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Face aux créationnismes, comment apprendre aux élèves à distinguer croyances, savoirs et opinions ?

[article]

Année 2013 188 pp. 35-42
Fait partie d'un numéro thématique : Croyance et connaissance
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Face aux créationnismes, comment

APPRENDRE AUX ÉLÈVES À DISTINGUER CROYANCES, SAVOIRS ET OPINIONS ?

Guillaume Lecointre*1

I. Les formes du créationnisme

Le créationnisme stipule que la matière est insuffisante pour expliquer par elle-seule toutes les formes et les changements qu'elle manifeste. Il recourt à une intervention extra-naturelle conceptrice ou créatrice. Le créationnisme philosophique est un choix personnel qu'il n'est pas question de discuter ici, et qui alimente les trois gran¬ des religions monothéistes. En revanche, lorsqu'il se double d'un créationnisme politique, il devient par définition anti-laïque puisqu'il cherche par tous les moyens à imposer dans le champ public cette vision du monde en prenant le contrôle des esprits. Ses cibles favori¬ tes sont donc l'éducation (les programmes scolaires) et les sciences. Le créationnisme politique est organisé et actif dans tous les pays dont les habitants ont pour religion majoritaire l'un des trois mono-théismes, y compris au Conseil de l'Europe et au Parlement euro¬ péen.

Les créationnismes politiques sont hostiles à l'autonomie des sciences dans la validation des savoirs. Ils chercheront donc à contester les résultats des sciences, soit d'autorité, soit en inventant une (pseudo-) science de remplacement, soit, plus subtil, en faisant croire que les scientifiques doivent prendre position sur des ques¬ tions religieuses, ce qui aura pour effet de les vassaliser en retour. Ils sont fondamentalement essentialistes : les êtres sont ce qu'ils sont parce qu'ils portent en eux une essence d'origine divine. Ils ont donc horreur du hasard et de la liberté individuelle. Ils n'aiment pas l'évo¬ lution biologique, surtout darwinienne (parce que la pensée darwi¬ nienne incorpore le hasard des variations comme fait premier). Ils n'aiment pas la notion de genre social, qu'ils présentent systémati¬ quement comme une absurdité contraire au sexe biologique. Selon le même principe, ils n'aiment pas l'animalité de l'humain, et bran¬ dissent une opposition nécessaire entre être animal et être humain. Comme si on ne pouvait pas être à la fois masculin dans le plan

* Chercheur et professeur au Muséum national d'Histoire naturelle.

1 II a dirigé le Guide critique de l'évolution paru en 2009, et il est l'auteur de Les Sciences face aux créationnismes. Ré-expliciter le contrat méthodo¬ logique des chercheurs, éditions Quae, 2012, prix de l'Union rationaliste.

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