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Le général de Poincy, premier capitaliste sucrier des Antilles

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Année 1997 317 pp. 119-125
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MÉLANGES

Le général de Poincy, premier capitaliste sucrier des Antilles

par MICHEL CHRISTIAN CAMUS

Philippe de Longvilliers de Poincy (1584-1660), commandeur puis bailli de l'ordre de Malte, fut sans conteste le premier capitaliste sucrier des Antilles, grâce à sa nomination, en 1638, de lieutenant général des Iles d'Amérique et capitaine général de Saint-Christophe, île où il résida jusqu'à sa mort.

A son départ pour les Iles, au début de 1639, il n'a, cadet de famille, d'autre fortune, à cinquante- quatre ans, que les revenus de trois commanderies de l'ordre de Malte, où il a été reçu chevalier en 1605, soit 30 000 livres tournois environ *. Quinze ans plus tard, il disposait d'une fortune considérable, que Pierre Cultru évalue, en 1654, de manière théorique, et sans doute exagérée, à plus d'un million de livres 2. Mais cette fortune fut réduite par la suite.

Il n'y a cependant pas d'exemples, dans toutes les Antilles, françaises et anglaises, à cette époque, d'une accumulation capitalistique aussi rapide et aussi importante 3. Elle fut facilitée par la position de Poincy et par le passage de la production de tabac, qui avait dominé aux Petites Antilles depuis le début de leur

1. Pierre Cultru, « Le commandeur de Poincy à Saint-Christophe », Revue de l'histoire des colonies françaises, 3'trim. 1915, p. 304. P. Cultru ne précise pas d'où il tire ce chiffre. Le père Dutertre, Histoire générale des Antilles, Fort de France, 1958, t. I, p. 126, écrit : « au moins 20 000 livres de rentes ». Un mémoire de l'ordre de Malte de 1664 parle de 25 000 livres (AN, Col. C10-B1).

2. Cultru, art. cit., p. 346-347. L'auteur évalue la production de sucre de Poincy en 1646 à 30 000 écus. C'est une erreur. Il faut compter en livres tournois, soit trois fois moins. Voir J. PETIT Jean Roget, La Société d'habitation à la Martinique, Paris, 1980, t. II, p. 1160. L'évaluation du prix des chevaux, à supposer que Poincy en ait eu autant, est excessive.

3. Les seuls capitalistes comparables à cette époque étaient James Drax, qui possédait à la Barbade, en 1654, 280 hectares de plantation et 200 esclaves, et Dyel du Parquet, gouverneur de la Martinique, qui avait à la même époque une plantation de 250 hectares employant 150 esclaves. Dans le même temps, Poincy possédait deux sucreries de plusieurs centaines d'hectares, avec 6 moulins, et 600 esclaves. Richard S. Dunn, Sugar and Slaves, the Rise of the Planter Class in the English West Indies, London, 1973, p. 69 ; Petit Jean Roget, op. cit., p. 1160 ; Cultru, art. cit., p. 345.

RFHOM, t. 84 (1997), n° 317, p. 119 à 125.

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