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LA RÉPARTITION SAISONNIÈRE DES PLUIES AU MAROC
On pouvait se demander si la méthode que nous avons utilisée pour étudier la répartition saisonnière des pluies en Algérie et en Tunisie1 avait son application au Maroc. Nous donnons ici les résultats de nos recherches.
L'analyse de la variation annuelle des précipitations dans une cinquantaine de stations marocaines fait apparaître deux régimes différents qu'expriment deux courbes-types (fig. 1) : celle de Mazagan, sur la côte, et celle de Berkine, à 420 km à l'ENE dans l'intérieur; ces deux points situés sur une latitude voisine enregistrent à peu près le même total annuel, 355 et 337 mm. La comparaison des courbes met en évidence un certain nombre de différences : à Mazagan, les pluies atteignent leur maximum principal en décembre, àla fin de l'automne ; une légère recrudescence marque, en mars, le début du printemps. C'est l'inverse à Berkine où le maximum principal est au printemps (avril) et le maximum secondaire en automne (novembre). D'autre part, l'été de Berkine est beaucoup moins sec que celui de Mazagan :
59 mm, contre 8 mm de juin à août. De sorte que les pluies de printemps-été (mars-août) forment 26 p. 100 du total annuel dans la station côtière et 50 p. 100 dans la station intérieure.
Comment se répartissent (fig. 2) ces deux régimes différents ? Le type Mazagan à pluies de printemps-été faibles, ne dépassant pas 30 p. 100 de la tranche annuelle, caractérise toutes les stations de la façade atlantique marocaine, quels que soient leur latitude et le total annuel de leurs précipitations : le pourcentage atteint 29 à Tanger, au Nord, et 22 à Agadir, au Sud, qui reçoivent respectivement 928 et 226 mm par an.
Le type Berkine s'étend à une vaste région comprenant les versants intérieurs des Atlas et le Maroc oriental où plus de 40 p. 100 des pluies tombent au printemps et en été ; le pourcentage de 58 relevé à Outat Oulad El Hadj dans la haute vallée de la Moulouya est le plus fort de toute l'Afrique du Nord.
1. Voir H. Isnard, La répartition saisonnière des pluies en Algérie (Annales de Géographie, LIX, 1950, p. 354-361) et La répartition saisonnière des pluies en Tunisie {Ibid., LXI, 1952, p. 357-362).
Fig. 1. — Courbes des hauteurs de pluies annuelles : I, à Berkine (total, 337 mm) ; II, à Mazagan (total, 355 mm).
