Cas clinique
Tumeur d’Abrikossoff : à propos d’une localisation cutanée du sillon intermammaire et revue de la littératureAbrikossoff's tumor: About one case of intermammary cutaneous localization and review of literature

https://doi.org/10.1016/j.anplas.2008.03.002Get rights and content

Résumé

Sujet

Nous rapportons avec un recul d’un an le cas d’une volumineuse tumeur d’Abrikossoff cutanée du sillon intermammaire chez une femme de 41 ans qui nous a incité à réaliser une revue de la littérature.

Cas clinique

Il s’agissait d’une formation tumorale cutanée présternale basse. Le scanner retrouvait une masse homogène polylobée mesurant 5 cm de hauteur, 4 cm de largeur et 4 cm de profondeur. La biopsie permettait d’étiqueter l’origine exacte.

L’exérèse en marge saine de la tumeur a emporté l’aponévrose du muscle pectoralis major droit. Il n’existait pas de critère de malignité histologique.

Après exérèse, la perte de substance réalisée a été refermée par une plastie locale en V–Y.

Discussion

La tumeur d’Abrikossoff ou tumeur à cellules granuleuses est une tumeur ubiquitaire rare qui se localise préférentiellement à la muqueuse de la sphère ORL et à la cavité buccale. Elle se développe entre 20 et 60 ans et serait plus fréquente chez la femme. Elle est majoritairement unique et bénigne mais peut être multifocale ou maligne. L’immunohistochimie plaide en faveur d’une origine schwannienne. Son traitement est uniquement chirurgical.

La fermeture doit être réalisée par suture directe, par greffe de peau ou par une plastie locale mais l’utilisation de lambeau semble déconseillée le risque de retarder le diagnostic de récidive locale.

La littérature rapporte une seule autre localisation à la paroi thoracique antérieure.

Conclusion

La tumeur d’Abrikossoff nécessite une exérèse complète et un examen histologique systématique à la recherche de signes de malignité. Le risque de récidive justifie une surveillance au long cours.

Summary

Subject

Our report concerns a large intermammary cutaneous Abrikossoff tumor on a 41-year-old female patient, which has prompted us to review the literature.

Case

It was a low presternal skin tumor; CT-Scanning showed a homogeneous mass 5 cm high, 4 cm wide and 4 cm deep. Total tumoral included the right pectoralis major muscle aponevrosis. The skin defect was closed using a V–Y local plasty. Histologial examination revealed no sign of malignity.

Discussion

Abrikossoff tumors (or granular cell tumors) are rare ubiquitary tumors locating preferably in ENT and bucal cavity mucosa. They develop between 20 and 60 and more often concern women. They are overwhelmingly single and benign but on occasion multifocal or malignant. Immunohistochemistry points to a schwannian origin. Treatement is exclusively surgical. Skin closure is by direct suture, skin grafting or local plasty. The use of flaps is not advised as it may delay local recidivation diagnosis. The literature reports one single other case of chest wall location.

Conclusion

Abrikossoff tumors require complete exeresis and mandatory histological examination into possible signs of malignity. The risk of recidivation warrants long-term surveillance.

Introduction

La tumeur d’Abrikossoff, encore appelée tumeur à cellules granuleuses, est une tumeur cutanée peu fréquente d’évolution majoritairement bénigne. Elle peut se développer dans de nombreuses parties du corps, au niveau cutané et muqueux le plus souvent (avec une prédilection pour la sphère oropharyngée et la partie mobile de la langue) mais aussi dans le système nerveux central ou périphérique.

Nous rapportons le cas d’une volumineuse localisation cutanée intermammaire chez une femme de 41 ans et nous présentons une revue de la littérature.

Section snippets

Cas clinique

Mme G., 41 ans, nous avait été adressée par un confrère chirurgien thoracique pour une formation tumorale cutanée présternale évoluant depuis plus de quatre ans et qui avait récemment augmenté de volume, ce qui l’avait amenée à consulter (Figure 1, Figure 2).

À l’examen clinique, cette masse préxyphoïdienne était ferme mais peu sensible, sans caractère ulcérant ni hémoragique.

L’examen histologique d’une biopsie réalisée auparavant concluait à une tumeur à cellules granuleuses d’Abrikossoff.

Caractéristiques

La tumeur d’Abrikossoff se développerait entre 20 et 60 ans et serait plus fréquente chez la femme et dans la population noire [1]. Elle est ubiquitaire et siège plus fréquemment sur une muqueuse (buccale, digestive, respiratoire, génitale) que sur la peau. La tête et le cou sont concernés dans 45 à 65 % des cas et, dans ce cas, 70 % des tumeurs sont localisées en intraoral (langue, muqueuse buccale, palais) [1]. Le plus souvent unique et bénigne, elle peut être multifocale dans 3 à 25 % des cas

Conclusion

La tumeur d’Abrikossoff est une tumeur ubiquitaire rare et majoritairement bénigne nécessitant une exérèse complète et un examen histologique systématique à la recherche de signes de malignité. Le risque de récidive en cas d’exérèse incomplète incite à réaliser une fermeture cutanée simple ou une greffe de peau pour ne pas retarder une éventuelle reprise chirurgicale.

Références (14)

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Cited by (10)

  • A thoracic parasternal granular cell tumor in a child: About one case and review of the literature, discussion about treatment guidelines, is complete resection compulsory?

    2017, Annales de Chirurgie Plastique Esthetique
    Citation Excerpt :

    It often presents as a non-tender, firm nodule, with a diameter inferior to 3 cm, asymptomatic or with mild itch or paroxysmal tenderness [2], other symptoms are related to the location. We found 3 other cases of subcutaneous or cutaneous thoracic GCTs in the literature: one suprasternal cutaneous GCT, one in the chest wall adherent to the latissimus dorsi and one cutaneous in the intermammary region [5]. They all appeared in adult patients.

  • Granular cell breast cancer: A rare misleading lesion

    2015, Diagnostic and Interventional Imaging
  • Granular cell breast cancer: A rare misleading lesion

    2015, Diagnostic and Interventional Imaging
    Citation Excerpt :

    The tumour cells are either isolated or grouped in clusters and may partly infiltrate the surrounding connective tissue in a star-shaped arrangement, explaining the occasionally worrying mammographic appearances. A key factor in the histopathological diagnosis is immunohistochemical expression of protein S100, neuron specific enolase (NSE) and vimentin [6]. Abrikossoff tumors must be investigated in order not to miss a malignant lesion, particularly, if the microbiology results are inconsistent with the mammography and ultrasound appearances.

  • Abrikossoff skin tumor

    2014, Presse Medicale
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