L'ANNÉE PSYCHOLOGIQUE
TOME LXII (Fascicule 2) MÉMOIRES ORIGINAUX
Laboratoire de Psychologie expérimentale de la Sorbonne
ÉTUDE DES GRADIENTS ÉLECTROMYOGRAPHIQUES
ET ÉLECTRODERIYIOGRAPHIQUES DANS UNE TACHE SENSORI-MOTRICE
par R. Perron, P. Fraisse, C. Voillaume
I- Introduction : revue de la littérature et position du problème
En 1929, Bills signalait, pour la première fois semble-t-il, le phénomène baptisé plus tard « gradient musculaire » : au cours de tâches d'arithmétique, comportant des réponses écrites, cet auteur observait une augmentation, au cours de l'expérience, de la « pression de pointe » (pression exercée sur le papier par la pointe du crayon). McTeer (1933) observait un phénomène analogue à propos de la pression de la préhension. Mais c'est R. C. Davis qui, en 1937, faisait la première observation de gradient musculaire à partir d'enregistrements électromyo- graphiques. Telford et Swenson, en 1942, le retrouvent dans une tâche de dessin en miroir, comportant une suite d'essais et de pauses, type d'activité utilisé par la suite pour l'étude du phénomène. Mais jusqu'à cette date l'observation restait qualitative ; il n'était guère possible de procéder à une étude quantitative. Cette étude quantitative est devenue beaucoup plus facile avec l'introduction de dispositifs d'intégration (donnant les sommes
1. Nous avons été grandement aidés, dans la revue de la littérature qui suif par l'analyse critique de G. Oléron (1960).
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