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L'ecclésiologie des Nestoriens

I. — La première des Églises autocéphales. La primauté de saint Pierre au synode de Markabta (424)

Avant d'adhérer, dans son ensemble, à la doctrine christolo- gique de Théodore de Mopsueste et de Nestorius, avant même le début de la controverse nestorienne, l'Église du royaume des Perses, celle qu'on allait bientôt appeler l'Eglise nestorienne, avait déjà rompu tout lien de subordination canonique à l'égard des « Pères d'Occident », c'est-à-dire des prélats du ressort d'Antioche et d'Antioche elle-même, pour se constituer en groupe pleinement autonome et autocéphale. Cette indépendance complète fut proclamée au synode de Markabta de Tayyayê, en 424, sous le catholicos Dadiso (421-456), donc quatre ans avant le commencement de la querelle nestorienne. Les Pères du synode « définissent, par la parole de Dieu, que les Orientaux ne pourront se plaindre devant les patriarches occidentaux de leur patriarche ; que toute cause qui ne pourra être résolue en présence de celui-ci sera réservée au tribunal du Christ... Pour aucun motif on 11e pourra penser ou dire que le catholicos de l'Orient (entendez celui de Séleucie-Ctésiphon) peut être jugé par ceux qui sont au-dessous de lui ou par un patriarche comme lui; lui-même doit être le juge de tous ceux qui sont au-dessous de lui, et son propre jugement est réservé au Christ, qui l'a choisi, élevé et placé à la 'tête de son Église; car il a plu à sa majesté infinie que son autorité souveraine soit perpétuée et honorée dans le principat de son Église » (1).

C'est la première charte d'autocéphalie en bonne et due forme que l'on connaisse (2). Il ne s'agit point ici, en effet, de cette auto- céphalie relative qui a simplement pour eifet de soustraire tel