Revue archéol. Ouest, 18, 2001, p. 45-56.
ETUDE DES DECHETS DE REDUCTION
PROVENANT DE DEUX SITES D'EXPLOITATION
D'ÉTAIN ARMORICAIN DE L'AGE DU BRONZE
ET DU MOYEN AGE
Cécile MAHE-LE CARLIER*, YvesLULZAC** et Pierre-Roland GIOT***
Introduction
La richesse en objets métalliques en Bretagne, dont un grand nombre ont été fabriqués à l'Age du Bronze, pose le problème de l'origine des matières premières, minerais et métaux. En ce qui concerne le cuivre, les ressources accessibles à l'époque étaient des plus modestes. Les archéologues s'accordent pour écrire que les métallurgistes anciens ont dû importer ce métal depuis la Péninsule Ibérique, les Iles britanniques ou les régions alpines. Par contre, le Massif Armoricain recèle de nombreux gisements stannifères, soit alluvionnaires, soit fïloniens.
Cette richesse en étain a orienté certains auteurs vers l'Armorique dans leur recherche de l'emplacement des Cassitérides (Ramin, 1965). Ce qui est certain, d'après de nombreux auteurs anciens, c'est que l'Europe de l'Ouest, et notamment la Cornouaille (ou Cornwall), a exporté de l'étain. Le produit exporté était-il de la cassitérite (SnO2) ou du métal déjà réduit ? En ce qui concerne l'encombrement et le poids, les deux produits se valent et leur commerce est tout aussi possible. Diodore (Diodore, BH, V, 2 1 , 2) note que l'étain de Cornwall était exporté sous forme de métal et non de cassitérite (d'après Routhier, 1999). La découverte de quelques lingots d'étain dans les épaves (la
* CRPG-CNRS, rue Notre Dame des Pauvres. BP 20, 54501 VANDOEUVRE-LES-NANCY. cmahe@crpg.cnrs-nancy.fr ** 1 place du 16imt Régiment d'Infanterie, 44300 NANTES. *** 3 rue Edouard Jordan, 35000 RENNES.
Manuscrit reçu le 30/03/2000, accepté le 15/09/2000.