est placé dans un secteur à mi-chemin des deux entrées actuelles. Certaines données clés de l’occupation de la grotte – par exemple la morphologie des porches à l’époque de la présence magdalénienne, la nature des installations à l’aplomb de ceux-ci, etc. – restent donc inconnues, et le matériel livré par ce sondage ne peut pas représenter tous les aspects des activités des occupants de la cavité. C’est peut-être là l’explication de la rareté de certains types de mobilier – telle la parure, totalement absente, et l’art mobilier, réduit à une pièce réalisée par un graveur inexpérimenté.

157Quoi qu’il en soit, malgré ses limitations, la fouille de Laa 2 a apporté des éléments de réflexion importants pour la connaissance du Paléolithique du bassin d’Arudy, et plus généralement des dynamiques de repeuplement du massif pyrénéen après le DMG. Cette fouille a ainsi mis en évidence l’ancienneté insoupçonnée des premiers épisodes de fréquentation humaine, suivant sans doute de près la déglaciation de la basse vallée, dans un milieu alors très ouvert, frais et humide. Elle a montré que les groupes humains sont ensuite venus se réinstaller à plusieurs reprises au cours de quelque cinq millénaires dans cet espace de piémont, manifestement attractif pour des chasseurs-collecteurs ; un espace qui enregistre progressivement l’impact environnemental des changements climatiques globaux (fermeture du paysage, recomposition des populations animales). L’analyse du matériel montre enfin comment, par leur intégration à l’univers technique et symbolique du Magdalénien pyrénéen (sources d’approvisionnement en silex, mode de confection de l’équipement lithique et osseux, style de l’art mobilier…), les groupes ayant fréquenté Laa 2 offrent un reflet local des évolutions qui affectent les sociétés de chasseurs-collecteurs dans les derniers millénaires du Paléolithique supérieur.

