BORNES FRONTIÈRES DE LA PALMYRÈNE
PAR
DANIEL SCHLUMBEHGER
Au cours des recherches que j'ai pu, grâce à l'appui de l'Académie des Inscriptions, effectuer au désert (1) plusieurs années de suite, j'ai trouvé trois bornes frontières de la Palmyrène portant inscriptions en latin. Deux d'entre elles sont apparues au cours des fouilles, — qui ont livré aussi un texte grec mutilé (ci-après, n° IV), — au lieu nommé Kheurbet el-Bilaas <2) (la ruine du Bilaas) par la carte, mais plus généralement Amoudân (les colonnes) par les paysans d'Aguerbate (3) et de Palmyre. La troisième a été découverte en 1936, remployée avec d'autres pierres antiques dans un mur du château omeyyade de Qasr el-IIeir el-Gharbi (41.
Le lieu dit Kheurbet el-Bilaas est situé au faîte du Djebel Bilaas sur la piste d'Aguerbate à Palmyre (fig. 2) (5). Deux groupes de ruines s'y voyaient :
l1) Voir provisoirement C. R. de l'Académie, 1935, p. 250-256, et Archàologischer Anzeiger, 1935, p. 595-634.
(2) A environ 70 kilomètres de Palmyre, en ligne droite. Voir notre croquis (fig. 1) qui reproduit, à échelle réduite, et en la simplifiant, la carte au 200.000e éditée par le bureau topographique des Troupes du Levant (feuilles de Palmyre, Qariateïne, Homs, Lattaquié- Ilama, Sélémiyé). Pour les noms de lieux j'adopte, dans cette étude, les graphies de cette carte, quelque défectueuses qu'elles puissent paraître. Je ne fais exception que pour Qasr el- Heir que je continue d'écrire de la façon que j'avais adoptée dans les Comptes rendus de l'Académie, 1937.
Sur la région du Chombol, dont le Bilaas
est une partie, voir A. de Boucheman, dans Revue des Études Islamiques, 1934, p. 14-15.
(3) Sur cette localité, voir R. Dussaud, Syria, X, 1929, p. 53 (transcription : 'Ouqei- ribat).
(*) A 60 kilomètres de Palmyre, en ligne droite. Sur ce site, voir Poidebard, Trace de Rome, p. 187; sur les recherches que j'y ai entreprises voir provisoirement dans C. R. de l'Académie, 1937, p. 134-139.
(5) J(e dois l'admirable photographie aérienne du Bilaas publiée ici (fig. 2) à la libéralité du R. P. Poidebard, et lui en exprime ma reconnaissance la plus vive. La vue est prise vers le Nord-Ouest. Aguerbate, trop éloigné pour être visible, se trouve dans la plaine qui se devine à l'arrière-plan.
