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La France à l’heure allemande

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LA FRANCE À L'HEURE ALLEMANDE

par

Yvonne POULLE

Lorsqu'en 1945 Jean-Louis Bory reçoit le Prix Concourt pour son roman Mon village à l'heure allemande, l'expression est officiellement consacrée. Par la suite, les historiens l'utiliseront pour évoquer assez généralement la mise au pas de notre pays par l'occupant1, mais elle traduit néanmoins une réalité technique précise2; sous l'occupation même, on lui préfère l'expression d'« heure officielle », comme il est précisé par exemple sur des avis concernant des cérémonies ou des réunions privées : c'est bien la preuve que l'on continue d'utiliser, à la campagne surtout, une « ancienne heure » supplantée par l'officielle3. Les conditions dans lesquelles s'est fait, de proche en proche, le passage à l'heure allemande et son extension à toute la France appellent quelques précisions.

1. J.-L. Bory, Mon village à l'heure allemande, Paris, 1945. Sur la postérité de l'expression : Rita Thalman, La mise au pas, Paris, 1991, p. 166-179, « La littérature à l'heure allemande »; Jean Débordes, Vichy, capitale à l'heure allemande, Paris, 1998.

2. Quelques travaux seront cités plus loin, où le problème est plus ou moins évoqué. En revanche, c'est en vain qu'on cherchera les précisions qu'on s'attendrait à y rencontrer dans des ouvrages tels que : Henri Amouroux, La vie quotidienne sous l'occupation, Paris, 1961 ; Jean-Pierre Azéma et François Bédarida, La France des années noires, Paris, 1993; Jean Galtier Boissiere, Journal, 1940-1950, Paris, 1993 ; Hervé Le Boterf, La vie parisienne sous l'occupation, Paris, 1974; Pascal Ory, La France allemande, Paris, 1977; Gérard Walter, La vie à Paris sous l'occupation, Paris, 1960 (ce dernier auteur cite un titre faisant référence au problème de l'heure sous l'occupation, mais qui s'est révélé inaccessible : Th. Kerman, Horloge de Paris, heure de Berlin, Montréal, 1944). Pour ma part, je me suis intéressée à ce problème sur le suggestion de Mirko Grmek, alors qu'il cherchait à connaître la situation horaire exacte de la France en 1943, pour les besoins de son ouvrage Les révoltés de Ville- franche, mutinerie d'un bataillon de Waffen-SS, septembre 1943, Paris, 1998 (voir en particulier la p. 177).

3. Par exemple, le journal Le Pays d'Auge publie dans son numéro du 20 juillet 1940 les horaires des messes de la région, en précisant « heure officielle ». Il me souvient d'avoir vu la même précision dans des faire-part de décès de la région du Nord concernant ma famille.

Yvonne Poulie, conservateur en chef honoraire aux Archives nationales, 6 rue Lemaignan, F-75014 Paris.

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