QUELQUES REFLEXIONS
SUR LA GRANDE MOSQUÉE DE KAIROUAN
A LA PÉRIODE DES AGHLABIDES
Indépendamment des sondages récemment pratiqués dans le sol et dans les structures du bâtiment, travaux qui ne manqueront pas, en toute vraisemblance, de remettre en cause bien des théories émises plus ou moins récemment sur les origines de la Grande Mosquée de Kairouani, nous voudrions nous pencher ici sur une question assez controversée, celle des diverses phases de construction du sanctuaire à la période des Aghlabides.
On connaît les données historiques, elles sont brèves, imprécises et contradictoires, et ont été publiées et commentées déjà à diverses reprises2, le moins qu'on en puisse dire est qu'elles sont loin d'apporter toutes les lumières qu'il serait logique d'en attendre ; au risque de lasser le lecteur, nous devons cependant les reprendre ici, contrôler les traductions proposées et confronter ce que nous pouvons en retenir avec les données architecturales dont l'interprétation nous permettra peut-être de mieux comprendre les textes arabes.
Les textes de base
Précisons en premier lieu que tous les auteurs s'accordent pour attribuer à l'émir Ziyâdat Allah qui régna de 201 = 817 à 223 = 838, la construction de la mosquée dans sa forme dernière, travaux qui furent achevés en 221 = 836.
Trois auteurs seulement apportent suffisamment de précisions pour que nous les évoquions ci-dessous :
1. Ces sondages actuellement poursuivis par les soins de l'Institut National d'Archéologie et Arts de Tunisie devant faire l'objet d'une publication par les Services tunisiens, nous ne pouvons en faire état dans ce mémoire. 2. cf. G. Marçais, les fatencea à refléta métalliques de la Grande Mosquée de lai- rouan. Paris, P. Geuthner, 1928, pp. 9 et ss, puis B. Hoy et P. Poinssot, inscriptions arabes de Kairouan, t. I, pp. 394-395