Nous remercions vivement les fouilleurs bénévoles pour leur implication tout au long des opérations de terrain, et le service régional d’archéologie d’Aquitaine pour son soutien constant dans ce dossier. Les fouilles de Laa 2 ont été financées par la DRAC Aquitaine (2006-2010) et par le conseil général des Pyrénées-Atlantiques (2006-2008). Les analyses et l’étude du matériel ont été soutenues par les laboratoires TRACES (UMR 5608) et PACEA (UMR 5199), ainsi que par le projet Fyssen « Chasseurs-cueilleurs-collecteurs des plaines et des montagnes du Sud-Ouest de la France » (coord. S. Costamagno) et par le projet ANR Magdatis (ANR 2011 BSH3 0005 ; coord. J.-M. Pétillon et V. Laroulandie). Nous remercions également la rédaction de la revue Gallia Préhistoire ainsi que les trois rapporteurs anonymes pour leurs commentaires qui ont amélioré la qualité du manuscrit, ainsi que Sarita Jannin pour la correction des textes anglais.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1. Situation des sites paléolithiques du bassin d’Arudy
Légende 1 : Malarode 1 et Malarode 2 ; 2 : Laa 2 ; 3 : le Poeymaü ; 4 : Espalungue ; 5 : le Bignalats ; 6 : Saint-Michel ; 7 : grotte Tastet à Sainte-Colome
Crédits Fond de carte : IGN (http://www.geoportail.gouv.fr). En médaillon : situation du bassin d’Arudy dans l’isthme pyrénéen
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 2,6M
Titre Fig. 2. Coupe de la grotte de Laa 2 avant le début des fouilles, avec l’emplacement du sondage dans les couches paléolithiques
Crédits Topographie Michel Douat (CDS 64) avec Marie-Claude Douat, Michel Lauga et Patrice Dumontier
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 1,1M
Titre Fig. 3. Topographie générale de la grotte de Laa 2 avant le début des fouilles, avec l’emplacement du sondage dans les couches paléolithiques
Crédits Topographie Michel Douat (CDS 64) avec Marie-Claude Douat, Michel Lauga et Patrice Dumontier
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 198k
Titre Fig. 4. Vue de la coupe I28/I29 et d’une partie du carré I29
Légende 1 : surface de l’ensemble 1 (US 4012). 2 : ensemble 2 (éboulis). 3 : ensemble 3 (plancher). Échelle : 50 cm.
Crédits Cliché J.-M. P.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 1,1M
Titre Fig. 5. Coupe I30/I31, localisation des US 4003, 4011, 4012, 4013
Légende 4003 : plancher stalagmitique ; 4011 : éboulis à structure semi-ouverte ; 4012 : éboulis colmaté ; 4013 : alluvions et blocs effondrés de la voûte. Échelle : 50 cm
Crédits Cliché C. F.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 1,9M
Titre Fig. 6. Coupe I30/I31, US 4012
Légende Lentille à structure semi-ouverte (a) résultant du lessivage de la fraction fine à l’aplomb d’égouttements d’eau en provenance de la voûte. Échelle : 37 cm
Crédits Cliché C. F.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 1,0M
Titre Fig. 7. Coupe I30/I31, US 4011
Légende Structure semi-ouverte de l’US 4011. Échelle : 50 cm
Crédits Cliché C. F.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 1,8M
Titre Fig. 8. Projection verticale, selon l’axe nord-sud, des vestiges coordonnés dans les carrés I29 et I30, avec indication des pièces datées
Légende La date de 16070 ± 75 BP renvoie à deux objets car l’os daté a pu être raccordé à un autre. Comme indiqué dans le texte, le mobilier présent à la base de la couche C3 – et donc l’objet ayant livré la date de 145670 ± 65 BP – y a sans doute migré par gravité depuis la partie supérieure de la couche
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 748k
Titre Fig. 9. Dates 14C calibrées de la séquence paléolithique de Laa 2
Légende Calibration effectuée avec OxCal 4.2 (Bronk Ramsey, 2009), courbe IntCal13 (Reimer et al., 2013). Intervalles 1 sigma (68,2 %) et 2 sigma (95,4 %)
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 162k
Titre Fig. 10. Distribution par couche des éléments lithiques analysés
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 191k
Titre Fig. 11. Vues macroscopiques avec le principal contenu micropaléontologique des quatre types de silex identifiés
Crédits Clichés M. S.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 2,1M
Titre Fig. 12. Distribution, en pourcentage par couche, de l’industrie lithique analysée après caractérisation
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 216k
Titre Fig. 13. Décompte des supports en silex par couche
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 201k
Titre Fig. 14. Principaux gîtes des silex ayant des parallèles archéologiques à Laa 2
Légende Bleu : type flysch ; lilas : type Chalosse ; rose : type Montgaillard / Montsaunès ; marron : type lacustre. 1 : Bidache. 2 : Iholdy. 3 : Salies-de-Béarn. 4 : Précilhon. 5 : Meillon. 6 : Turbón. 7 : Tercis. 8 : Audignon. 9 : Hibarette. 10 : Montgaillard. 11 : Montsaunès. 12 : Treviño. 13 : « Monegros ». 14 : Peraltilla. 15 : Serra Llarga
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 651k
Titre Fig. 15. Exemples d’outils de la séquence de Laa 2
