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UR L'EXISTENCE DE PALEO-CRYPTO-KARSTS DANS LE BASSIN DE L'OUBANGUI

(République Centrafricaine)

• RESUME :

• ABS TRA CT : PALEO-CRYPTO-KARSTS IN TlIE II BAN GUI BASIN (Centra frica n republ ic) .

A l'exclusion des grandes chaînes de montagnes et des îles océaniques, la plu¬ part des régions tropicales ont une struc¬ ture du type "gondwanien" comportant un très vieux socle, découpé par les accidents tectoniques de type cassant et souvent recouvert par des formations détritiques plus ou moins épaisses. Ces boucliers sont précambriens et donc antérieurs à 550 Ma. Cette ancienneté a une conséquence sur leur nature lithologique et leurs qualités mécaniques. Ils sont composés essentielle¬ ment de roches cristallines et métamor¬ phiques, mais renferment peu de roches carbonatées (la vie génératrice de carbo¬ nates était sans doute peu développée ou alors les couvertures sédimentaires ont été décapées ultérieurement). Ces socles sont donc fondamentalement siliceux, c'est pourquoi pendant longtemps, ils ont eu la réputation d'être exempts de karsts (fig.l).

Pourtant, dès la fin du dix-neuvième siècle (CORNET, 1896), certains affleure¬ ments de calcaires précambriens ont été reconnus en Afrique centrale ; quelques études leur ont été consacrées (RENAULT, 1959 ; PETIT, 1975 ; QUINIF, 1985,1986). Finalement, une série carbonatée précam-brienne, épaisse d'un millier de mètres environ, a été reconnue depuis l'Angola jusqu'au Gabon via le Bas Zaïre.

En Centrafrique, si quelques indices avaient été signalés au début du siècle (LACOIN, 1903 ; COURTET, 1905), ils furent oubliés par la suite. Il faudra attendre ces dernières années pour qu'ils se multiplient et que l'on commence à se rendre compte que leur extension n'est pas aussi négligeable qu'on ne le pensait (BOULVERT, 1983-1987).

I. Le cadre géologique

L'essentiel de l'histoire géologique du Centrafrique est précambrien..., ce pays se situant en bordure d'un noyau cratonique majeur, celui du Congo. Les terrains pré¬ cambriens constituent plus de 80% de sa surface. Ce sont généralement des forma¬ tions métamorphisées et granitisées qui ont été ultérieurement recouvertes, en dis¬ cordance, par des formations sédimen¬ taires (essentiellement gréseuses) méso-zoïque et cénozoïque demeurées horizon¬ tales.

En première approximation, les géo¬ logues (in MESTRAUD, 1982) distinguent un ensemble inférieur ou complexe de

base composé pour l'essentiel de roches métamorphiques, et un ensemble supé¬ rieur ou Précambrien supérieur, peu ou pas métamorphique. C'est dans ce dernier que des formations calcaro-dolomitiques ont été repérées. En effet, le socle précam¬ brien a pu être momentanément transgres¬ sé par la mer, ce qui a amené le dépôt de séries carbonatées (à Bakouma, le méta¬ morphisme est daté de 708 à 683 Ma, MIAUTON, 1980) jusqu'au début de la phase panafricaine dont le dernier épisode est caractérisé par des failles de distension orientées N 70° E. Les reprises d'érosion qui ont suivi cette orogenèse ont entraîné le démantèlement des séries continentales supérieures et le dépôt de grès continen¬ taux.

Le Secondaire ou Mésozoïque se com¬ pose pour l'essentiel d'importantes cou¬ vertures de grès horizontaux (grès de Mouka-Ouadda au centre-est du pays et grès de Carnot-Berbérati au sud-ouest). A noter que dans quelques entailles, locali¬ sées au sein de ces derniers, ont été déce¬ lées des tillites rattachées au Primaire ou Paléozoïque. Le Tertiaire ou Cénozoïque est constitué par des formations sablo-gré-seuses du Continental terminal, peu épaisses et surtout moins étendues qu'on ne le pensait récemment. Le Quaternaire se caractérise par une dominance des phé¬ nomènes d'altération chimique qui ont abouti, outre les dépôts alluviaux dans les plaines et vallées, à la constitution d'un épais manteau d'altérites dépassant fré¬ quemment 30-40 m de profondeur.

II. Le contexte géomorphologique et bioclimatique

Deux ensembles montagneux condi¬ tionnent l'hydrographie centrafricaine (BOULVERT, 1985-1987). Au nord-est, dominant le plateau gréseux d'Ouadda, le petit massif résiduel du Dar Chala est le point de rencontre des trois grands bassins africains : Nil, Congo, et Tchad. Au nord-ouest, à l'ancienne appellation du massif de Yadé (culminant au mont Ngaoui, 1410 m), il vaut mieux substituer celle des plateaux de Bouar-Bocaranga, simple pro¬ longement de l'Adamaoua camerounais.

Le seuil reliant ces deux reliefs est constitué par une surface d'aplanissement : la surface centrafricaine, érodée et fossili¬ sée par le cuirassement ; elle n'est surmon¬ tée que par quelques reliefs résiduels :

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KARSTOLOGÏA N° 11-12-1988

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