DU PASSÉ AU PRÉSENT : A TRAVERS LIVRES ET REVUES

PROBLÈMES D'ENSEMBLE Régions naturelles et groupes sociaux

Entre les ouvrages que l'on trouvera réunis ci-dessous dans une même discussion critique, les oppositions ne manquent point. Différences d'horizon, inégalités de valeur, il n'est guère besoin d'y insister. Surtout, d'auteur à auteur la formation première autant que les préoccupations habituelles accusent de très vifs contrastes : géographes à la manière française, Allemands élevés à l'école de la Siedelungskunde, historiens proprement dits, travailleurs hantés avant tout par- les soucis pratiques, autant de façons différentes d'appréhender le réel et de l'interpréter. Entre ces écrits disparates, les faits observés mettent cependant une unité profonde. Soit, faisceau complexe de conditions physiques et de traditions humaines, un milieu régional donné ; comment les hommes, qui, en groupe, vivent et peinent sur ce sol et parmi ces souvenirs, modèlent-ils sur eux leur action ? par quel long travail d'adaptation, à leur tour, les voit-on, peu à peu, plier à leurs besoins nouveaux et l'héritage ancestral et la nature même : telle est, tantôt nettement conçue, tantôt plus ou moins obscurément pressentie, la double question que le spectacle du présent comme celui du passé ont posée à tous les chercheurs. Et s'il est vrai que chacun d'eux Га abordée de son biais propre, raison de plus pour rapprocher ici les résultats de ces enquêtes convergentes.

I. — Un grand problème et une méthode : l'habitat

A tout seigneur, tout honneur. Que le Congrès International de Géographie, qui s'est tenu à Paris en septembre 1931, ait attesté une fois de plus la valeur d'une méthode qui en elle-même est déjà faite d'entr'aide entre moyens d'investigation différents, que, plus particulièrement, on y ait vu s'affirmer avec éclat la vitalité de cette école française à laquelle les historiens doivent tant de précieuses leçons, il est superflu sans doute, mais il est fort agréable de le rappeler. Dans la brochure qui nous apporte le sommaire des communications x, il y aurait pour nous beaucoup à retenir. Mais mieux vaut attendre que ces travaux soient intégralement publiés. Dès maintenant cependant, il y a lieu d'insister sur un groupe qui véritablement forme un tout. Depuis plusieurs années déjà, nos collègues géographes ont clairement perçu une vérité que les réunions d'historiens commencent seulement à entrevoir. Pour des savants assemblés de tous les points du globe, il y a, ont-ils