Légende Couche C2 : 1, burin ; 2-3, grattoirs. Couche C3 : 4-5, lames retouchées ; 6, grattoir. Couche C4 : 7, burin
Crédits Dessins S. Pasty, DAO ML
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 475k
Titre Fig. 16. Exemples de lamelles à dos de la séquence de Laa 2
Légende Couche C4 : lamelles à dos étroites. Couche C3, en haut : lamelles à dos simples. Couche C3, au milieu et en bas : lamelles à dos étroites. Couche C2 : pointes et lamelle à dos simple. Silhouettes grisées : échelle 1, dessins : échelle 2
Crédits Dessins S. Pasty, DAO ML
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 749k
Titre Fig. 17. Couche C3 : exemples de sous-produits lamino-lamellaires issus de débitages sur rognon ou tranche d’éclat
Crédits Dessins S. Pasty
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 243k
Titre Fig. 18. Couche C3 : exemples de nucléus à lamelles « sur tranche » d’éclat (1-3) et enveloppants sur rognon de types pyramidal (4-5) et prismatique (6-7)
Crédits Dessins S. Pasty
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 846k
Titre Fig. 19. Couche C4, industrie en os : lissoir sur hémi-côte
Crédits Clichés J.-M. P.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-19.jpg
Fichier image/jpeg, 721k
Titre Fig. 20. Couche C3, industrie en bois de cervidé.
Légende 1 : déchet de production de baguettes par rainurage longitudinal multiple, avec indication de la provenance anatomique de la pièce et détail de l’émoussé à l’extrémité distale. 2 : déchet de façonnage sur baguette extraite par double rainurage. 3 : pointe mono-barbelée, avec détail des incisions sur la face inférieure et restitution de son emmanchement probable. 4 : pointe à base fourchue. 5 : fourchon de pointe à base fourchue. Pour les pièces 1 et 2, les flèches indiquent les pans de rainure
Crédits Clichés J.-M. P.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 809k
Titre Fig. 21. Couche C3, industrie en os
Légende 1 : déchet de débitage par double rainurage sur hémi-côte ; les flèches indiquent les sillons de rainurage. 2 : aiguille à chas. 3 : retouchoir sur éclat de radius, avec détail des deux plages d’utilisation. 4 : lissoir sur stylohyoideum de cheval
Crédits Clichés J.-M. P.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-21.jpg
Fichier image/jpeg, 636k
Titre Fig. 22. Couche C3 : scapula gravée
Légende Photo (montage de micrographies à 20 x) et relevé des motifs gravés et des traits parasites
Crédits Clichés et dessin O. R.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-22.jpg
Fichier image/jpeg, 1000k
Titre Fig. 23. Couche C3 : scapula gravée
Légende Micrographies des aspects techniques signalés dans le texte (50x). 1 : sortie de l’outil dans la ligne supérieure de la queue. 2 : traits de profil plat, obtenus d’un seul passage de l’outil, dans la ligne de la fesse. 3 : incisions multiples du début de la patte arrière. 4 : traits figurant le pelage de la bosse, gravés de droite à gauche (ou du bas vers le haut). Les flèches indiquent la direction des tracés
Crédits Clichés O. R.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-23.jpg
Fichier image/jpeg, 1,1M
Titre Fig. 24. Couche C3 : scapula gravée
Légende Probable séquence de réalisation des parties de la figure à partir des données techniques identifiées
Crédits Dessin O. R.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-24.jpg
Fichier image/jpeg, 133k
Titre Fig. 25. Couche C2, industrie en bois de cervidé
Légende Déchet de production de baguettes par rainurage longitudinal multiple sur base de bois de massacre de cerf, avec indication de la provenance anatomique de la pièce. Les flèches indiquent les pans de rainure
Crédits Clichés J.-M. P.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-25.jpg
Fichier image/jpeg, 831k
Titre Fig. 26. Couche C2, industrie en bois de cervidé
Légende Déchet de production de baguettes par rainurage longitudinal sur base de bois de chute de renne ; avec indication de la provenance anatomique de la pièce, et détail de la partie montrant l’extrémité de rainure (indiquée par une flèche) et les traces de sectionnement par raclage en diabolo
Crédits Clichés J.-M. P.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-26.jpg
Fichier image/jpeg, 661k
Titre Fig. 27. Couche C2, industrie en bois de cervidé
Légende 1 : baguette extraite par double rainurage, avec détail d’une extrémité ; les flèches indiquent les pans de rainure. 2 : fragment d’objet sur baguette, avec détail des traces de raclage sur la languette de fracture. 3 : baguette demi-ronde à extrémité fourchue : fragment de préhampe bivalve
Crédits Clichés J.-M. P.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-27.jpg
Fichier image/jpeg, 1,1M
Titre Fig. 28. Couche C2, industrie en os
Légende 1 : métapode de renne avec amorce de rainurage (indiquée par la flèche). 2 : poinçon d’économie sur côte, avec détail de l’extrémité distale. 3 : lissoir sur hémi-côte, avec détail des incisions transversales
Crédits Clichés J.-M. P.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-28.jpg
Fichier image/jpeg, 808k
