COMMUNICATION

LA FORTERESSE D’EREBUNI (EREVAN, ARMÉNIE) : UNE NOUVELLE LECTURE DE LA FIN DU ROYAUME D’OURARTOU ?, PAR MM. STÉPHANE DESCHAMPS ET FRANÇOIS FICHET DE CLAIRFONTAINE

La colline d’Arin Berd est située au sud-ouest de la ville actuelle d’Erevan (fig. 1 et 3). D’une hauteur moyenne de 60 m, elle domine la plaine de l’Araxe au sud-est, bénéficiant ainsi d’une position stratégique. Il est probable que cette situation privilégiée a favorisé une occupation antérieure à la période ourartéenne, même si on ignore sous quelle forme1. Tout juste peut-on y mentionner la mise au jour d’une tombe dans les années 1970, laquelle contenait du mobilier du premier âge du Fer (XIe-XIe siècles av. J.-C.) 2.

Les premières investigations remontent à la fin du XIXe siècle, et font suite à la découverte fortuite d’une inscription cunéiforme du roi Argisti. Ces recherches furent réalisées en 1894 sous l’égide de la Société archéologique de Moscou, et sous la direction d’A. A. Ivanovsky. Elles s’inscrivaient dans un programme de reconnaissance, engagé à partir de 1893 par M. Nikoslky et A. A. Ivanovsky, qui avait pour mission d’explorer tous les vestiges de forteresses situées à proximité des lieux de découvertes d’inscriptions ourartéennes3. Sur la colline d’Arin Berd, ces premières explorations paraissent avoir été limitées à la mise au jour de constructions témoignant des occupations tardives du site4. En 1936, non loin de là, le site de Karmir Blour (littéralement, «la colline rouge » ) fut identifié par le géologue A. P. Demechin qui mit au jour une inscription cunéiforme du roi Rusa, fils d’Argisti (Rusa II). Cette découverte permettait d’attribuer cette colline, située à l’ouest de