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Enquêter en milieu populaire

[article]

Année 1991 6 pp. 125-143
Fait partie d'un numéro thématique : Femmes, genre, histoire
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SAVOIR

I R

Enquêter en milieu populaire

Gérard Mauger

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1. Sur ce sujet, cf. D. Fabre, « L'ethnologue et ses sources », Terrain, n° 7, octobre 1986, p. 3-12. 2. Jean-Pierre Digard, « Muséographie et pratique du terrain en ethnologie », in R. Creswell, M. Godelier (éds.), Outils d'enquête et d'analyse anthropologique , Paris, Maspero, 1976. 3. En dépit de la diversité des questions posées, le domaine et la méthode d'investigation étaient, grosso modo, les mêmes. Dans tous les cas, « la population à étudier » (« les jeunes de milieux populaires ») était définie par l'origine familiale (parents ouvriers ou employés), le capital scolaire détenu (inférieur au baccalauréat), la position dans le cycle de vie (sortis de l'école et non mariés). Quant à « la population étudiée » (presque toujours située en région parisienne), elle était composée de groupes d'interconnaissance et d'informateurs avec lesquels une relation d'enquête prolongée pût être établie dans le cadre de la population délimitée. 4. Robert Castel, « Institutions totales et configurations ponctuelles », in le Parler frais d'Erving Goffman, Paris, Minuit, 1989, p. 31-43.

ALA DIFFERENCE des historiens qui trient, classent, rassemblent des documents préalablement existants, les sociologues et ethnologues sécrètent en quelque sorte leurs propres sources1 : d'où l'importance qu'ils accordent au « terrain », équivalente à celle que les historiens accordent aux « archives ». Pourtant, l'expérience du terrain est ordinairement considérée comme une expérience « personnelle », incommunicable parce que singulière et c'est sans doute pourquoi cette étape réputée fondamentale du travail sociologique est aussi « le lieu privilégié des pratiques obscures de la profession, pratiques qui tiendraient à la fois de l'aventure et du bricolage et sur lesquelles il serait de bon ton d'observer la plus extrême discrétion2 ». Considérant les pratiques des enquêtes comme des objets de connaissance et la situation d'enquête comme un dispositif visant à les connaître, on suppose implicitement que la maîtrise pratique de « techniques de neutralisation » rend ce dispositif « invisible » et permet l'observation in situ des enquêtes ou que les enquêtes y voient, comme l'enquêteur, une situation de communication « transparente » : c'est cette double illusion que nous nous efforcerons de mettre en évidence à partir d'un ensemble d'enquêtes sur les jeunes de milieux populaires effectuées entre le début des années 1970 et celui des années 19803.

Parce que la « présentation de soi » de l'enquêté dépend de la représentation qu'il se fait de l'enquêteur et de la situation d'enquête, l'analyse de la situation d'enquête est une condition nécessaire à l'intelligibilité des matériaux recueillis : on voudrait montrer qu'elle permet aussi de « retrouver un principe orga- nisationnel [...] sous le chatoiement bariolé de l'expérience » et de mettre ainsi en évidence les structures internes de la population étudiée (dans le cas présent celles de « l'espace des styles de vie des jeunes de milieux populaires »). L'étude de la diversité des comportements adoptés par les enquêtes confrontés à

Genèses 6, décembre 1991, p. 125-143

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