Titre Fig. 29. Dispersion des mesures des premières prémolaires inférieures chez les renards (bleu clair), les chiens (ronds noirs) les loups (rouge) et mesures de l’individu de Laa 2 (losange bleu)
Légende Les croix mentionnent les individus du Pléistocène supérieur
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-29.jpg
Fichier image/jpeg, 201k
Titre Fig. 30. Portion distale d’humérus de cheval (C3) et phalange proximale de bouquetin (C2) portant des traces liées à l’action des carnivores
Crédits Clichés D. K.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-30.jpg
Fichier image/jpeg, 601k
Titre Fig. 31. Traces de manducation et de digestion
Légende 1 : troisième phalange de vulpiné semi-digérée. 2 : talus gauche de vulpiné présentant des attaques acides. 3 : troisième incisive supérieure gauche de renard roux semi-digérée. 4 : première phalange de vulpiné présentant des traces de digestion. 5 : portion distale de tibia gauche de vulpiné semi-digérée. 6 : première phalange de lièvre avec attaques acides. 7 : tête fémorale de vulpiné avec traces de digestion. 8 : calcanéum gauche de vulpiné portant des traces de manducation. 9 : tête fémorale de vulpiné semi-digérée. 10 : deuxième phalange de lièvre semi-digérée
Crédits Clichés J.-B. M.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-31.jpg
Fichier image/jpeg, 451k
Titre Fig. 32. Exemples de traces de prédation non humaine observées sur les restes aviaires
Légende 1 : digestion légère sur fragment proximal d’humérus de pigeon, couche C2. 2 : traces de manducation sur tibiotarse de Lagopède, couche C3. 3 : traces de grignotage au niveau de la crête deltoïde d’un humérus de tétras lyre, couche C2
Crédits Clichés V. L.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-32.jpg
Fichier image/jpeg, 544k
Titre Fig. 33. Taux de digestion des assemblages de micromammifères (en %)
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-33.jpg
Fichier image/jpeg, 106k
Titre Fig. 34. Couche C3 : restitution articulaire de deux vertèbres thoraciques et de deux extrémités de côtes de bouquetin retrouvées en connexion anatomique (z = -955 à -960)
Crédits Clichés D. K.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-34.jpg
Fichier image/jpeg, 758k
Titre Fig. 35. Cortège de micromammifères des couches C2 à C5 (en NMI)
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-35.jpg
Fichier image/jpeg, 364k
Titre Fig. 36. Groupes écologiques dans chaque couche, en %NMI
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-36.jpg
Fichier image/jpeg, 167k
Titre Fig. 37. Os d’oiseau portant des traces d’activité humaine
Légende 1 : strie sur carpométacarpe d’Oie, couche C4. 2 : ulna travaillée de cf. Aigle, couche C2
Crédits Clichés V. L.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-37.jpg
Fichier image/jpeg, 834k
Titre Fig. 38. Traces anthropogéniques identifiées sur les restes de vulpinés
Légende 1 : hémi-mandibule gauche de vulpiné ; noter les stries en face linguale. 2 : hémi-mandibule droite de vulpiné ; noter les stries en face vestibulaire. 3 : hémi-mandibule de renard polaire ; noter les stries sur la face antérieure de la symphyse. 4 : cinquième métatarsien de vulpiné et schéma de localisation des stries de dépouillement. 5 : première phalange de vulpiné avec traces de chauffe sur la partie distale. 6 : diaphyse d’ulna gauche présentant des traces de brûlure dans sa portion distale. Barre d’échelle : 1 cm
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-38.jpg
Fichier image/jpeg, 496k
Titre Fig. 39. Couches C3 et C2 : représentation squelettique des chevaux et rennes avec résultats des tests de corrélation des rangs de Spearman pour la densité osseuse, le sFUI et les indices de moelle
Légende 1 : cheval, couche C3. 2 : renne, couche C3. 3 : cheval, couche C2. 4 : renne, couche C2
Crédits DAO D. K.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-39.jpg
Fichier image/jpeg, 354k
Titre Fig. 40. Couche C3 : représentation schématique des activités de boucherie sur les principaux ongulés
Crédits DAO D. K.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-40.jpg
Fichier image/jpeg, 860k
Titre Fig. 41. Couche C3 : impacts de percussion sur une mandibule de cheval
Crédits Clichés D. K.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-41.jpg
Fichier image/jpeg, 1,0M
Titre Fig. 42. Couche C3 : extrémité distale d’humérus de bouquetin portant des stries de désarticulation et des impacts de percussion
Crédits Clichés D. K.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-42.jpg
Fichier image/jpeg, 976k
Titre Fig. 43. Couche C2 : représentation schématique des activités de boucherie sur les principaux ongulés
Crédits DAO D. K.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-43.jpg
Fichier image/jpeg, 318k
Titre Fig. 44. Couche C2 : dents de cheval au fût fendu, résultant de la fracturation des mandibules
Crédits DAO D. K.
URL http://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/559/img-44.jpg
Fichier image/jpeg, 721k
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Pour citer cet article

