L'ANNÉE PSYCHOLOGIQUE
TOME LX (Fascicule 1) MÉMOIRES ORIGINAUX
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée de la Sorbonne
ÉTUDE GÉNÉTIQUE DU SEUIL VISUEL DE PERCEPTION POUR QUATRE CATÉGORIES DE STIMULI
par Paul Fraisse et Gordon McMurray1
Depuis dix ans, quelques auteurs se sont posé le problème des facteurs qui interviennent dans la vitesse de perception, ou, plus précisément, dans la valeur du seuil de durée de l'excitation qui donne naissance à une réponse perceptive exacte.
Les auteurs ont mis en évidence l'influence de facteurs de personnalité. La valeur affective des stimuli peut élever ou abaisser le seuil, suivant qu'ils déclenchent des manifestations d'anxiété ou qu'ils créent une sensibilisation élective (3, 4, 7, 8). Cependant les études les plus récentes, sans mettre complètement en cause ces facteurs, ont mis l'accent sur l'importance de la fréquence relative des stimuli dans l'expérience du sujet. Ces recherches qui utilisent toutes un matériel verbal ont été en général basées sur les listes de fréquence des mots anglais établis par Thorndike-Lorge ou mieux encore sur des fréquences expérimentales (2, 5, 8, 9).
Plus récemment encore, J. A. Taylor (10) a vérifié qu'à travers la fréquence ce n'était pas la signification des stimuli qui jouait le rôle essentiel. Utilisant des syllabes dépourvues de sens, cet auteur a retrouvé un effet de familiarisation, mais n'a pas trouvé d'effet de leur degré d'associativité (répétitions plus ou moins
1. Cette étude faite à Paris a été rendue possible grâce à un Senior Fellowship du Canada Council, dont a bénéficié G. A. McMurray, professeur à l'Université du Saskatchewan (Canada).
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