Référence papier

Jean-Marc Pétillon, Véronique Laroulandie, Myriam Boudadi-Maligne, Patrice Dumontier, Catherine Ferrier, Delphine Kuntz, Mathieu Langlais, Jean-Baptiste Mallye, Vincent Mistrot, Christian Normand, Olivia Rivero Vilá et Marta Sánchez de la Torre, « Occupations magdaléniennes entre 20 000 et 15 000 cal BP dans le piémont pyrénéen : la séquence paléolithique du sondage 4 de la grotte de Laa 2 (Arudy, Pyrénées-Atlantiques) »Gallia Préhistoire, 57 | 2017, 65-126.

Référence électronique

Jean-Marc Pétillon, Véronique Laroulandie, Myriam Boudadi-Maligne, Patrice Dumontier, Catherine Ferrier, Delphine Kuntz, Mathieu Langlais, Jean-Baptiste Mallye, Vincent Mistrot, Christian Normand, Olivia Rivero Vilá et Marta Sánchez de la Torre, « Occupations magdaléniennes entre 20 000 et 15 000 cal BP dans le piémont pyrénéen : la séquence paléolithique du sondage 4 de la grotte de Laa 2 (Arudy, Pyrénées-Atlantiques) »Gallia Préhistoire [En ligne], 57 | 2017, mis en ligne le 15 février 2018, consulté le 28 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/galliap/559 ; DOI : https://doi.org/10.4000/galliap.559

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Auteurs

Jean-Marc Pétillon

UMR 5608 TRACES – CNRS, Université de Toulouse Jean-Jaurès, maison de la recherche, 5 allées A. Machado, 31058 Toulouse cedex 9 – petillon@univ-tlse2.fr

Véronique Laroulandie

UMR 5199 PACEA – CNRS, Université de Bordeaux, allée Geoffroy Saint-Hilaire, CS 50023, 33615 Pessac cedex – veronique.laroulandie@u-bordeaux.fr

Myriam Boudadi-Maligne

UMR 5199 PACEA – CNRS, Université de Bordeaux, allée Geoffroy Saint-Hilaire, CS 50023, 33615 Pessac cedex – myriam.boudadi-maligne@u-bordeaux.fr

Patrice Dumontier

4 rue Auguste Peyré, 64400 Oloron-Sainte-Marie – patrice.dumontier@orange.fr

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Catherine Ferrier

UMR 5199 PACEA – CNRS, Université de Bordeaux, allée Geoffroy Saint-Hilaire, CS 50023, 33615 Pessac cedex – catherine.ferrier@u-bordeaux.fr

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Delphine Kuntz

UMR 7041 ArScAn – Maison René-Ginouvès, 21 allée de l’Université, 92023 Nanterre cedex – delphine.kuntz@mae.u-paris10.fr

Mathieu Langlais

UMR 5199 PACEA – CNRS, Université de Bordeaux, allée Geoffroy Saint-Hilaire, CS 50023, 33615 Pessac cedex – mathieu.langlais@u-bordeaux.fr

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Jean-Baptiste Mallye

UMR 5199 PACEA – CNRS, Université de Bordeaux, allée Geoffroy Saint-Hilaire, CS 50023, 33615 Pessac cedex – jean-baptiste.mallye@u-bordeaux.fr

Vincent Mistrot

Musée d’Aquitaine, 20 cours Pasteur, 33000 Bordeaux – v.mistrot@mairie-bordeaux.fr

Christian Normand

UMR 5608 TRACES – CNRS, Université de Toulouse Jean-Jaurès, maison de la recherche, 5 allées A. Machado, 31058 Toulouse cedex 9 – cpjnormand@wanadoo.fr

Olivia Rivero Vilá

Universidad de Cantabria – Instituto internacional de investigaciones prehistóricas de Cantabria, edificio interfacultativo, av. de los Castros 52, 39005 Santander, Espagne – olivia.rivero@unican.es

Marta Sánchez de la Torre

UMR 5060 IRAMAT-CRP2A – CNRS, univ. Bordeaux Montaigne, maison de l’archéologie, esplanade des Antilles, 33607 Pessac cedex – marta.sanchez-de-la-torre@u-bordeaux-montaigne.fr

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